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Album

29 septembre 2016 - ZSK

Seven Sins

Due Diaboli Et Apocalypse

LabelSatanath Records / Murdher Records
styleBlack Metal symphonique
formatAlbum
paysKazakhstan
sortieseptembre 2016
La note de
ZSK
7.5/10


ZSK

"On est tous le boomer de quelqu'un d'autre."

Toujours plus loin, toujours plus profond dans des terres parfois désolées, le Metal est partout, le Metal est universel. Penchons-nous aujourd’hui sur le cas de Seven Sins qui nous vient du Kazakhstan. Ce n’est certes pas la première formation metallique à émerger de ce pays de 17 millions d’âmes (en cherchant bien on peut y trouver une bonne poignée de groupes/projets de DSBM ou Black ambiant), mais Seven Sins lui vient quand même de loin, d’Öskemen précisément, tout à l’Est du pays, près des frontières mongoles et chinoises. De ce lieu reculé au milieu de l’Asie a émergé en 2008 le groupe SevenSins, devenu depuis Seven Sins avé’ l’espace (l’inverse de SepticFlesh / Septic Flesh en somme). Un léger changement de nom qui a d’ailleurs entériné un changement de style, le quintet ayant abandonné le Death-Metal de Obsessed With Violence (2013) pour passer à du Black Sympho, avec photos promos à l’avenant, maquillage peinturluré, costumes et compagnie. Après une sortie digitale au début de l’année, Satanath Records en co-production avec le label italien Murdher Records se sont penchés sur la bête qui se nomme Due Diaboli Et Apocalypse. Et si Seven Sins peut être attrayant de par sa localisation exotique, c’est bien la qualité de sa musique qui va lui permettre de se distinguer.

Oublié, le Death-Metal peu original et répétitif de Obsessed With Violence, Seven Sins a changé à tous les niveaux. Son nouveau domaine d’application est donc le Black Sympho, plutôt le versant agressif que mélodique, plutôt celui qui se base vers le Metal extrême avec des bouts de Death/Thrash que celui qui descend d’un BM plus trve, plutôt celui des années 2000 que des années 90. Après la bonne intro "Tempus Mortuorum" qui pose les bases purement symphoniques avec brio, "Kabbalah" nous démontre déjà toutes les capacités des kazakhs qui en ont en effet sous la semelle. Les riffs thrashy sont bien inspirés de même que les patterns de batterie blastés, le fond symphonico-épique est bien en place et les claviers virevoltants sont accrocheurs, le chant rocailleux en russe est convaincant, le solo de rigueur bien mené. On comprend bien vite que nous n’avons pas affaire à un combo du fin fond de l’underground, et Seven Sins a mis les formes, production sonore comprise, pour nous livrer un bon petit album de Black Sympho. Plus mélodique, bardé de jolis leads et donc encore plus épique, "Alchemist" finit déjà de nous confirmer le potentiel et la réussite du groupe kazakh, qui est lancé pour 47 minutes, dont ressortent encore l’entraînant "Peregrinus", parfois proche des groupes d’Epic Metal allemands à la Equilibrium mais avec des riffs autrement plus mordants, "Mors Atra" qui fait montre d’une parfaite osmose entre excellents riffs et synthés, ou encore le plus rentre-dedans "Avicenna" qui bénéficie d’intéressantes sonorités orientales et tribales, presque à la Saratan.

Ce sera cependant un des seules vraies originalités de Due Diaboli Et Apocalypse qui il est vrai reste souvent dans ses carcans de Black Sympho Dimmu Borgirien avec quelques clichés. On notera tout de même quelques petites aspérités au niveau du chant, notamment pour "Alchemist", mais aussi l’intervention d’une chanteuse aux vocaux tout à fait supportables pour les morceaux "Mors Atra" et "Seraphim". Et Seven Sins nous sort aussi quelques claviers un poil différents, notamment pour "Preasumptio Reatum" avec son passage fabuleux à 4’40, avec en outre des riffs qui tranchent bien et la meilleure performance du chanteur. En milieu de disque, "Due Diaboli" et "Seraphim" marquent un peu le pas, et la conclusion plus mélodique sur "Infinitas Non" et "Teofelspakt" n’est pas inoubliable, mais dans l’ensemble Due Diaboli Et Apocalypse est remarquable pour ce qu’il est, à savoir un album de Black Sympho de seconde division. Le groupe kazakh vient de loin et partait de loin, mais il a bien fait de changer radicalement sa cuti après ses débuts insignifiants pour livrer du Black Sympho de très bonne qualité. Certes pas abouti, mais forcément sans prétention à ce stade de leur carrière. Et le potentiel est bien là, Seven Sins ayant largement les moyens de puiser dans ses réserves de personnalité bien présentes ici et là, surtout que la base metallique cartonne un minimum grâce à des riffs bien sentis et inspirés, les synthés et orchestrations sont bien intégrés et jamais kitsch, le chant principal est bon et la prod est fignolée. Tout ceci fait que ce « second » album de Seven Sins est une bonne surprise et une découverte très sympathique, en attendant de voir l’avenir du groupe de l’Est du Kazakhstan.

 

Tracklist de Due Diaboli Et Apocalypse :

1. Tempus Mortuorum (2:21)
2. Kabbalah (3:33)
3. Alchemist (4:25)
4. Peregrinus (3:14)
5. Mors Atra (4:39)
6. Due Diaboli (4:44)
7. Seraphim (3:47)
8. Avicenna (4:22)
9. Preasumptio Reatum (5:25)
10. Infinitas Non (5:37)
11. Teofelspakt (5:10)

 

Album en écoute intégrale sur Bandcamp.