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Album

02 octobre 2016 - Pamalach

Project Black Pantera

Project Black Pantera

LabelAutoproduction
styleMetal/Crossover
formatAlbum
paysBrésil
sortieseptembre 2016
La note de
Pamalach
6.5/10


Pamalach

"Les vrais savent, les vrais font".

On a trop souvent tendance à l'oublier, mais le chroniqueur Metal ne traîne pas tout le temps ses guêtres dans les concerts de brutes épaisses. Bon, majoritairement c'est vrai que nous avons tendance à nous focaliser sur les musiques de gorets, mais il arrive que nous sortions de nos chapelles de fer pour aller voir chez les voisins si l'herbe est plus verte... car il arrive que parfois, elle le soit. Depuis deux ans, je me rends à l'Afropunk Festival au Trianon à Paris. A la base, c'est un festival créé par des jeunes de Brooklyn au début des années 2000 qui voulaient offrir une scène à des artistes qui proposaient une musique parfois en décalage avec le mainstream, méconnue du public ou complément passée à la postérité. On y trouve donc autant des artistes Hip Hop que des groupes de Metal et des collectifs Electro. Pour ce qui nous intéresse un peu plus ici, les Bad Brains, Suicidal Tendencies ou Fishbone ont déjà foulé les planches de l'édition New Yorkaise. En France, et jusqu'à présent, il y avait toujours eu pour représenter la musique électrique uniquement des groupes de Noise et de Punk Rock, mais cette année, et pour la première fois, un groupe de Metal/Crossover est venu inaugurer de ses décibels fourchus l'affiche de l'Afropunk 2016. C'était un trio brésilien et ils s'appellent PROJECT BLACK PANTERA.

Animé d’une énergie et d’une motivation sans faille, le trio s’est retrouvé face à un public majoritairement étranger aux musiques violentes et pour beaucoup assez rétif aux explosions décibelliques (il fallait voir la tronche que tiraient certains quand le groupe a ouvert les hostilités). Cependant la fougue et l’envie de PROJECT BLACK PANTERA était si palpable qu’ils ont fini par tirer leur épingle du jeu en emportant une partie de la salle avec eux. Je m’étais donc promis à l’époque de parler de ce groupe qui est arrivé chez nous par un « circuit » assez différent de ceux empruntés par les groupes dans le même style, leur premier album laissant espérer des morceaux encore meilleurs pour le futur.

Sur cet opus éponyme, PROJECT BLACK PANTERA propose un Metal/Crossover tirant parfois vers le Punk/Hardcore, la ressemblance avec un groupe comme SOULFLY se faisant sentir à plusieurs moments dans les riffs du chanteur/guitariste. Le propos est simple, direct et sans fioritures, et si les changements de structures sont rares, le groupe essaye de varier son intensité de jeu en surfant sur ses forces de frappe. Un des atouts du groupe est le jeu du bassiste qui en plus de proposer des fills audacieux, slappe à plusieurs reprises et amène un côté groovy très catchy aux compositions. Chantées en Portugais, les chansons sont rapidement mémorisables et si le coté fédérateur de certains refrains peut avoir un petit côté facile, ils n’en demeurent pas moins efficaces.

La prod’ est claire et puissante, mais je regrette un peu qu’elle ne mette pas plus en valeur le coté direct du groupe. En lissant le tout, elle cache l’énergie et les dérapages de PROJECT BLACK PANTERA sous une couche de miel un peu dommageable dans la mesure où le groupe n’en a pas nécessairement besoin. Le groupe ouvre cependant l’univers des possibles en proposant des plages plus planantes et musicales lors de ponts où ils calment le jeu tandis que la wha-wha dégaine ses plus beaux ronronnements. Avec des lyrics très ancrés sur les réalités sociales du Brésil, PROJECT BLACK PANTERA montre si besoin était que son pays d’origine dispose d’une riche palette de groupes, pour la plupart respectueuses et influencées par les glorieuses années de leur illustres prédécesseurs. Bota pra Fuder  !

 

Tracklist :

1 - Boto pra fuder
2 - Ratatatà
3 - Godzilla
4 - Eu Sein
5 - Rede Social
6 - Abre a roda e senta o Pé
7 - Execuçao av.38
8 - Manifestação
9 - Ressureição
10 - Escravos