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vendredi 10 juillet 2015

Obscene Extreme - Jour 2

Open Air - Trutnov

Balin

Matthieu, 24 ans, basé à Nantes. Ancien membre d'U-Zine et de Spirit of Metal. Vous me retrouverez pour les chroniques et live reports de divers styles musicaux.

Vendredi 10 juillet 2015

Balin : Si il y a bien un élément à prendre en compte à l'Obscene Extreme, c'est bien le fait que les bars ne ferment pas... Par conséquent les nuits sont très courtes, d'autant plus que la chaleur ruine tous vos espoirs de grasse matinée ! Mais peu importe, les concerts commencent tôt ici et il est hors de question de manquer certaines formations, à commencer par Gets Worse !

MINDFUL OF PRIPYAT

Prout : Putain je me revois encore, là, dans ma tente, agonisant. Il fait pourtant bien 50°C dans la tente, je suis en sueur, mais dans l'incapacité la plus totale de me lever. C'est même pas que j'ai trop bu, non. Quoi, si, mais pas que. J'ai tout simplement raté une nuit. Il faisait jour, j'ai fait la fête, il a fait nuit, j'ai fait la fête, il a fait jour, je suis allé voir les concerts, il a fait nuit, j'ai fait la fête, il a fait jour de nouveau et en fait y'a une journée qui a disparu dans mon calendrier de la vie. Je suis donc là, étendu au sol, me liquéfiant avec ma double gueule de bois. J'entends du blast au loin, et putain, ça a l'air pas mal du tout. Du bon Death Grind en suspend et moi chuis là en train de crever comme une merde putain. J'essaye de lever un bras, même pas, un doigt, mais rien n'y fait, je suis ruiné. C'est donc ça la mort...

GETS WORSE

Balin : Je ne pouvais pas me permettre de manquer la formation anglaise, et grand bien m'a pris de convaincre pas mal de monde de venir avec moi étant donné que Gets Worse nous a donné ce que l'on peut communément nommer une branlée matinale ! Le combo originaire de Leeds et actuellement en tournée avec les américains de Fissure, est certainement un des combos les plus en vue du moment en ce qui concerne le powerviolence européen et ceci est tout à fait compréhensible étant donné que toute la recette fut récitée au cours de vingt petites minutes de show. Larsens dissonants, blasts à tout va, voix criarde et breaks hardcore brise nuque, tout était au rendez-vous ! Bonjour, merci, au revoir. Ca passe décidemment trop vite, je veux plus de powerviolence bordel !

SICK OF STUPIDITY

Prout :Né sur les cendres du défunt Jesus Cröst, Sick of Stupidity est la nouvelle réponse hollandaise à toute la scène Powerviolence. En mode zombie avec mon pauvre burger vegan de clodo, je me ramasse sur un banc, loin de la plèbe, et je continue mon agonie face à ce combo qui a la putain de patate. Pourtant connu et reconnu pour mon énergie, j'avoue que là je suis dans le mal, et je suis surtout dans la jalousie quand je vois ce combo tout exploser devant un public encore très clairesemé. La nuit n'a pas été dure que pour moi il semblerait. Je ne connaissais pas ce merdier, car sur le net y'a genre rien, du coup je vous laisse ça, histoire de vous faire une idée du machin :

POSTHUMOUS BLASPHEMER

Balin : C'est après m'être fait insulter de tous les noms par quelques comparses pour avoir manqué Sick of Stupidity, le groupe précédent (et effectivement après écoute, ça défonce, du powerviolence......) que je me place devant la scène pour Posthumous Blasphemer, formation biélorusse en activité depuis 2003 dont l'album Fracture the Worship avait été encensé par la presse spécialisée malgré l'absence de succès. Ayant délaissé cette scène depuis plusieurs années, je ne suis certainement pas le plus qualifié pour vous parler de ce concert mais il semblerait qu'un certain nombre de gens aient ressenti la même chose à propos de ce show. Ca joue vite et bien (très très bien même), mais c'en est chiant. Ultra technique, on peine à suivre les musiciens et voir où ces derniers veulent en venir. On perd le fil des compositions en route et ce malgré le fait qu'ils sont vraisemblablement très heureux d'être là. Pourtant moi je m'en vais, ce n'est définitivement pas ma came malgré certains plans assez originaux pour du Brutal Death technique. J'en profite d'ailleurs pour préciser que les groupes de Brutal Death, hormis les têtes d'affiches, n'attirent que peu de monde à l'Obscene Extreme.

FAILURE TRACE

Prout : Avec un nom comme ça, ça a un rapport avec le caca ?!

