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mardi 13 septembre 2016

Fall of Summer 2016 - Jour 1

Base de plein air et de loisirs de Vaires-Torcy - Torcy

Team Horns Up

Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.

Pour sa troisième édition, le Fall of Summer propose toujours une programmation alléchante qui touche à tous les styles de Metal. Du plus traditionnel au plus extrême. Du plus connu (tout est relatif) au plus rare. Une partie de l'équipe y était et vous raconte ses souvenirs ... ensablés ...

Jour 1

Hexecutor

Sleap : Comme à beaucoup d'autres festivals de qualité, les nuits au Fall of Summer sont un vrai dilemme. Faire la fête jusqu’au petit matin ou se reposer pour le premier groupe de la journée du lendemain ? Fidèle à moi-même, j’opte pour un compromis entre les deux et me retrouve donc en ce vendredi midi devant la Blackwater Stage à moitié ensuqué. Heureusement, je ne vais pas tarder à être réveillé de la plus violente des manières. En effet, après Skelethal en 2015, c’est au tour d’Hexecutor de prouver la bonne santé de la scène underground française sur les planches du Fall of Summer. Et sans aucune surprise, ce sera une nouvelle fois un carton plein !
Les quatre rennais pratiquent un Thrash Metal grandement influencé par la scène allemande mid 80’s. Mais loin d’être un simple ersatz de Destruction ou Kreator, le quatuor incorpore à ses compositions une violence et une puissance bien à lui. Autant dans les breaks que dans les nombreuses parties véloces, la musique ne perd jamais en intensité. Je suis toujours autant saisi par le riffing Destructionesque de Soldiers of Darkness ou Hangmen of Roazhon (dédicacé aux nombreux rennais présents dans la foule). ‘‘Foule’’ est d’ailleurs un bien grand mot pour qualifier le petit public présent en ce tout début de festival, mais tous les passionnés et les fans du combo breton sont là, c’est l’essentiel !

Jey et Julien nous offrent leurs plus belles grimaces sur scène et Pierre assure comme un chef en dépit de sa blessure à la main. Hormis quelques pains à la caisse claire durant Horrible Vision from the Past, c’est une excellente prestation de sa part malgré son apparente souffrance. Quant à Joey, c’est encore une fois la rockstar de la journée avec ses mimiques habituelles et ses gestes de décapitation. Même lorsque sa boucle de guitare se détache, il garde la classe. Après un Metal Witchcraft extrait de la première démo, le groupe termine le show par ce qui, j’en suis sûr, deviendra un classique dans très peu de temps : le nouveau titre Hardrockers City. Tout en conservant une assise Thrash surpuissante, le morceau est composé de nombreux passages catchy typiquement Hard, le tout complété par des soli et un refrain entraînant repris par tout le public. Un véritable hymne qui boucle le show de la plus belle des manières. Pour ma part, ce n’est pas mon concert préféré du combo rennais, mais assurément une nouvelle claque. ‘‘Decapitacion’’ !

Balin : Que dire de plus que mon compère Sleap ? Et bien pas grand chose, hormis que nous avons encore une fois pris une énorme claque ! Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai vu le quatuor rennais sur scène, mais c'est à chaque fois de mieux en mieux, que ce soit dans une petite salle chauffée à bloc ou en Open Air à midi devant 200 personnes ! C'est bien simple, Hexecutor est un des meilleurs groupes de live français et indiscutablement un des meilleurs groupes de Thrash actuel. Je ne dis pas cela par ce que sont des potes, mais réellement car leur musique tue ! Il y a tout : l'efficacité, la prestance, le look, l'énergie, la technique et l'originalité en prime avec des titres à tiroir dépassant les sept minutes. On y trouve de tout : des breaks brise nuque, des échanges de soli renversants, des refrains entêtants, des riffs speeds extrêmement efficaces. Que ce soit les vieux titres ou les tous nouveaux, encore plus aboutis (La Sorcière du Marais, Horrible Vision From the Past ou encore Hardrockers City), il n'y avait encore une fois rien à jeter lors de cette prestation. Bien joué les gars !

Lactance : Premier concert du fest' et c'est un nouveau rendez-vous avec les rennais d'Hexecutor, aperçus la dernière fois au Klub en première partie de Hobbs' Angel Of Death. Les bretons qui, pour la petite histoire, ont annoncé dernièrement l'enregistrement de leur premier album (enfin !), après leur excellent EP Hangmen Of Roazhon, puis la sortie de leur split avec Manzer, un peu plus tôt dans l'année.

Je dois préciser que ma dernière rencontre avec le groupe à Paris, m'avait quand même laissé un peu sur ma faim. C'est donc une excellente surprise de voir les rennais en bien meilleure forme aujourd'hui et parés à donner le meilleur d'eux-mêmes. Le quatuor dispose déjà d'un espace plus aéré, permettant à tous les membres de mieux se répartir la scène, et peuvent compter en plus sur la présence d'un petit groupe de festivaliers rennais dans le public.

Pour ce qui est de la musique, parlons-en, les bretons nous délivrent un Thrash typiquement old-school, tout aussi racé qu'énergique, très influencé par la vague allemande des années 80. C'est donc une véritable trempe qui nous est infligée sur place, avec des riffs agressifs dans la droite lignée des premiers Kreator, puis surtout des premiers Destruction, eux-mêmes entrecoupés par des solos endiablés parfaitement maniés. Les breaks au mileu des morceaux obtiennent quant à eux toujours l'effet escompté, sans parler des cris de Jey Deflagratör qui rajoutent ce petit cachet supplémentaire, qui fait aussi tout le charme du groupe.

Une performance nettement au dessus de celle de Paris donc, et qui me permet enfin de voir le groupe dans de meilleures conditions. En tout cas c'est sûr, la troisième édition du Fall Of Summer commence fort et, heureusement pour nous, c'est loin d'être terminé !

Caacrinolas : On rentre directement dans le vif du sujet avec ce qui est peut être l’un des meilleurs groupes français de thrash français actuels à savoir les Bretons d’Hexecutor. Malheureusement c’est vers la fin du set que j’arrive sur le site, la faute à une file d’attente quelque peu dense et c’est sur seulement deux morceaux que je peux juger la prestation du groupe. Et quel dommage tant ces deux morceaux furent interprétés comme à leur habitude avec une vitesse et une justesse folle, Jey et le reste du groupe m’auront prouvé durant ce court instant que ce groupe à bel et bien tout d’un futur grand dans leur domaine. Du coup c’est à la fois frustré et convaincu que je vois le groupe partir de scène.

LudwigRGF : Ca faisait un bon moment que j'entendais parler des performances scéniques des Rennais d'Hexecutor, n'ayant fait que peu de festivals en France depuis un moment c'est avec grand plaisir que je les ai découvert au FOS, sous un soleil de plomb.

