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jeudi 19 janvier 2017

Sabaton + Accept @ Toulouse

Le Bikini - Toulouse

Shawn

Anciennement responsable du webzine U-zine.org. Actuellement chroniqueur éclectique et live reporter basé à Toulouse.

En ce mercredi de janvier, reprise de la saison des concerts sur Toulouse avec Sabaton. Et avant même le déroulement de cette date, l’événement avait déjà fait couler beaucoup d’encre sur les réseaux sociaux et sur les forums spécialisés. Et pour cause : lorsqu’Accept a été annoncé comme groupe d’ouverture devant Sabaton, beaucoup se sont emparés du sujet et c’est à une levée de bouclier qu’on a dû faire face. Comment diable Accept, mythique groupe fondé en 1976 et à la tête de 14 albums studios peut se retrouver à la place si hautement dégradante pour son aura en première partie de Sabaton, fondé en 1999 et à la tête de 8 opus ? Bah les temps changent ma bonne dame ! Car malgré le statut évidement culte d’Accept, il faut reconnaître que depuis plusieurs albums (certes très bon), le groupe n’a pas renouvelé le genre là où Sabaton a réussi à s’imposer dans un style très personnel. Alors qu’importent les guerres de chapelles (et parfois aussi de génération), et place à la musique.

TWILIGHT FORCE

On était tellement obnubilé par le conflit entre fans d’Accept et de Sabaton, qu’on en aurait presque oublié qu’il y avait un autre groupe d’ouverture, qui lui, n’avait rien demandé à personne. Et bordel, ça aurait été dommage de se priver de ce plaisir. Twilight Force, jeune groupe suédois fondé il y a 5 ans est probablement ce qui se fait de plus cliché dans un genre qui ne manque pourtant pas de stéréotype : le power metal heroic fantasy. Alors, faites votre baluchon et partons à dos de licorne dans le monde fantastique et épique de Twilight Force.

Par où commencer dans ce monde guimauve-princesse et de dragon ? On en parle des oreilles d’elfes des guitaristes à la chevelure blonde d’un preux chevalier ? On en parle aussi de la glorieuse épée que dégaine le chanteur pour combattre des dragons invisibles ? On est presque tellement déstabilisé par un tel mindfuck musical qu’on se pose des questions. Si les mecs croient réellement ce qu’ils font et prennent leur musique au premier degré, alors c’est vraiment inquiétant. Et si au contraire les musiciens étaient détachés de tout ce folklore épique, et qu’en réalité tout ça n’était qu’un gros troll ? Autant pour GloryHammer, on a peu de doute vu comme le trait est forcé, mais là … Le doute m’habite. Entre les triolets en mode licorne au triple galop, les mélodies mielleuses et le look aussi kitsch que cliché, on en sort presque désarçonné. Mais au moins on aura bien rigolé.

Setlist Twilight Force:
Battle of Arcane Might
To the Stars
Riders of the Dawn
Flight of the Sapphire Dragon
Gates of Glory
The Power of the Ancient Force

ACCEPT

Laissons donc les considérations évoquées plus haut sur la place d’Accept à ce niveau de l’affiche et concentrons-nous donc sur leur set. Premier constat, visuel et évident : le groupe ne bénéficie que d’un petit espace scénique, le décor et le matériel de Sabaton occupant tout le fond de scène. Dommage quand on connait la taille de la scène du Bikini. Pourtant, même si le quintet semble étriqué, leur set n’en sera que meilleur, car même si le groupe a maintenant dépassé les 40 ans de carrière, le sourire et la joie de jouer est toujours intact sur leur visage. A ce titre, c’est le sourire franc de Wolf Hoffmann qui marquera les esprits. A l’œuvre sur sa six-corde depuis 1976, l’homme au crâne luisant semble prendre un plaisir non dissimulé, me rappelant le même sentiment que j’avais pu voir dans les yeux de Lips d’Anvil : mélange de naïveté enfantine et de bonheur.