GORE AND CARNAGE

Prout : Aaaah les copains de Gore and Carnage ! C'est toujours un plaisir de voir ces chicanos foutre le merdier sur scène. Leur goregrind plein de bonne humeur est toujours agréable à matter. Et puis on entre pas directement dans la zone du Goregrind puka puka débilos comme Balin il aime pas trop, mais plus dans la veine limite d'un Cock and Ball Torture, j'entends par là avec toujours cette petite touche Grindcore d'époque voire limite rock'n'roll sur les accents. Bon, ça reste quand même un peu un groupe de guignoles qui s'amusent sur scène hein, y'a largement de quoi danser sur le grindfloor.

BODYFARM

Prout : Non.

ANALKHOLIC

Balin : Je regarde ce truc avec mes copains en sirotant un cocktail à l'absinthe et en me disant qu'on aurait pu monter un projet du genre trois semaines avant et jouer à l'Obscene Extreme en milieu d'après midi. Ok je déteste le gore grind humoristique, mais là le coup de la guitare : deux accords, la basse : 1 corde utilisée et la boite à ryhtme, non merci, surtout avec une bite sur la tête du chanteur. Et le pire dans tout ça ? Il y a plein de monde et le concert fait un malheur ! What the Fuck ?!

Prout : Ah bah pour moi c'est tout l'inverse, Analkholic ça a fait ma journée ! De toutes façons déjà, j'adore les trucs de merde. En plus j'avais bien kiffé leur split (dont vous pouvez lire la chro ici), et ça fait bien longtemps que je rêvais de voir ce duo aussi prometteur que fantastique - à l'envers. Mais bon, Nouméa c'est pas la porte à côté, alors je gardais ça en rêve. Puis après avoir fait l'OEF Australie, Curby les a invité pour 50 balles en tournée européenne, alors j'allais pas manqué cette chance de voir ça en vrai. Et j'ai pas été déçu, pas plus que ne l'ont pas été des centaines de gay lurons venus festoyer de plus belle. Alors certes, la BAR ça fait un peu combo de clodo, et en plus du coup ça oblige les zicos à jouer dans le temps (quelle idée sérieux ?!) - mais quand tu vois l'énergie et la bonne humeur sous-jacente et communicative, t'es obligé d'avoir le smile avec eux. Ils sont tellement contents d'être là, et ça se voit, que toi t'en deviens tellement content de danser avec eux. Et puis chais pas, comment tu peux cracher sur un groupe qui arrive sur scène avec du Francky Vincent Franchement ? Se prendre au sérieux à l'OEF c'est comme s'enfoncer un gode en lui mettant une capote. Cadeau négro :

ENTRÖPIAH

Prout : J'étais là, je sais que j'étais là, je m'en souviens que j'étais là.

SQUIRTOPHOBIC

Prout : Tiens ?! Que fait Squirtophobic à l'affiche de l'OEF alors qu'ils ont splitté et que j'étais là-bas en Autriche pour leur concert d'adieu ? Bon c'est pas grave, ils vont me faire marrer à nous ressortir un "Ca plane pour moi" version porngore, alors c'est tout bénéf. Et puis c'est pas comme si j'avais eu ma dose de dancegrind encore. Bref les squirt font du squirt, c'est à dire un porngore qui coule, qui dégouline, qui en fout partout. En tout cas à ce que je vois, c'est toujours autant populaire ce merdier. Ca groove dans le pit, ça s'amuse, ça fait pleurer les grindeux, ça fait chanter les arsouilles, pour moi c'est au top, comme tous ces groupes faits pour rigoler.

FISSURE

Balin : Retour aux choses sérieuses ! Je ne m'en cache pas, j'étais super heureux de pouvoir voir les américains en live, leur ep éponyme étant un des trucs de powerviolence m'ayant mis une des plus grosses calottes l'an passé. Pourtant rien d'original ici non plus ! C'est du powerviolence, ça joue vite, ça blast vite et on sent les types bien engagés. Le public gore grind de Squirtophobic (non mais sérieux les gars) s'est barré et a finalement laissé la place aux amateurs de blast et de powerviolence, bien plus récéptifs aux compositions de Fissure. C'est donc après trente petites minutes bien sportives que le quatuor nous laisse exténués. Vite, une absinthe !

TEST

Prout : Check ! Check ! C'est bon ça marche.