Hexecutor, c'est la machine à voyager dans le temps made in France, à mi chemin entre Sarcofago, Venom, et Sodom dans leurs débuts, on se mange une belle tartine de Thrash Speed à l'ancienne, guitare saturées et larsen à revendre, le son est juste dégueu comme il faut, le riffing est offensif, tranchant, et aucun morceau ne laisse attendre le prochain, le set est compact, terriblement bien exécuté (surtout compte tenu de la dimension "amateur" du groupe) et les musiciens occupent la scène avec brio. leurs dégaines, ou leurs attirails vintage full leather and spikes vient se poser en parfaite cerise sur le gateau!

Die Hard

 

GazaG :Die Hard prend la suite alors qu’Hexecutor est sur son finish de concert, en ayant tout retourné. Ce chevauchement nous fait presser le pas pour ne pas rater le début du concert. Et de toute évidence, nous ne sommes pas beaucoup a avoir eu cette motivation, puisque le groupe joue devant une vingtaine de personnes, pit photo compris. Gros respect pour Die Hard de ne pas avoir perdu pied et d’avoir entamé le set avec la même patate que devant un parterre de spectateurs collés serrés.

Malheureusement, même si les musiciens ont deux chanteurs, témoignent de leur complicité et de leur bonheur de jouer, que Die Hard possèdent un son correct et une setlist Speed Metal énergique et sans temps-mort, il manque un truc pour que ça prenne. Pour ma part, je pense qu’il manque un grain d’originalité dans les compositions qui me fasse sortir de l’euphorie du précédent concert dans lequel je baigne toujours. C’est injuste, mais c’est une des lois en festival. À re-tenter dans un contexte différent.

ADX

 

Sleap : Aussi surprenant que cela puisse paraître, je n’avais encore jamais vu ADX avant aujourd’hui. Et, malgré mon appréhension vis-à-vis de la voix de Philippe, je suis très impatient d’enfin entendre les classiques du groupe en live.

Malheureusement, nous n’aurons justement pas droit à beaucoup de classiques cet après-midi. La très courte durée de set ne permet au groupe de jouer que trois ou quatre titres des premiers albums. Après plus de 30 ans de carrière, Philippe est évidemment obligé de chanter plusieurs octaves en dessous, mais heureusement, le riffing Speed est toujours aussi entraînant. Mes seuls bons moments du concert sont finalement Mémoire de l’Éternel, Notre Dame de Paris et l’incontournable Déesse du Crime. Le dernier titre Caligula se voit en effet amputé par l’un des techniciens (visiblement énervé que le groupe ait légèrement dépassé la durée de set… ridicule). Bref, malgré quelques bons moments, c’est une bien belle déception que ce premier concert d’ADX me concernant. En espérant que leur prochain show au Pyrenean Warriors soit un peu plus convaincant.

Di Sab : ADX constituait ma première réelle attente du festival. N’appréciant le groupe que depuis peu, c’est la première fois que je les vois en dépit de leurs nombreux passages un peu partout dans l’Hexagone. J’arrive pendant le deuxième titre et d’emblée, on constate que le son est beaucoup plus brouillon (et fort) que pendant l’excellent concert d’Hexecutor ce qui nuira à l’expérience sans la gâcher totalement. En ce qui concerne la setlist, le groupe a fait l’effort de ratisser large et de ne pas se concentrer sur son glorieux passé : nous avons donc eu droit à 2 extraits de Non Serviam (2016) ainsi qu’à un extrait d’Ultimatum (2014) ainsi que l’éponyme désormais culte Divison Blindée (2008). Ce choix courageux a un revers : il manque une pléiade d’anciens tubes. Je vous laisse constater : un seul titre de Suprématie (et ce n’était pas Brocéliande à mon grand dam), absence de Marquis du Mal. Mais ne boudons pas notre plaisir, l’enchainement Déesse du Crime Notre Dame de Paris Divison Blindée a tout ravagé. Phil est un frontman à l’ancienne comme on n’en fait plus : petits mouvements de genoux avec la main qui tremblote, des speechs hyper pertinents comme « Il fait bon non ? Tant mieux, ça va CHAUFFER !!! », un vrai blouson noir en somme, accompagné d’un groupe hyper en place. Un concert plein de charmes pour une journée qui s’annonce sous les meilleurs auspices. 

Merrimack

 

GazaG : Le Fall Of Summer est à chaque fois une occasion pour moi, glorifiant le Death, de me laisser séduire par le Metal noir dans de bonnes conditions. D’une part parce que le son est en général assez bon, et d’autre part parce qu’on peut se placer où on le souhaite pour apprécier au mieux les concerts. Je tente donc ma chance avec Merrimack, groupe français qui roule sa bosse depuis 1994 quand même et qui rencontre mes esgourdes en 2016. Et cette rencontre fonctionne, pour deux raisons.

La première est l’écriture des morceaux, qui sont composés d’un mix de plans différents : des lignes mélodiques en tremolo, des lents coups de marteau, et des parties planantes et parlées. Chaque partie est maîtrisée et desservie par un bon son. Cependant, pour que cette hétérogénéité fonctionne, le rythme et la place qu’occupe chaque partie est super importante. Il semble que Merrimack remplisse cette mission, puisque j’en viens à apprécier d’être pris à contre pied sur l’intégralité des morceaux, ce qui attise ma curiosité.

 

La seconde raison du succès de Merrimack selon moi est le jeu de scène, principalement incarné par le front man du groupe. Alors que sur le papier le corpse paint en plein soleil à l’heure du déjeuner c’est le fiasco assuré, là ça permet de se focaliser sur le groupe, sans se faire distraire par des évènements extérieurs. Après il est vrai que la peinture blanche va bien mieux sur le front man que sur les autres musiciens. Parlons du chanteur justement, car c’est le principal acteur sur scène. Tantôt pantin d’une main invisible, tantôt porte voix du mal avec son petit ventre se contractant vigoureusement, il ne sombre jamais dans la surenchère. Pas d’hystérie de possédé fanatique, pas de pose de vénération, non, juste assez d’expression pour représenter le sentiment qui se dégage de la musique et qui est le même qui me transporte en cet instant précis : une profonde mélancolie.

Par contre, la reprise de Massacra en fin de concert, je ne l’ai pas vue venir. Ca a totalement cassé mon délire, avec un guest au chant sans corpse paint. Alors ok ça permet de montrer que derrière Merrimack se cachent de vrais humains, mais l’intérêt était justement dans leur inhumanité ! Une fin de show en noeud de boudin.

