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Album

28 janvier 2016 - Ëmgalaï

Conan

Revengeance

LabelNapalm Records
styleDoom de guerre
formatAlbum
paysAnleterre
sortiejanvier 2016
La note de
Ëmgalaï
7.5/10


Ëmgalaï

Chroniqueur et Live reporter Stoner, Doom, Sludge, Funeral Doom, Black, Experimental, Avant garde & Progressive rock/metal.

Les Anglais de Conan sont loin d'être les premiers à s'aventurer dans les méandres de la musique doom sous-accordée, lourde et puissante. En revanche, beaucoup sont d'accord pour dire qu'ils sont les rares, voire les seuls, à avoir poussé le bouchon aussi loin, explorant la fuzz jusqu'a atteindre la limite de l'audible en s'accordant en drop F, c'est-à-dire plusieurs tons plus grave qu'un accordage traditionnel. A la limite de l'audible, avec de toute évidence le matos qui suit la route.

Tout cela allié, comme son nom l'indique, à une imagerie guerrière et des textes qui collent parfaitement à une musique préhistorique, simple et efficace. Conan, c'est agréable à écouter dans son salon avec de bonnes basses, certes, mais c'est surtout un groupe qui se voit, ou plutôt qui se vit en live. Chaque coup de grosse caisse, mélé aux riffs, est comme un énorme coup de massue sur le sol, qui ferait trembler une montagne. 

Le groupe s'est forgé une solide réputation, jouant dans la même cour que des américains plus connus, comme Bongripper par exemple, avec qui ils ont sorti un split en 2013. 

Ce nouveau disque sonne plus "heavy" que jamais et ne met pas longtemps à annoncer la couleur. On est très loin du premier EP très minimaliste et lent, aux limites du drone, où la guitare et la basse forment un brouillard épais et inquiétant laissant par moments la batterie fracassante à l'auditoire comme unique point de repère.

C'est comme si ces musiciens étaient tous amateurs de punk hardcore ou de death metal, et qu'une fois réunis ils s'étaient dit : Merde ! la plupart des groupes qu'on écoute sont ultra rapides et brutaux mais... ils ne sonnent pas assez lourd ! Résultat des courses, Conan part de zéro, cherchant LE son le plus grave et lourd, définissant les bases de sa musique, et plus le temps passe, plus il se permet d'accélérer le tempo, prouvant qu'on peut faire fusionner la puissance d'un metal rapide à couper le souffle avec celle d'un autre, plus lent, mais plus lourd. Preuve en est, sur l'album précédent, le morceau "Foehammer". On retrouve cette intention dès l'ouverture de "Revengeance" avec le morceau "Throne of fire" mais aussi avec le premier single éponyme. A croire qu'il sagit là, d'un pari lancé au monde entier.

Le morceau "Wrath Gauntlet" et d'autres passages de l'album comme certains dans le long final "Earthenguard" sont, à la première écoute, beaucoup moins martiaux et entêtants que ce que le groupe a l'habitude de jouer. L'ensemble semble peut-être ainsi moins parlant, mais l'avantage est de maintenir l'auditoire en haleine jusqu'au moment fatidique où les loups sont lachés et où la bataille peut commencer... ou continuer !

Globalement, ce troisième opus est un bon bilan de tout ce que le groupe à pu nous montrer jusqu'à présent. Mais ce n'est pas tout : de manière générale, les riffs sont plus recherchés, sans perdre de leur simplicité, et l'on sent que l'album est bien cousu. Les pistes s'enchaînent bien et l'harmonie entre la voix de Jon Davis et celle de son bassiste hurleur est à son apogée. 

Mais quelle sont les limites de cet art ? C'est la question que l'on se pose à chacune des sorties du groupe. On peut penser que Conan a utilisé toutes ses cartes, que la surprise déjà moins présente sur cet opus aura du mal à se renouveler. Chose plûtot évidente quand on joue une musique aussi épurée. Un petit sentiment d'inquiétude rôde à la fin de l'écoute de cet album... Mais qu'importe ! Conan poutre toujours en live, mettant tout le monde d'accord et je garde espoir pour la suite. 

Hail Conan ! 


Tracklist :

1 - Throne Of Fire
2 - Thunderhoof
3 - Wrath Gauntlet
4 - Revengeance
5 - Every Man Is An Enemy
6 - Earthenguard

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