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Album

19 octobre 2015 - DarkMorue

Kraanium

Chronicles of Perversion

LabelComatose Music
styleSlam Death
formatAlbum
paysSuède
sortieseptembre 2015
La note de
DarkMorue
6/10


DarkMorue

Un mec qui écrit des trucs.

Bien, donc on récapitule.
En 2015, pour faire du Slam, il faut :

- Une pochette dégueulasse signée Photoshop avec logo plein de pointes, si possible à base de femmes enceintes, de parasites et de fluides corporels de couleurs étranges étalés partout.
- Des photos promo de weshs qui se sont paumés dans la musique d'à côté, mélange de baggies, de casquettes, de tshirts de groupes et de barbes. Un peu comme des coreux mais pas fait exprès.
- Des titres de morceaux pas possibles que si ta maman lit les paroles que t'écris par dessus ton épaule tu perds ton héritage.
- Un batteur qui sait faire deux choses : du blast à fond, et de la double quand ça ralentit. Et qui a beaucoup, beaucoup, beaucoup de cymbales. Et de swag.
- Un copain qui sait rien faire d'autre au chant, dont la qualité se jugera au nombre de syllabes différentes qu'il arrive à sortir en gargouillant son vomi (on parle de variété quand on dépasse le nombre symbolique de 3).
- Un ingé son qui dépote et qui est capable de transformer les guitares en mottes de Saindoux réglées comme des horloges sur ce que fait la double pédale. Et qui prend quelques mois de nuits blanches à recaler au poil de cul ce que les zikos ont enregistré bourrés en 4 jours. ET QUI MET DES SUBS PARTOUT PARCE QUE VIVE LA DUBSTEP OMFG LOOOOOOL.

Ah, j'ai pas parlé des morceaux, de la composition, tout ça ? Normal, Devourment l'ont déjà fait, maintenant on s'en cogne, composer c'est pour les progueux, ici on écrit des riffs, on les met à la suite, et zob. Tfaçon le public tout ce qu'il attend c'est les Slam parts, pour pouvoir balancer son bras de haut en bas en bavant, et rien d'autre, alors pourquoi se faire chier.

Si vous vous reconnaissez dans cette approche délicate et intelligente de la musique, alors Kraanium devrait être fait pour vous. Groupe de Slam ultra surestimé s'il en est, faisant partie de la tête de file de ce qui se fait de plus abruti dans le genre, mais efficace en live et sachant contenter tous ceux qui sont pas trop exigeants envers ce qu'ils écoutent. D'ailleurs ce quatrième (!) album est peut-être leur meilleur, parce que si on en sort pas particulièrement plus malin qu'avant, il a le mérite d'être moins putassier et chiant que les précédents dans ses enchaînements et transitions. Juste de quoi agrémenter les discussions mondaines, histoire que si un péquin vous accoste pour savoir "keske t'as pensé d'ce nouveau Kraanium mon gras ?" tu puisses répondre "hé bah y'slam autant que Daesh" et c'est à peu près tout, mais ça on le savait avant même de l'écouter.

Donc ce sera un 6/10 parce que ça vaut franchement pas plus, pas transcendant et totalement oubliable mais ça promet de beaux circle pits partout en Europe dès la prochaine saison des festivals.

Et là c'est le moment où normalement je raconte une blague pour meubler la chronique et atteindre la longueur réglementaire mais franchement j'ai la flemme, allez salut !

Tracklist :

1 – Rock Filled Orifice
2 – Human Skin Fuck Doll
3 – Hung by Your Entrails
4 – Destined for Surgical Defilement
5 – Evisceration of Pre-Teen Cadavers
6 – Chronicles of Perversion
7 – Acid Cumbustion
8 – Rusty Knife Defloration
9 – Fermented Uteral Mastication
10 – Sodomize Her Headless Corpse
11 – Revisitate to Mutilate