Au final, pouce vert pour Merrimack qui m’a procuré des émotions. Après, il est possible que le groupe, musicalement, ne casse pas des briques et soit assez conventionnel. Les connaisseurs motivés prendront la peine de nuancer mes propos.

Abigail

 

Sleap : Après un bref retour au camping, je m’aperçois que le concert d’Abigail a déjà débuté. Je me précipite donc vers la fosse ensablée de la Blackwater Stage alors que le groupe entame Satanik Metal Fucking Hell. Comme chacun le constate à la simple lecture de leurs titres, les japonais d’Abigail sont loin de nous proposer une musique atmosphérique et éthérée destinée à emporter l’auditeur dans une longue transe extatique. À coups de Teenage Metal Fuck, Hells Necromancer ou War 666, Abigail nous assène un Speed Metal evil et crade typiquement inspiré de la première vague Black Metal des 80’s. Moins prenant qu’un concert en salle, le show restera pour moi fort sympathique. En plus de l’énorme Hail Yakuza et du final sur Metal Evil Metal, ce sera surtout l’ajout de Attack with Spell à la setlist qui ma réjouira au plus haut point. Le air guitar, les oranges invisibles et les cheveux qui virevoltent dans tous les sens sont encore une fois au rendez-vous. Malgré la courte durée du set, le soleil insoutenable et le peu de fans devant la scène, le show des japonais passe tout de même très bien pour ma part. Arigato !

 

Balin : Je n'en attendais pas grand chose après une fin de concert mitigée à cause du son lors du Netherlands Deathfest en février dernier, mais je dois dire avoir passé un bon moment avec le trio japonais. Cependant je suis loin d'être aussi enjoué que mon collègue car si des compositions comme Teenage Metal Fuck, Hail Yakuza ou Metal Evil Metal me font toujours de l'effet sur scène, l'aspect extrêmement répétitif des morceaux me lasse assez vite. Mis à part cela, ce fut une très bonne performance, dynamique, et avec le sourire !

Caacrinolas : Vous vous en souvenez le concert d’Abigail au Netherlands Deathfest m’avait quelque peu contrarié, la faute à un son beaucoup trop fort, c’était donc là une belle séance de rattrapage qui s’offrait à moi. Et oui clairement ce fût bien meilleur qu’a Tillburg, le trio japonais m’aura enfin donné ce que je cherchais enfin et même si l’absence d’une deuxième guitare se fait quelque fois sentir, l’attitude et la set list de la journée nous feront bien vite oublier ce léger souci.  Une manière parfaite d’enfin rentrer dans le festival.

LudwigRGF : J'attendais Abigail avec impatience, depuis des années je les loupe, et je rage, j'avais hâte de voir Yakutsuki et sa bande de bridés énervés, encore plus sur une scène française!

Je dois dire que je ne sais toujours pas quoi penser de ce show, le chant était très mal réglé à mon sens, or ces vocaux Punk bien dégueu font vraiment la patte d'Abigail... En dehors de ça, le reste était excellent, Teenage Metal Fuck, Metal Evil Metal, mais surtout Satanik Fucking Metal Hell me secoue les tripes, les refrains sont à peu près aussi brainless que du Beyoncé, c'est ce qui fait tout leur charme, Yakustuki s'époumonne et martèle sa basse pour tenter de couvrir la succession de riffs effrénés qu'on encaisse sans trop savoir quoi faire, rester pantois les bras le long du corps, la bouche entrouverte ou mettre des mandales à ses voisins. On déplorera la dessus un public généralement mou du chibre au FOS, bon certes l'affiche n'est pas estampillée "Moshpit et libérateurs d'apéro" dieu merci, mais sur Abigail quand même ça aurait mérité un p'tit pugilat les mecs.

Tribute to Massacra

 

Sleap : Pour beaucoup, voilà la principale curiosité du festival. En ce qui me concerne, au-delà de la joie que me procure le fait d’enfin entendre des titres de mon groupe français préféré en live, je ressens surtout une extrême inquiétude quant au show en lui-même. Ce sont en effet des membres de Loudblast et Agressor qui se chargeront d’interpréter les titres de Massacra ce soir (groupe sur lequel ils crachaient allègrement dans les années 80 et 90). Hypocrisie ou simple changement de point de vue au fil des années ? La perplexité règne, c’est le moins que l’on puisse dire…

Abordons tout d’abord les points positifs du show. D’une part la setlist aux petits oignons, axée presque uniquement sur les trois premiers monuments de Massacra. Les musiciens ont sélectionné avec soin tous les morceaux les plus emblématiques de la carrière du légendaire combo francilien. On débute ainsi avec la triplette la plus meurtrière de l’histoire du Death Metal français : Enjoy the Violence / Ultimate Antichrist / Gods of Hate. La qualité d’exécution est exemplaire, je n’ai vraiment rien à redire là-dessus. Le son est également très bon de là où je suis placé. Et puis arrive le chant…

Et nous en venons donc à la partie négative de ce show que j’intitulerai sobrement « Les Enfoirés du Death Metal ». Qu’est-ce que c’est que ce carnaval ? Stéphane Buriez se charge du premier morceau, jusque-là rien d’anormal par rapport au set prévu (bien que sa voix et son jeu de scène m’irritent toujours au plus haut point). Mais dès le second morceau, c’est le chanteur de Phazm qui investit la Sanctuary Stage. En plus d’un look viking et d’un jeu de scène des plus inadaptés, ses vocaux criards ne collent absolument pas aux morceaux de Massacra. Je commence à trembler. L’hymne Gods of Hate se voit interprété par Alex Colin-Tocquaine, qui délaisse la guitare pour se consacrer au chant le temps d’un morceau. Ce sera pour moi le seul vrai bon moment du concert. Très humble niveau attitude, le fondateur d’Agressor se contente simplement de s’approprier du mieux qu’il peut les vocaux du défunt Fred. Et ça marche ! Mais la sueur ne tarde pas à perler à nouveau sur mon front… C’est en effet le frontman de Misanthrope qui pointe à présent le bout de son nez. Et son jeu de scène théâtral couplé à ses déclamations hyper kitsch suffisent à me faire serrer les poings. Et comme si cela ne suffisait pas, c’est maintenant Crass, vocaliste et fondateur de Crusher qui entre en scène. Malgré tout le respect que j’ai pour son groupe, son nouveau délire Hardcore depuis la reformation a le don de m’hérisser le poil. Autant dans la dégaine que dans les vocaux, le frontman détonne fortement avec la musique jouée. Et je ne parle même pas de ses innombrables ‘‘faites du bruit !!!’’ dignes d’un Joey Starr… Je suis à présent en état de crispation totale. Mais le défilé est-il finit pour autant ? Pas le moins du monde puisque c’est à présent le chanteur de Destinity qui monte sur les planches. Destinity. C’en est définitivement trop pour mon petit cœur. Je quitte la fosse, dégouté, dépité, décomposé…

Je reviens tout de même en fin de set en entendant l’emblématique chœur soviétique qui ouvre l’immense Apocalyptic Warrior (avec cette fois le mythique Chris de Massacra à la batterie !), mais rien à faire, le festival de chanteurs tous plus irritants les uns que les autres aura eu raison de moi. Avec ce show en mode ‘‘grande famille du métale français’’, j’ai plus l’impression d’avoir assisté à un Bal des Enragés version Death Metal qu’à un véritable Tribute show.