PUTRID OFFAL

Balin : Si l'annonce de la reformation des vétérans était une bonne chose, la sortie du premier album en près de vingt-quatre ans en était une très bonne. Il ne restait donc plus qu'à confirmer le tout sur scène. Et ce sera chose faite mon capitaine. Il s'agissait du premier show des français auquel il m'était donné d'assister et je dois avouer que j'étais assez curieux du résultat. Bah ça a poutré et le public en redemandait encore à la fin ! Du Death/Grind de la vieille école servi avec un son massif et très rentre dedans, ça ne pouvait que fonctionner ici me direz-vous ! Ca blast, ça gruik et ça crie comme il faut, mais ce sont surtout les breaks incisifs qui font mouche chez votre serviteur. Bien pressé de les revoir dans nos contrées donc ! (NDProut - venez les voir au Loches en Grind !!!)

FEASTEM 

Balin : Il est désormais l'heure d'assister à la performance du festival. Bah oui, le batteur de Feastem est sans aucun doute celui qui va le plus vite du festival, c'est dire ! C'est déjà la foire aux batteurs d'exception ici, mais là c'est un scandale tant le bougre tape vite et fort. Il s'agit de mon deuxième concert de Feastem, et je vais encore une fois manger mes dents. Alors oui il n'y a pas beaucoup de riffs ni de variations de la voix mais en vérité, on s'en branle. Ca va vite, ça cogne fort, les quelques breaks font merveilleusement bien le taff et il y a surtout énormément d'énergie sur scène. Assurément un des grands noms du grindcore européen de ces dernières années.

Prout : Je confirme et je signe - le seul intérêt de Feastem c'est son batteur. A lui seul, il fait toute la différence. La première fois que j'ai vu le groupe sur scène, il m'a juste mis sur le cul sans fioriture. Bon depuis, j'ai enchainé les gigs alors la magie marche moins, et faut avouer que lorsque tu regardes plus en détail, le riffing est pas génial, le chant pas folichon, bref, ça casse pas trop de cul qualitativement, ça casse juste des culs brutalement.

LIVIDITY

Prout : Bien trop occupé à prendre l'apéro !

ROMPEPROP

Balin : Un petit tour au camping, on manque Lividity (c'est grave ou pas ? je ne pense pas) et on va boire un cocktail. Sauf que manque de bol, c'est Rompeprop qui arrive sur scène... Euh les copains, on retourne au camping ? Jusqu'au moment où ce fameux "présentateur" précise qu'il s'agit d'un des derniers concerts de l'histoire de la formation hollandaise. Me voilà alors pris d'une immense envie de faire la fête, d'autant plus que le combo soleil/absinthe fait alors un carnage ! La bonne nouvelle du week-end, Rompeprop splitte ! C'est donc le sourire aux lèvres que je supporte la foule nombreuse (j'en reviendrais jamais mais bref, passons) ayant sorti les déguisements, confettis et autres ballons pour l'occasion. On me dit pourtant à l'oreillette qu'il y a bien moins de déguisements que les années précédentes. Mais euh, ils étaient passés où tous ces gens depuis trois jours ?! Bref, le goregrind à riffs et à blasts à la Jig Aï, je dis oui, le goregrind débile pouta-pouta sans riffs à la Rompeprop, je dis non.

Prout : Ah bah perso habituellement je dis oui, mais dans le cas de Rompeprop, c'est vrai que je suis content d'apprendre qu'ils arrêtent. En vrai, j'étais encore plus content quand un pote avait chopé la copine du chanteur, mais bon.

VITAL REMAINS

Balin : Alors désolé, mais moi et mon copain Prout, on se baladait et on buvait pas très loin de la scène à ce moment-là. Mais un moment mon copain Prout m'a dit que c'était un de ses groupes favoris et qu'il faudrait quand même qu'on se bouge pour aller voir un morceau. Pas de chance, c'était le dernier et c'était Dechristianize, vous savez le titre qui a des riffs qui butent et des mélodies trop pompeuses, vous savez le titre qui aurait été bien s'il avait duré quatre minutes et non dix, non toujours pas ? Bref, le son est exceptionnellement très moyen, mais en vrai ça avait l'air pas mal du tout.

