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Album

09 décembre 2014 - Rob

Morgon

Necrokvlt Archeochaosphere

LabelAutoproduction
styleDeath Old School
formatAlbum
paysFrance
sortieaoût 2012
La note de
Rob
7.5/10


Rob

Vous n'avez pas pu échapper -depuis quelques années déjà- au retour aux sources de la scène Death vers le old school, crasseux et puant, proche d'Incantation. Et depuis, l'underground ne cesse de nous régurgiter un paquet de combos intéressants, venus de toute part. Relativement peu connu malgré ses 8 ans d'existence, ses 4 démos, 2 albums et son split, Morgon est un groupe venant d'Ile-de-France. Le groupe sort donc son deuxième album en 2012, Necrokvlt Archeochaosphère (à vos souhaits !).
Pour une fois, je vais parler de l'artwork en premier. Le logo est plutôt agréable mais la pochette en elle-même est quand même un peu spéciale. Je ne la trouve pas moche, mais elle est loin d'être jolie. Néanmoins, un album ne se juge pas à sa pochette...sinon le premier Lord Belial deviendrait la B.O. de la Gay Pride.

Le premier truc qui frappe, c'est ce son. Oui, on a bien le droit à la traditionnelle reverb qui donne un effet caverneux, mais là n'est pas le propos. Le son n'a absolument rien de synthétique. La batterie sonne naturel, les guitares ne sont pas ultra compressées et il n'y a pas 50 couches de chant. Malheureusement, cela donne aussi quelques fausses notes par-ci, quelques pains à la batterie par-là, notamment lorsque les blasts durent, mais rien qui ne déstabilisera l'habitué de ce genre de production. Le son manque ceci-dit un tantinet de puissance.
Le chant a pour particularité quant à lui de ne pas chercher à imiter John McEntee, mais se rapproche plutôt de celui d'Antti Boman, en moins vomitif. Certains titres sont chantés en français, ce qui n'est pas commun non plus.

Les treize titres qui parsèment l'album sont longs, entre 5mn et 8mn50 généralement. C'est là que deux problèmes se font sentir. Le premier, c'est qu'on comprend vite la structure de la tracklist, c'est à dire : un titre lent suivi d'un titre rapide et ainsi de suite. Ce n'est pas systématique, mais la majeure partie du cd est composée ainsi. L'autre, c'est que l'album dure 73 minutes. Ce qui, pour ma part, est beaucoup trop long pour le style pratiqué.

Mais ne soyons pas mauvaises langues non plus. L'album est bon, le riffing est varié et le groupe sait développer des mélodies et des ambiances tout au long de Necrokvlt Archeochaosphere et ce dès le second titre. En effet, Morgon se plaît à alterner blast, ralentissements, passages doomy et d'autres plus intenses. On retrouvera tout au long de l'album des mélodies plutôt subtiles (Rancœur et Amertume à 1"14, Necrosophie et son tapping à 4"08 ou encore Catacombs ov Gouhls), quelques gros blasts (sur Paleochaosphere en grosse majorité et sur quelques autres titres).

Malgré tout ces bons côtés, l'album baisse un peu en qualité sur la fin, surtout à cause du trop plein de morceaux Doom. De Voices from Mogonda à Germes de Pourritures, il n'y a guère que Saurian Kult pour raviver un peu le côté grosse brute de Morgon. Les morceaux ne sont pas mauvais, mais c'est leur placement qui dans la tracklist qui fait boiter un peu la dynamique que le groupe avait si bien instauré en début d'album.

Voila, en tant que gros bourrin patenté, j'ai quand même pu apprécier ce Necrokvlt Archeochaosphere, malgré sa relative lenteur en fin de parcours. Mais si le groupe affine encore ses qualités de composition, il se pourrait que le prochain opus puisse faire mal.

1. Intro
2. Permian Mass Extinction
3. Rancoeur et Amertume
4. Paleochaosphere
5. Necrosophie
6. Interlude
7. Catacombs ov Gouhls
8. La chute des idoles
9. Voices from mogonda
10. Lune sanglante
11. Saurian kult
12. Derniers nomades
13. Les Germes de pourritures