 


Lactance : J'en attendais mais alors pas grand chose de ce live en fait, réunissant différentes pointures françaises comme Stéphane Buriez (Loudblast) et Frédéric Leclercq (Dragonforce). L'habitude fait que je me méfie souvent des projets exclusifs, créés un peu sur le tard et qui rendent hommage à tel ou tel groupe sans avoir une quelconque légitimité. Surtout qu'avec Massacra en plus, on touche quand même à un monument du Metal français. Forcément qu'on se sent un peu obligé de se tenir sur nos gardes...

Et disons que ça partait quand même assez bien ce début de set. À peine arrivés sur scène qu'on nous rappelle gentiment à l'ordre, en nous expédiant un Enjoy The Violence bien punitif. Suivi de toute une palanquée de classiques du triptyque Final Holocaust / Enjoy The Violence / Sign Of The Decline qui, forcément, prennent quand même bien par les sentiments.

Mais malheureusement, le fait est que certains guests, notamment au chant, bousillent complètement la substance de ce live. En dehors des chanteurs de No Return et de Phazm, que l'on sent ultra carrés et investis derrière leur micro, l'attitude de certains, complètement hors-propos et limite gênante, me laissent une très mauvaise impression. Ce que je trouve vraiment exaspérant, quand on voit à quel point Stéphane Buriez, à la basse, et Frédéric Leclercq, à la guitare, tentent tant bien que mal de proposer quelque chose de convaicant.

L'un des points négatifs de ce concert reste également ce manque de partage et de communion avec le public, deux choses pourtant essentielles à ce genre de projet qui entend rendre hommage à quelqu'un/chose. Certains titres ont beau jouir d'une bonne reproduction en live, mais rien en dehors ne laisse vraiment transparaître la passion des différents membres sur scène pour Massacra, notamment pendant les pauses entre les morceaux. Même l'arrivée de Chris Palengat, le batteur de Massacra sur Final Holocaust, me fait presque l'effet d'un pétard mouillé, tant aucun temps fort ne marquera véritablement ce set, où tout le monde ne fait que déambuler.

En ce qui me concerne, le résultat final est donc loin d'être convaincant en somme. Je me mets surtout à la place des festivaliers les plus aguerris, qui ont peut-être déjà eu la chance de voir Massacra en live dans les années 90. La comparaison, si elle a lieu d'être, a dû s'arrêter vite fait à mon avis.

Caacrinolas : J’aurais bien aimé écrire quelque chose de concret, mais bon entre les speechs de certains intervenants et la justesse plus qu’aléatoire de certains morceaux exécutés ce jour là je préfère m’abstenir

LudwigRGF : Je m'apesentirait pas la dessus, j'ai trouvé ça décevant tout simplement. Bien branlé, mais dépourvu de toutes convictions, la cover que Merrimack nous a envoyé valait tout ce set...

Oranssi Pazuzu

 

Di Sab : Fort d’un des meilleurs albums de l’année 2016, et faisant figure d’OVNI sur cette affiche, les finlandais d’Oranssi Pazuzu furent, avec Goblin la raison de ma venue à Torcy. Ni backdrop, ni intro pompeuse, ni communication superficielle, le groupe nous prend à bras le corps et nous immerge pendant 55 minutes  dans ses structures torturées. Le concert se focalise exclusivement sur l’excellent petit dernier avec  4 titres joués… sur 4 (entre le 3ème et le dernier titre, le groupe a manifestement jamé pendant un bon quart d’heure), pour mon plus grand bonheur. Je craignais que l’immersion ne fût difficile, la musique d’Oranssi ne se mariant pas vraiment avec des concepts tels que  « soleil », « plage », « chaleur », « après midi »,  mais à voir les visages distendus, les airs dégoutés, les premiers rangs qui se dégarnissent, ainsi que l’incompréhension totale des maîtres nageurs sur leurs miradors, force est de constater que malgré des conditions qui les desservaient  et sans le moindre artifices, Oranssi Pazuzu a infligé un sévère bad trip à tous les alentours de la BlackWater Stage. Frais mais/et punitif. 

Balin : Voici enfin une de mes principales attentes du week-end ! Car c'était lors de ce vendredi après-midi ensoleillé que j'allais enfin assister à un véritable concert des finlandais après une maigre fin de set lors de leur passage au Hellfest et surtout pour soigner la déception de n'avoir pas pu entrer dans la salle lors de leur prestation en avril dernier au Roadburn. J'étais pourtant très sceptique à l'idée de les voir en plein soleil à 17h... mais le quintet m'a bien vite rassuré ! Pour ceux qui ne connaitraient pas la formation, Oranssi Pazuzu est un groupe absolument unique proposant un black metal psychédélique extrêmement perché et barré, piochant autant au black metal qu'au rock progressif et faisant un important usage de samples. Auteur d'un excellent quatrième album, Värähtelijä, sorti en février dernier, le groupe fera le choix de n'interpréter que des titres issus de cette dernière sortie, ce qui me convient parfaitement même si j'aurais apprécié entendre d'autres titres un peu plus vieux. Les finlandais disposent à ma plus grande joie d'un excellent son et enchaînent alors Saturaatio, Lahja, Hypnotisoitu Viharukous et enfin Vasemann Käden Hierarkia (qui fut précédé d'un jam possiblement improvisé). Les musiciens, tous aussi perchés les uns que les autres, parviennent à nous emmener dans leur transe originale et nous relâchent à la fin du set, exténués, vidés, un peu perdus, mais satisfaits d'une telle performance. A revoir très vite en salle !

 

Manilla Road

Sleap : Deux ans après notre premier concert de Manilla Road avec le camarade Panzerbrume, le temps est enfin venu de remettre le couvert. Mais à peine arrivons-nous à la fouille d’entrée sur le site que nous entendons déjà résonner au loin le shred d’intro de Flaming putain de Metal bordel de Systems ! S’ensuit donc un rush effréné vers la Sanctuary Stage où nous trouvons aisément une place dans les premiers rangs.