Quelques changements au niveau du line-up lorsque l’on compare leur prestation de novembre 2014 dans cette même salle. En effet, Herman Frank (guitare) et Stefan Schwarzmann (batterie) ont quitté l’aventure et laissent désormais place respectivement à Uwe Lulis (déjà connu pour une décennie d’activité chez Grave Digger) et Christopher Williams. En termes de setlist, le groupe se concentre sur deux époques bien définies : 1982-1985 via les albums Restless and Wild, Balls to the Walls et Metal Heart ainsi que la période 2010-2014 avec les trois derniers opus de la formation. L’occasion ainsi de constater que malgré les 30 ans qui séparent les deux périodes, les titres plus récents sont parfaitement cohérents avec l’esprit old-school du groupe. Toujours un moment fort du set, Fast As A Shark reste le titre parfait sur scène avec l’inévitable Balls to The Wall. Et Accept arrive même a nous surprendre lorsque Wolf se met à reprendre à la guitare la mélodie de La Lettre à Elise de Beethoven ! Et même si on a senti Accept un poil en deçà de leur prestation de 2014, la formation allemande nous prouve une fois de plus la bonne santé de sa longévité. 

Setlist Accept :
Stampede
Stalingrad
Restless and Wild
London Leatherboys
Final Journey
Princess of the Dawn
Fast as a Shark
Metal Heart
Teutonic Terror
Balls to the Wall

SABATON

Après Accept, place donc aux suédois de Sabaton. Vu l’affluence de la soirée, et vu le peuple déjà présent en décembre 2014 lors de leur précédent passage, il apparait évident que le groupe a su s’imposer avec Powerwolf comme groupe phare d’un genre sur le déclin. Avec des textes principalement basés sur l’Histoire, les guerres et les conflits, le groupe s’est fait spécialiste des décors de scène sur ce thème. On retrouvera donc le décor de leur précédent passage, avec l’imposant tank sur lequel est positionné la batterie, ainsi (oh une nouveauté) qu’une barge de débarquement.  Le groupe ne nous déboussole pas non plus en ouvrant le set avec le fond sonore de In The Army Now, reprise de Bolland & Bolland.

Et tout au long de leur set, Joakim Broden et sa bande nous feront voyager de conflits en conflits, parfois sans réels liens entre eux. On se balade sans logique entre Sparta, sur lequel des guerriers spartiates en toge viendront investir la scène, jusqu’à Shiroyama et son ambiance nippone en passant par la très western To Hell and Back. Et si, pris indépendamment, chaque titre offre une ambiance qui lui est propre et qu’il est intéressant de développer, le set considéré dans son intégralité semble pâtir de cette absence de logique et de cohérence entre les ambiances des titres.

Sur scène, Joakim et Pät Sundström font l’essentiel du travail scénique, arpentant la scène de gauche à droite. On notera par ailleurs la présence d’un nouveau guitariste en la personne de Tommy Johansson, reconnu pour ses qualités de multi-instrumentaliste sur des projets plus personnels comme ReinWeed ou Golden Resurrection. Outre l’imposant décor de scène, la scénographie est renforcée avec un immense écran géant en fond de scène permettant la diffusion de vidéos sur les thèmes abordés.

Et pour autant, si le groupe maitrise son sujet en envoyant quelques titres sympathique à défaut d’être foncièrement percutant, c’est surtout dans le pit que les choses se passent. Vu l’exceptionnel foutoir, on en viendrait à se demander si l’essentiel du public vit ce soir son premier concert de metal. Quatre wall of death, et pas un seul qui part dans le rythme (dont un qui part sur le 3ème temps  … d’une musique à 4 temps). On aura vu des circle pit partir sur des solos, et des circle pit se lancer entre les morceaux, là où il n’y a pas de musique. Ah et on aura vu des gens tomber dans les pommes : preuve que Sabaton est un groupe de metal violent ! On a même vu des gens faire des signes de JuL et faire des dabs dans le pit. Honteux …

Pour synthétiser, si Sabaton a, à un moment, renouvelé un genre poussiéreux, et malgré l’énergie évidente des membres sur scène, on se demande si la formation ne tourne pas un peu en rond : décor de scène quasi similaire, sonorités toujours dans le même ton… Qu’importe, la soirée avait deux facettes : une pour Accept, et une pour Sabaton, de quoi satisfaire un large panel du public.

Setlist Sabaton :
In the Army Now (Bolland & Bolland song)
The March to War
Ghost Division
Sparta
Blood of Bannockburn
Swedish Pagans
Carolus Rex
The Last Stand
Far from the Fame
Winged Hussars
The Final Solution (Acoustique)
Resist and Bite (Avec cover de Beat It)
Night Witches
Dominium Maris Baltici
The Lion From the North
Diary of an Unknown Soldier
The Lost Battalion
Union (Slopes of St. Benedict)
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Primo Victoria
Shiroyama
To Hell and Back
Masters of the World

 

CONCLU

Bilan de la soirée, par les copains de Kerry Burger King.
Suivez leurs conneries par ici : https://www.facebook.com/kerryburgerking

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