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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Necrophagist

Epitaph

LabelRelapse
styleDeath ultra technique
formatAlbum
paysAllemagne
sortieseptembre 2004
La note de
U-Zine
8.5/10


U-Zine

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Relapse regorge d’excellents groupes : que ce soit des références confirmées comme Suffocation, Nile, Nasum ou bien de jeunes espoirs comme Origin, ou comme ici, Necrophagist, la qualité est toujours au rendez-vous. Ce groupe allemand a déjà un album en poche lors de la sortie de Epitaph, mais le groupe est cette fois-ci bien décidé à faire une sortie toujours aussi remarquable que son prédécesseur, mais moins discrète. Le guitariste/chanteur/frontman de la formation Mohammed Suicmez, véritable virtuose, est l’homme à tout faire ; en effet, il s’occupe à la fois des compositions des morceaux, des paroles, de la production, du mixage, et j’en passe… un pur génie autodidacte en bref.

Ici tout est technique ! Que ce soit les guitares, avec leur infinité de soli et autres distorsions, la basse, avec ses airs groovy et son jeu souvent indépendant des guitares comme sur "Seven", en passant par une batterie aux frappes chirurgicales, avec une exceptionnelle utilisation de la double pédale et des changements de tempo incessants,… la technique est partout de mise. Partout me direz-vous ? Oui, musicalement, je peux vous l’affirmer ; mais dès les premiers grognements de Mohammed, on se rend bien compte que tout n’est pas si rose. Mais c’est justement cette voix de brute, totalement en décalage avec la musique et contrastant avec ces compos si classes et techniques, qui met les parties vocales d’autant plus en valeur !
Cet album hérite par la direction musicale choisie, d’une grosse prédominante instrumentale par rapport aux chants ; les différents morceaux sont d’ailleurs loin d’être des chansons à textes, avec des paroles tenant parfois sur une dizaine de lignes.
Sur quelques passages, qu’ils soient brutaux ou lourds, le groupe lorgne même avec Suffocation comme sur "Symbiotic In Theory". Les gratteux, à des années lumières d’être des branleurs de manches, nous dénichent des riffs d’une fine beauté et très recherchés, mais qui ont le mérite de rester tout de même relativement accrocheurs : "Diminished To b" est là pour nous le prouver. Necrophagist reprend même un grand compositeur de musique classique, Prokofiev, sur la fin de "Only Ash Remains".

Cependant sur les premières écoutes, cette complexité qui est leur grand point fort, paraît plus sous l’aspect d’un défaut avec un simple amas de technicité mis sur une galette, mais celle là même qui nous étouffé au début, nous émerveille au fur et à mesure des écoutes avec un côté mélodique très prononcé. Malheureusement, le défaut de cet album est sans aucun doute sa durée. Ses 32 minutes et ses 8 maigres morceaux sont loin de nous rassasier ; s’ils ne faisaient pas des albums aussi bon, c’est clair qu’on ne redemanderait pas de rabe !

Fait assez rare pour que l’on puisse le souligner : l’ingénieuse idée du livret est de nous indiquer lequel des deux guitaristes exécute tel solo à tel moment.

Cet opus est un vrai régal et la production de qualité permet un résultat exquis. Si les fans de musique à 3 accords par morceau peuvent passer leur chemin, les autres, resteront admirer ce monstre de technicité. Vous me direz que des groupes aussi bon et technique que celui-ci, il n’en existe que sur la scène internationale ? Eh bien non, les français de Pitbulls In The Nursery officient dans un même style plus ou moins similaire. Et le prochain qui me dit que le death est une musique de brutes, sans aucune finesse et n’utilisant que 6 accords, je lui en colle une ! Moi contradictoire ? Jamais…

1. Stabwound
2. The Stillborn One
3. Ignominious & Pale
4. Diminished To b
5. Epitaph
6. Only Ash Remains
7. Seven
8. Symbiotic In Theory