À partir de cet instant, nous prenons part à l’une des plus grandes chorales qu’ait connu le Fall of Summer. Le public des premiers rangs est en liesse en entendant Road of Kings, Divine Victim, Death by the Hammer, Witches Brew, Masque of the Red Death et j’en passe… Et tous les premiers rangs chantent l’intégralité des paroles avec la plus grande des ferveurs (et la plus fausse des voix également). Un régal !

Tous les yeux sont évidemment rivés sur le guitariste / chanteur / compositeur / fondateur / dieu Mark Shelton, mais j’apprécie également beaucoup le travail du frontman Bryan Patrick. En plus de dégager une grande sympathie, le chanteur se réapproprie très bien les vocaux de Mark sur la plupart des morceaux. Et comme si le final sur l’incontournable doublette Crystal Logic / Necropolis ne suffisait pas, le groupe nous propose un rappel sur un Up from the Crypt aussi génial qu’inattendu. Et histoire d’en finir avec le peu de voix qu’il nous reste, les américains terminent leur set sur l’hymnique Heavy Metal to the World.

Comme prévu, il s’agit là de mon premier ‘‘meilleur concert du week-end’’. À dans une semaine pour le Pyrenean Warriors Open Air !

Di Sab : Une semaine après ce concert de Manilla Road, je ne sais toujours pas quoi en penser. Un petit pincement au cœur à la vue d’un si petit backdrop et d’une si petite foule pour un si grand groupe avant leur entrée en scène qui sera vite éclipsé par un sourire lorsqu’on voit la détermination de Mark Shelton à nous faire passer un bon moment. Sauf que voila, la détermination ne suffit pas toujours et le son un peu faible m’empêche de me donner corps et âme à Manilla Road. L’exemple des soli est frappant : pendant ceux-ci, la pression retombe cruellement, un 2nd guitariste serait peut être de bon aloi pour insuffler un peu de dynamisme. Et c’est dommage, car excepté ce gros problème (l’aspect épique beaucoup moins bien retranscrit que sur CD) ainsi qu’une version vraiment nulle de Nécropolis (!!!) le concert était bardé de qualités : Bryan Hellroadie Patrick, le frontman, à la plus belle chemise du XXIème siècle, s’en tire très bien sur les vocaux de Shelton et est hyper communicatif. Le groupe en général était d’ailleurs très bon (en particulier le batteur et ses superbes descentes de toms). Quant à la setlist, entre Crystal Logic, Heavy Metal to the World, Road of Kings, The Riddle Master ou encore Up from the Crypt, elle était tout simplement parfaite et avait un fort potentiel « levage de poing ». A l’instar de Ben Ward (Orange Goblin qu’on a aperçu tout sourire), je prends tout de même mon pied, mais ce concert de Manilla Road m’a laissé un goût légèrement aigre.  

  

Balin : Voilà mes chouchous ! Car outre le fait que le quatuor américain soit extrêmement gentil, ce sont tout simplement des monstres sur scène et un groupe de Heavy Metal ô combien original et efficace ! Sleap a déjà tout dit (hormis un petit mot sur la chemise douteuse de Brian Patrick, le roadie devenu chanteur de son groupe favori !) Trêve de plaisanterie, nous aurons droit aujourd'hui à une setlist Best Of du groupe avec mes deux titres favoris en ouverture : Flaming Metal System / Road of Kings ! S'enchainent ensuite une large partie des classiques de la formation de Mark Shelton alias "The Shark". Quatrième fois que je vois ce groupe que j'aime tant, et quatrième fois que j'en ressort avec des étoiles dans les yeux et dans les oreilles... Pas d'étoiles dans la voix par contre, je l'ai perdu sur Divine Victim...

 

LudwigRGF : Rah mais Divine Victim quoi ! Putain c'était bon, vraiment bon, pourtant le Heavy ça m'emmerde en deux riffs et demis, mais là putain c'était beau ! Propre, carré, inspiré, Manilla Road nous a gâté avec un scène d'une qualité incroyable! Mask Of The Red Death, et bien sur Death By The Hammer, entonnés par le parterre de fans présents aurait foutu des frissons à un sourd, certes la chemise de Brian Patrick et sa dégaine nous font penser à une version Heavy de Muten Roshi (Tortue Géniale inculte) mais le coté lyrique et pédant de ses vocaux a tellement bien veilli qu'on peut lui pardonner une petite faute de goût. Ce report n'aura pas servi à grand chose, Sleap et Balin ayant déjà à peu près tout dit, je voulais juste dire à quel point j'avais apprécié la performance!

GazaG : Bon. Tout a été expliqué par mes bons comparses au dessus. Cependant, il faut rendre à César ce qui est à César : merci au festival de ramener des groupes de Heavy qui mettent des branlées à tout le monde. Tout était parfait dans ce concert. Le son, le riffing, les solos, le jeu de scène, la communication avec le public, tout ! C’est tellement puissant, maîtrisé et cohérent que sa donne le tournis. Et sans temps mort ! You want a bullshit talk ? No ? Yeah we neither. Manilla Road, ou la leçon de Heavy Metal, partie 1. La partie 2 arrive avec Riot.

Vader

Sleap : Malgré leur piètre créneau horaire (pile entre les deux meilleurs groupes de la journée), je décide tout de même de me poser devant Vader quelques minutes. Tout comme certains groupes de Death suédois tournant énormément chaque année, le combo polonais est lui aussi parvenu à me lasser au fil du temps.

Et le show d’aujourd’hui ne me fera certainement pas changer d’avis. Nonobstant l’amour que j’ai pour le groupe, la setlist et le côté un peu trop ‘‘friendly’’ des musiciens ne me font vraiment pas accrocher à la prestation. Il faut dire qu’après le dantesque concert à Prague l’an passé (axé uniquement sur les demos et premiers albums), n’importe quel autre show parait tout de suite plus fade… Je tape tout de même du pied sur les excellents Dark Age ou Silent Empire, mais rien de plus. Le son est pourtant très correct, le public déchainé, les musiciens en forme, mais rien à faire ça ne prend pas. Le seul élément qui m’émerveille toujours autant est le jeu de batterie du jeune James Stewart, à tomber par terre. Ce sera donc un autre ‘‘sans plus’’ me concernant. Je laisse mes collègues vous en parler plus en détails…

Caacrinolas : C’est incroyable comme j’arrive encore à m’enthousiasmer des prestations de ce groupe alors que c’est probablement l’un de ceux que j’ai le plus souvent vu. Donc pour la 12 ou 13ème fois je me retrouve devant Peter et les siens, tout en sachant très bien à quoi m’en tenir, et encore une fois la prestation aura été de haute volée. Une set list en quasi tout point identique à celle du Hellfest si ça n’est l’interprétation de Carnal en lieu et place de Decapitated Saints mais sinon pour le reste ce fût du pilotage automatique, mais bon un pilotage aussi bien rodé que celui-ci on en redemande sans souci.

