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mercredi 16 décembre 2015

HateSphere + Soilwork

Trabendo - Paris

Michael

Avocat le jour, rédacteur sur Horns Up la nuit et photographe à mes heures perdues.

Ce lundi 14 décembre 2015, le Trabendo accueillait une affiche haute en couleur, avec les Franciliens de Think Of A New Kind (Death metal mélodique), les Danois d'HateSphere (Death/Thrash) et, en tête d'affiche, les Suédois de Soilwork qu'on ne présente plus.

Arrivé dans la salle aux alentours de 20 heures, je n'ai pas pu assister à la prestation des Français du jour, et je m'en excuse auprès de tous les fans qui auraient aimé pouvoir contempler quelques photos du groupe. Mais le travail fait rarement bon ménage avec les premières parties, surtout pour les salles qui se situent à l’autre bout de Paris.

C’est dans un Trabendo à moitié rempli que je pénètre. Le grand rideau noir est toujours dressé sur le côté gauche de la scène, comme depuis quelques temps désormais, empêchant le public de s’agglutiner juste derrière les roadies, comme par le passé. Seule innovation ce jour, l’absence de pit photo et de barrières. Annonçant par-là même une certaine difficulté à prendre des photos. Surtout cette décision est étonnante pour des groupes qui n’ont pas forcément la réputation ou l’envie de voir monter des gens sur scène pour slammer. Elle l’est d’autant plus que le Trabendo n’était pas plein ce soir, bien que décemment garni une fois Soilwork sur scène. Quoi qu’il en soit, place aux artistes.

HateSphere :

Plutôt convaincu par leur dernier album New Hell, et après avoir suivi de loin le groupe lors de l’enregistrement de ce dernier auprès de Tue Madsen, j’avais hâte de voir le groupe sur scène pour me faire une idée de ce que valent certains nouveaux titres en live, et surtout ce que vaut le groupe sur scène avec Esse au chant, ce à quoi je n’avais pas encore eu l’occasion d’assister.

Et le résultat s’est avéré plutôt concluant, en dépit d’un son frôlant l’amateurisme par moment, comme tout au long de la soirée, à vrai dire. Petite incise à ce sujet dès maintenant, j’avais déjà eu l’occasion de constater que lorsque l’on est collé à la scène du Trabendo (dans le pit photo, d’habitude), le son est très médiocre. Saturé en basses, effets et voix inaudibles... Ce soir encore, tel aura été le cas, mais cette fois-ci pour le public également, avant que cela ne s'améliore en fin de soirée. Sur HateSphere, un tel son pose moins problème car le groupe est avant tout là pour balancer quelques riffs bien gras et faire craquer vos genoux dans le pit avec un jeu de batterie incisif. Mais pour Soilwork… bref, revenons-en à nos Danois.

Le groupe est plutôt bon sur scène, Esse court partout, fait des grimaces à n’en plus finir, et finit par faire une dédicace à Trevor Strnad de The Black Dahlia Murder avec lequel ils ont enregistré le titre Iconoclast, extrait de Murderlust. Et l’on comprend vite la filiation. D’une manière générale, le groupe est communicatif sur scène, arborant de grands sourires et invitant dès que l’occasion se présente à headbanger comme il se doit.

Bien aidés par une setlist résolument taillée pour le live (500 Dead People, Ressurect With a Vengeance ou bien encore Iconoclast), le groupe aura distillé son thrash metal plein de bonne humeur au public du trabendo, créant ainsi les premiers remous dans une fosse qui n’en demandait pas tant. On aura également pu apprécier que le thrash metal, aussi bon soit-il sur cd, prend toujours toute sa dimension en live lorsqu'il s'agit de marteler les futs et de martyriser la six-cordes en rythme.

Un excellent moment, en somme.

Soilwork :

Les Suédois sont des habitués de la France, eux qui parcourent assez régulièrement notre contrée. Venus faire la promotion de leur dernier album en date, The Ride Majestic, le groupe a offert ce soir un spectacle de grande qualité au public présent. Et ce y compris pour ceux qui, comme moi, ne sont pas des grands fans de leur musique.

On a l’habitude de juger une prestation au regard de quatre critères, d’importances variables : la présence sur scène, la prestation musicale, la setlist et le son. Et autant dire que Soilwork a maîtrisé ce soir tous les éléments sur lesquels il pouvait influer.

Déjà, parce que BjörnStrid est un bon frontman, que ce soit dans la précision de son chant (pour ce qu’on a entendu), mais également quant à sa présence sur scène. Sans jamais en faire trop, jouer avec les photographes ou multiplier les discours entre les titres, il rend une copie sobre, humble et efficace. Au même titre d’ailleurs que les autres membres du groupe, et ce y compris le nouvea bassiste, Markus Winborn, que la plupart d’entre nous ont découvert sur scène ce soir. On a parfois l'impression de voir des gamins sur scène, qui lachent des sourires complices entre eux, sans pour autant que cela sonne faux.

Si l’on ajoute à cela une longue setlist globalement équilibrée, faisant certes la part belle au dernier album du groupe avec pas moins de cinq titres (Alight in the Aftermath, Death in General, Petrichor by Sulphur, The Ride Majestic et Whirl of Pain), promotion oblige, mais piochant de ci de là dans toute la discographie du groupe et notamment dans les « hits » du groupe (Stabbing the Drama, Nerve, Follow the Hollow ou bien encore Bastard Chain), les fans ont eu de quoi être comblés.

On ne vient là encore qu’à regretter un son médiocre, ne permettant pas d’apprécier pleinement les subtilités de la musique d’un groupe qui en a pourtant bien besoin. Car tous les autres ingrédients étaient là ce soir, d’une fosse en ébullition jusqu’à une communication simple mais agréable avec le public. Seul point noir d'une soirée sans fausse note.

Setlist :

The Ride Majestic
Nerve
Bastard Chain
The Crestfallen
Death in General
Alight in the Aftermath
Tongue
Follow the Hollow
Petrichor by Sulphur
This Momentary Bliss
The Chainheart Machine
Stabbing the Drama
Encore:
Let This River Flow
Late for the Kill, Early for the Slaughter
Rejection Role
Whirl of Pain
Spectrum of Eternity

Photos