Prout : T'as trop bu copain, je suis descendu dans le pit avant même qu'ils commencent et j'ai tout suivi comme une fraiche pucelle en chaleur ! Vital Remains c'est ma vie ! Bref, le groupe arrive sur scène avec leur intro "Where is your god now" et enchaine forcément avec "Icons of Evil". C'est l'occasion pour moi d'admirer le nouveau line-up et je crois bien reconnaitre l'ancien batteur d'Hour of Penance qui était sur Regicide là. Le nouveau chanteur assure pas trop mal et nous fait encore une fois bien heureusement oublier la catastrophe qu'on avait du se taper sur le DVD live du groupe (ces mimiques grotesques, je suis traumatisé à vie). Je crois bien que le groupe a enchainé avec "Scorned" de Icons suivi de "Black Magic Curse" de Dawn of The Apocalypse... Mais mes souvenirs sont vagues concernant la setlist. Une chose dont je suis sûr, c'est qu'ils ont dit qu'un nouvel album de Vital Remains était bel et bien en cours, et pour preuve, ils en ont joué un nouveau morceau ("In A World Without God"  - putain parfait le nom) !!! Et putain ça déboitait !! Ca lorgnait clairement vers un Hate Eternal, mais vu que je kiffe aussi, je m'en bats les couilles, je suis tout joie ! 'Me semble bien qu'on a eu le droit à un "Devoured Elysium" issu de Dechristianize et un "Descent into Hell" de Into Cold Darkness, sans rien de Forever Underground, mais j'en suis plus certains non plus. Par contre, ce dont je suis sûr c'est qu'on a eu le droit AU TUBE intersidéral et combo gagnant : "Let the killing begin / Dechristianize", et putain, je pensais avoir évolué, mais en fait non, chuis toujours une vieille groupie de merde. Après les avoir vu 3 fois, les avoir fait jouer même, j'mouille toujours autant ma culotte devant Vital Remains, et c'est pas près de sécher j'ai l'impression. 'Trop hâte de tripoter le prochain album bordel !!!

BULLDOZER

Balin : Prière de ne faire aucun commentaire sur le fait que j'ai raté Bulldozer pour cause de diverses et inavouables raisons, mais putain je suis dégouté.

Prout : J'étais là, on picolait juste des peppermint en se racontant nos vies. T'es grillé gros. Tiens, regarde ce qu'on a raté :

S.O.B

Balin : Ouais j'ai loupé Bulldozer, mais j'ai vu S.O.B donc je m'en balance mouahahahahahah ! Excusez mon manque de professionnalisme, je me reprends. Il est donc 22h30 et le fameux gugus arrive pour présenter le prochain groupe. Je suis saoul ok, mais je suis déjà tout tremblant d'émotion à l'idée que les légendes japonaises vont bientôt fouler la scène qui se trouve devant mes yeux. Une petite présentation du groupe s'impose alors et se termine par ces quelques mots : "S.O.B n'a pas joué en Europe depuis 25 ans mais ils sont là ce soir. Please welcome S.O.B" (annoncé par Curby himself!). Inutile de vous dire que ce fut dès lors un bordel sans nom. Ca pogotte dans tous les sens, les stage dives sont innombrables, les gens, dont votre serviteur, deviennent littéralement fous ! Le groupe nous livre en plus de ça une setlist de folie : la grande majorité du second et du troisième album accompagné de quelques extraits du premier opus ainsi que des divers eps et splits sortis au début des années 90. Le groupe est survitaminé et prend vraiment plaisir à jouer à Trutnov devant cette masse de disciples totalement dévoués à leur cause. Chaque break fait l'effet d'une bombe (sans mauvais jeu de mot s'il vous plait) et le son est absolument terrible. C'est presque la larme à l'oeil que je les vois finalement quitter la scène après une heure de déferlante grindcore dans sa forme la plus pure. Assurément un grands moments du festival (dans le top 3 des meilleurs concerts) et un des plus beaux moments grindcore de ma vie.

Difficile de se remettre de telles émotions et je dois avouer n'avoir rien vu de la soirée après une telle claque (si j'ai vu quelques morceaux de Pungent Stench mais je ne me souviens plus). Pourtant la fin de cette soirée fut grandiose ahah!

Prout : Le Napalm Death japonais - L.A. B.R.A.N.L.E.E.

SCHIRENC PLAYS PUNGENT STENCH

Prout : Après S.O.B j'avoue j'étais plus dedans...

CENTINEX

Prout : ... du coup chuis parti boire des absinthes...

SATANIC MALFUNCTIONS

Prout : ... et j'en ai bu vraiment beaucoup...

INCARCERATION

Prout : ... et quand je dis beaucoup, je veux vraiment dire beaucoup...

BBYB

Prout : ... mais pas de quoi rater Babayaba quand même !!! BBYB c'est un genre de mélange chelou entre du Grind et de la Techno, le tout fait par des tchèques qui ont évidemment pris beaucoup trop de drogues. Du coup le mélange est détonnant et lorgne entre l'industriel et la hardtech avec du gruik chelou, le tout servi par les ptits frère de Slipknot qui font du Drum and Bass. Bref, c'est chelou, c'est le merdier, mais tout le monde danse au beat de batard que te sort le groupe. C'est parfait quand t'as battu ton record personnel d'absinthes ingérées (record que je bats chaque année soit dit en passant). Vu que c'est un peu compliqué à décrire en vrai, j'te laisse te démerder avec le bordel :

Bisous, chuis claqué.