GazaG : Bha pas vraiment plus en détails, car le ressenti est quasiment équivalent. Même si Vader est sacrément en forme, quitte à sourire entre les morceaux, même si le public leur mange dans la main, et même si Silent Empire et le reste des classiques du groupe fonctionnent toujours, Vader déçoit. Après attention, c’est une petite déception, mais Vader restera une valeur sûre en live. Cependant, j’en attendais plus pour Vader : premier groupe de Brutal Death du festival. La faute à une setlist toujours controversée, et à un son pas au mieux de ce que l’on aura l’occasion d’entendre durant la suite du festival. On trouvera plein de raisons pour justifier la contre-performance : le running order, le côté open-air, toujours est-il que Vader fait le taff sans mettre de vrai taquet.

 

LudwigRGF : Vader c'est plaisant à voir sur scène, si t'es musicien quoi, c'est le seul groupe de Brutal Death Technique qui ne soit pas estampillé Brutal Death Technique justement, c'est beau, c'est propre, c'est hyper branlé, rapide, violent, mais franchement on se fait vite fait chier... Je les ai peut être un peu trop vus,, mais ouais leur set sont toujours parfaits, tant et si bien qu'ils en deviennent difficilement discernables... Si tu n'as pas encore vu Vader douze fois tu prends ton pied, autrement, bah c'est cool mais tu te pose dans le fond pour boire une bière en regardant tout ça de loin.

 

Riot

Sleap : Tout comme pour Manilla Road, cela faisait deux ans depuis mon premier show de Riot. Et comme cette fois-là, ce seront à nouveau deux des meilleurs concerts du festival, et de loin !

Tous les copains fans du groupe ainsi que quelques curieux sont là pour accueillir les New-yorkais. Et dès les premiers morceaux, une synergie impressionnante va s’installer entre le groupe et le public. Avec la setlist ‘‘best-of’’ qui nous est proposée, même les moins initiés finissent par chanter les refrains mémorables des nombreux classiques joués. La part belle est faite à Thundersteel, qui reste pour la plupart le chef-d’œuvre de Riot avec des morceaux comme Johnny’s Back, Fight or Fall ou encore Flight of the Warrior. Pour ma part, c’est la power ballad Bloodstreets qui constitue le point d’orgue du concert. Bien qu’elle soit malheureusement interprétée très tôt dans le set, elle n’en reste pas moins l’un des meilleurs moments. Tout le public s’égosille durant la petite heure accordée au groupe. Mais le boss reste bien évidemment Todd Micheal Hall. En plus d’être un grand showman (et de faire tomber toutes les filles présentes dans la plus fiévreuse des pâmoisons), le bougre possède une voix aussi aigue que puissante. Ses cris heavy à la fin de certains morceaux sont à tomber par terre.

Malgré l’avalanche de tubes (conclue de la plus belle des manières par une doublette Swords & Tequila / Thundersteel), le concert est tout de même trop court à mon goût. Je ne boude certainement pas mon plaisir, mais face aux 1h45 de set la fois précédente, ce show au Fall of Summer fait pâle figure. Mais bon, Riot reste Riot, et en dépit de la courte durée du set, le concert reste l’un des highlights du week-end pour la plupart des festivaliers présents. Chapeau bas !

  

Balin : Pfiou... Je ne m'en suis toujours pas remis... Mais bordel c'était quoi cette performance ? Ce son ? Cette prestance ? Cette voix ? Cette setlist ?! Car en ce qui concerne Riot, il s'agit bel et bien de la première fois que je les vois sur scène, et cela fait une éternité que j'attends ce moment ! Comme pour Manilla Road, nous avons ici droit à une setlist Best Of, et pas des moindres : Narita en ouverture, Johnny's Back, Flight of the Warrior, Bloodstreets et le final absolument dantesque Warrior / Sword & Tequila / Thundersteel !!!! Alors certes il ne reste plus aucun membre d'origine, mais quelle symbiose entre tous ces "nouveaux" musiciens (le terme est très relatif pour certains, surtout pour Don Von Stavern, bassiste présent depuis 1986 ou Mike Flyntz, guitariste de la formation depuis 1989 ahah). Mais c'est surtout Todd Micheal Hall qui remporte tous les suffrages avec un charisme certain et surtout une voix venue de l'espace... Un des meilleurs concerts du festival pour ma part, sinon le meilleur avec Dead Congregation et Goblin. A revoir très vite avec une setlist encore plus conséquente !

 

GazaG : Hum. Il est important dans ce genre de cas de figure de bien analyser ce qu’il vient de se passer. Donc Riot vient de mettre une gigantesque mandale à tout le festival et se place comme le meilleur concert du fest so far. Bien. Pourquoi ? Parce qu’ils jouent un Heavy Metal / Power d’une efficacité prodigieuse. Ils me rappellent certains chef d’oeuvre d’Edguy. C’est l’incarnation parfaite de la chevauchée fantastique super épique ! Les compositions te prennent par la main pour t’envoyer dans la stratosphère vitesse lumière : c’est la marque des grands groupes. Le son était parfait, bref, j’étais pas prêt. Les solos sont longs et haletants. La voix est à la fois puissante et juste, où quand la technique sert parfaitement la musique. Metal Warriorrrrrrr !

Le jeu de scène est en équation totale avec la musique : les gratteux s’approchent au plus près du public, le bassiste et son look des années 80 est une pièce de théâtre à lui tout seul. Le guitariste soliste se fait tellement plaisir à faire crier sa guitare, alors que le chanteur tend son micro pour faire participer le public. Une communication au petis oignons. Rapidement l’audience ne fera qu’un avec le groupe et scandera avec force les refrains. La vache, c’est tellement Epic ! Seul minuscule bémol : les lumières sont souvent bien en retard par rapport à se qui se joue. Fiou ! Quand même, qu’on vienne pas me servir des Epic Metal après ça (hello Equilibrium). Définitivement un concert over 9 000.

Samael

Lactance : C'est presque devenue une habitude, les suisses ont souvent tendance à nous proposer des concerts de qualité à la base de loisirs de Torcy. Après Coroner et Triptykon l'an passé, c'est donc au tour de Samael de fouler les planches de la Blackwater Stage, pour nous jouer Ceremony Of Opposites dans son intégralité. Un album que j'affectionne tout particulièrement, comme bon nombre d'entre nous réunis ce soir.

À peine 21h, les néons blancs disposés sur la scène s'allument, et c'est parti donc pour nous enfiler les dix pistes de COO, reproduites dans l'ordre. Comme la dernière fois au Hellfest 2015, Samael bénéficie d'un son exemplaire qui parvient à me captiver dès l'arrivée des musiciens sur Black Trip. Pourtant pas forcément mordu de boîte à rythme en live, je dois dire Xy fait toujours des merveilles avec ses instruments électroniques, mais aussi lorsqu'il utilise ses toms acoustiques pour apporter plus de relief à certains passages.

C'est d'ailleurs toute la saveur de ces shows spéciaux que nous propose Samael depuis quelques temps : les suisses arrivent vraiment bien à réactualiser leur répertoire, et les titres de COO se marient parfaitement en live avec ce son plus moderne et plus actuel. Impossible de ne pas s'en convaincre d'ailleurs sur l'excellent Baphomet's Throne, qui en ravira plus d'un dans la fosse ce soir.

 

Même la fin du set aura également de quoi ravir les fans de la première heure, mais également les plus récents. Avec d'une part une excellente reprise d'Into The Pentagram, de l'album Worship Him, et d'autre part un final sur The Truth Is Marching On, présent sur Lux Mundi. Deux pistes complètement différentes l'une de l'autre, mais qui valent tout aussi bien en fait un Rain ou un The One Who Came Before, absents de la setlist cette fois-ci. Enfin mention spéciale également à Vorph, qui reste un frontman tout aussi irréprochable que classieux, mais également à Makro et à son maquillage digne d'un Wes Borland ou d'un John5.

En tout cas, c'est encore à un excellent show de Samael auquel j'assiste ce soir. Même si j'ai la surprise en moins, je dois dire que le plaisir est resté, lui, intact pendant toute la durée du concert. Les suisses dégagent toujours autant d'énergie sur scène, et c'est tant mieux pour nous.

 

Revenge

Sleap :Revenge et moi, c’est une histoire assez particulière. D’un côté j’adore la musique du groupe en studio, de l’autre je ne peux m’empêcher de trouver leur fanbase hilarante au possible. Résultat, chaque fois que je les vois en live, je suis partagé entre l’envie de tout casser au son de la sulfateuse J. Read et l’envie de manger du popcorn en regardant ce qui se passe dans la fosse. Mais après m’être bien marré au Netherlands Deathfest, je préfère revivre un vrai concert de Revenge sans me préoccuper du public (surtout qu’il n’y a rien de bien désopilant à se mettre sous la dent ce soir).

J’arrive donc devant la Sanctuary Stage lors de l’intro de Us and Them (qui n’est pas une reprise de Pink Floyd malgré l’apparente similitude entre les deux groupes). Primo, le son est très correct pour du Revenge en open air, même si le grésillement sur certains passages est assez pénible. Secundo, le jeu de lumière est enfin adapté. Plus de lights roses ignobles ou de spots bleutés unis qui ne bougent pas d’un pouce durant tout le concert. L’ingé’ lumière fait enfin travailler ses doigts et nous envoie tout du long des flashs épileptiques parfaitement adaptés à la musique du groupe. Beau travail ! Et tertio, surement le plus important : on distingue enfin James Read derrière son kit ! Plus de fumée ridicule digne d’un groupe de Black atmosphérique de troisième zone, tous les musiciens sont parfaitement visibles sur scène. Et c’est un plaisir de voir enfin le molosse canadien martyriser son kit pendant près d’une heure. La facilité déconcertante avec laquelle il cogne me fait presque sourire. C’est précisément dans ces circonstances que l’on peut distinguer l’aisance de son jeu et la volontaire altération de certaines parties de blast pour sonner plus ‘‘approximatif’’.

Niveau setlist, rien ne change, les points d’orgue restent pour moi le classique Altar of Triumph et le final sur Blood of my Blood toujours aussi dingue en live. Le pit est comme à l’accoutumée assez violent, tout le monde veut participer à la mêlée (même un type en fauteuil roulant !). Toutes les conditions sont enfin réunies pour un vrai concert de Revenge. Et loin d’être mon favori du festival, le show sera pour moi le meilleur du groupe auquel j’aie pu assister jusqu’à présent.

 

Balin : Je dois l'avouer, j'ai beau être un énorme fan de Revenge devant l'infini, j'en ai marre d'en parler lors de mes live report, ayant l'impression de me répéter sans cesse... Que voulez-vous que je vous dise ? Qu'il s'agit d'un des groupes les plus intenses sur scène existants sur cette planète ? Assurément. Que la setlist ne change pas d'un poil mais reste dévastatrice ? Complètement même s'ils ont ajouté Retaliation (Fallout Prayer) qui défonce (mais toujours pas de Scum Defection)... Que la fosse était peuplée de sacs à merde incapables de faire la différence entre chaque morceau du groupe mais sachant pertinemment quand lever le bras droit ? Tout à fait ! Pour le reste, Sleap a tout dit : rien à redire sur le son, la prestation des musiciens (intensité, charisme, maitrise), les lights totalement appropriées au style. La grande classe quoi. 

Ah si petite anecdote, Monsieur "patron des sacs à merde" Niklas Kvarforth est venu pousser la chansonnette lors de la reprise de Bathory, Equimanthorn. Comme d'habitude, il n'a servi à rien, à part peut-être rendre la prestation un peu moins impressionnante... 

Sleap : J'ai préféré oublier ce moment extrêmement gênant...

Caacrinolas : Le voilà mon gros morceau de la journée, les canadiens de Revenge dont je ne me lasserai jamais, comme à leur habitude depuis la sortie de Scum.Collapse.Eradication c’est sur un Us and Them (High Power) toujours aussi parfait que les hostilités s’ouvrent. Et puis comme à chaque fois c’est un peu le trou noir, on se transforme peu à peu en grizzly bavant sur son passage et on se laisse porter par ce tourbillon de violence et de haine. Haine qui atteindra d’ailleurs personnellement son paroxysme quand la reprise du Equimathorn de Bathory sera partiellement gâchée par l’interruption du clown de Shining toujours aussi inutile que la bite d’un curé. Passé outre ce petit désagrément le reste du set sera ni plus ni moins qu’un déferlement de brutalité, bien aidé encore une fois par ce qui reste pour moins l’un des batteurs les plus impressionnants de cette scène à savoir James Read.
Le temps de cracher l’eternel Blood Of My Blood à la gueule du public et les 50 minutes de défoulement de la journée sont déjà finies. Mais quelle prestation encore une fois.

Schifeul : Comme au bout de quatre fests ça commence à être raide pour avoir des congés, j’arrive tout juste pour Revenge, que je vois un an après leur prestation au Metal Méan. Bon déjà un bon point par rapport au concert belge, ici, on n'a pas de lights roses pour casser l’aura ultra belliqueuse du groupe. Seulement comme lors de ce concert, au bout de quelques morceaux, je trouve que ça tourne un peu en rond. Pour résumer, un concert de Revenge, c’est comme un long même morceau de 45 minutes vénères, mais avec quelques morceaux de bravoure çà et là qui permettent heureusement de rester dans le trip.

Alors que le concert suit son cours et que les fans des Canadiens agitent le point avec véhémence en baissant la tête, Revenge entame une reprise de Bathory et tout d’un coup, v’la Niklas de Shining qui pop de nulle part pour nous faire un feat. Enfin, un feat, il va rester 15 secondes sur scène, le temps de chanter trois phrases dans un micro surement pas branché et le voilà qui repart comme il est venu, en disparaissant dans un pof. Il manqué juste un nuage de fumée... À noter que le petit mec s’est pointé en t-shirt joker, comment passer du statut de GG Allin du rasoir qui demande aux journalistes un peu bonnes de lui pisser dans la bouche, à petit mec qui achète du merch dans les pages geek d’EMP. Limite, on se demande si ce n'est pas genre un fan des Simpsons.

Paradise Lost

Schifeul Direction la Blackwater Stage que je découvre donc de nuit pour Paradise Lost. Pas énorme fan du groupe, pour ainsi dire, je pense n’avoir jamais écouté un de leur albums ! Mon seul souvenir d’eux est un concert du Hellfest 2007 ou 2008 où je m’étais pas mal emmerdé de mémoire. Là par contre en haut de la colline ça passe plutôt crème, même si le set oscille entre titres bien et trucs ennuyeux. Par contre vu que je suis en haut de la colline, en face du bar et du stand crêpe, une autre activité consistait à voir qui allait se vautrer dans les trous bien venères qui jonchent le sol ! Il était mauvais être une cheville au Fall of Summer.

 

 

Whiplash

Sleap : Bien que je sois très heureux de voir les rares Whiplash en live (après l’annulation de leur tournée d’été), je suis tout de même assez perplexe de les voir programmés en tête d’affiche de cette première journée. Le concert a déjà débuté lorsque j’arrive sur place et je suis très étonné du nombre de personnes présentes devant la Sanctuary Stage à cette heure tardive. Malgré cette éprouvante première journée, la zone est presque entièrement peuplée pour accueillir les thrashers américains pourtant pas si populaires que cela dans nos contrées. Un bon point.

Sous un grand backdrop à l’effigie du logo du groupe, le power trio possède une certaine prestance sur scène. Outre la classe innée de l’infatigable Tony Portaro, les échanges vocaux entre Dank DeLong et ce dernier sont assez impressionnants. Le batteur avec ses lunettes noires et son allure enthousiaste est également marrant à regarder.

Mais malheureusement, mon euphorie va vite s’estomper au fil du concert. Malgré le grand nombre de titres extraits de l’excellent Power and Pain (fêtant ses 30 ans aujourd’hui), je ne parviens pas à apprécier le show plus que ça. Peut-être est-ce la fatigue après ce premier jour chargé ? Je ne sais toujours pas. Entendre Red Bomb, Spit on your Grave ou des titres du second album comme Walk the Plank ou The Burning of Atlanta est plaisant (même si ça ne sonne plus vraiment comme à l’époque), mais la mayonnaise ne prend pas des masses ce soir… Le seul moment où j’exulte véritablement est lors du rappel sur le tube Power Thrashing Death. Mais mis à part ça, le concert ne me marque malheureusement pas autant que je l’aurais espéré. 

Caacrinolas : Alors que toute la tournée européenne du groupe prévue pour le mois d’août avait été annulée, la date du Fall Of Summer elle restait prévue à ma plus grande joie et c’était non sans une certaine appréhension que j’attendais de voir ce qu’allait donner la prestation de Whiplash ce soir là.

Et c'est sur Last Man Alive que le trio s’avance, alors oui Tony Portaro n’est plus tout jeune et n’a probablement pas l’énergie d’antan mais bordel le plaisir qu’il prend à jouer sur scène est tellement génial qu’on se retrouve vite embarqué avec le groupe. Et puis merde tout ça continue malgré tout de jouer comme 1986 et puis avec une set list uniquement orienté sur des tubes comme Power Thrashing Death ou la géniale  Spit On Your Grave on ne peut qu’être conquis. Une bien belle façon de finir la journée avant d’attaquer le programme chargé du lendemain.

  

Lactance : Autant je suis un gros fan des premiers albums de Whiplash, autant j'étais plus que sceptique en découvrant l'heure à laquelle devaient passer les américains. Pas besoin d'en remettre une grosse couche, ça a déjà suffisamment ragé sur Facebook et Twitter, mais il y a en fait deux raisons toutes simples qu'il faut rappeler. D'une part, un paquet de groupes aurait vraiment pu profiter davantage de ce créneau plutôt royal. D'autre part je n'étais pas totalement sûr, malgré tout le respect que je leur dois, que les américains génèrent suffisamment d'attente pour passer à un horaire aussi tardif où, généralement, les attentes en terme de spectacle sont encore plus fortes.

En tout cas c'est pas totalement rassuré que je m'installe devant la Sanctuary, où le trio américain s'apprête à en découdre avec le public de Torcy. Le début du set a d'ailleurs tendance à confirmer mes craintes en me paraîssant un tantinet mou. Les titres proposés manquent de spontanéité et d'efficacité sur leurs parties principales, et ne parviennent à captiver mon attention que très rarement. D'autant plus que, en marge de ça, pas mal de festivaliers ont décidé par ailleurs de prendre la tangeante après la fin de Paradise Lost.

Mais il en faut plus pour décourager nos vétérans qui, presque subitement, décident enfin de passer aux choses sérieuses. Vers la moitié du set, ça commence effctivement à se décanter, et le show arrive enfin à démarrer vraiment. Les plus gros succès de la discographie de Whiplash sont de la partie, avec entre autres The Burning Of Atlanta, War Monger et l'énorme Stage Dive que j'attendais au tournant. Tony Portaro, qui se traîne quand même 55 berges maintenant, me semble par ailleurs plus à l'aise sur scène et derrière son micro. Le bonhomme arrive même à expédier ses solos dans une simplicité assez déconcertante parfois.

Ça plus un final sur l'inratable Power Thrashing Death et son riff d'intro dantesque, qui permettront de rattraper ce début de set un peu creux. En tout cas c'est loin d'être le désastre auquel je m'attendais. Ça reste quand même plaisant à regarder sur le moment, même si le show n'était peut-être pas tout à fait à la mesure de mes attentes non plus.

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Crédits :
Textes par l'équipe Horns Up.
Photos par Gazag, équipe Horns Up.

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