
Un mec qui écrit des trucs.
Vous avez tous vus cette vidéo à la con de American Idol avec une petite de 7ans qui chante du Black Metal. Machin qui a fait le tour du web, avec la réaction ridicule des jurys qui ont peur que la petite s'abîme la voix. C'était nul, mais rigolo et l'effort est à saluer (ça change des reprises de "Come As You Are" quoi). Vous connaissez aussi les groupes qui font leur business en famille, genre Defeated Sanity avec le papa du batteur à la guitare (RIP bro). Aujourd'hui on va donc combiner les deux. Ce qui veut dire : un groupe de Metal Extrême en duo, consistant en un super papa et sa petite fille. Si si. Vraiment.
Je vous présente le meilleur papa du monde.
Donc petite histoire. Monsieur Adam Young a l'air de bien kiffer la musique qui va vite. Et ce même monsieur est également père de famille avec un petit monstre de sept piges qui en a dans le bide. Et du coup, c'est ainsi que naquit ce projet complètement perché qu'est Sockweb. Où notre Super Papa va tenir la guitare, programmer la batterie, balancer quelques growls et composer les morceaux pendant que c'est son petit ange d'amour qui va écrire les paroles et nous raconter ses histoires en hurlant, tout en l'aidant comme elle peut à l'écriture. Loufoque hein ? Et vous savez quoi ? Eh ben ça tue sa race derrière ça. Non sérieusement. De quoi redonner totalement foi en une future génération et copuler sans capote juste pour les besoins de l'art. Parce qu'un tel projet semble bancal, fait peur et a tout le potentiel qu'il faut pour être nul de chez nul, mais notre Adam a plus d'un tour dans son sac et mène presque trop bien la barque pour que ce soit juste.
Parce que si ça part d'un délire, ce très court album (17min, on refait pas le genre) a été produit par des mecs de Pig Destroyer, donc rien que niveau son on prend lourd comme il faut avec des murs de guitares impressionnants, un riffing brutal et tranchant mais gardant un côté un peu naïf qui prête à sourire. Mais des morceaux comme "Werewolf" ou le dernier "Salamander Karate" carrément chanté en un impressionnant duo avec la vocaliste de Agoraphobic Nosebleed font pas dans le dentelle et ont de quoi faire perdre des dents même aux plus endurcis car on fait dans le vrai Grind, celui qui s'affole et dont les riffs distribuent des claques et savent groover entre deux blasts programmés à la BAR inhumaine. Et derrière ça, elle se débrouille comment notre gamine ? Ben elle bluffe. Genre vraiment. On sent son jeune âge, avec un aspect de petite fille en colère pas loin de pleurer carrément choupi. Mais sinon sa voix est tellement arrachée et violente que ça en fait de l'ombre à genre BEAUCOUP de vocalistes du genre, qui se font là humilier en bonne et due forme par un petit bout de chou bien moins âgé que leur groupe. ET BIM.
Sockweb a évidemment démarré comme un délire de merde, mais le groupe est maintenant complet. Alors évidemment, on trouve de tout là dessus, et les paroles écrites par la mioche sont tellement enfantines qu'elles en sont d'autant plus craquantes, avec un concept sur une enfant qui a peur de l'orage et rencontre un loup-garou sous son lit avec qui elle va vivre des aventures formidables ("I Want Pancakes" ou le tube de l'été, premier morceau du groupe au chant du coup moins convaincant). Bien sûr c'est un peu la foire, entre les riffs de Stoner à la fin du premier titre, un "Bullies Are Mean" totalement épique tout comme "Spoon" qui fait carrément péter les orchestrations, bordel total dissonant de "Bunny" et autres que je vous laisse découvrir parce que bon, autant pas spoiler un album aussi craquant. Et quand c'est le papa qui prend le micro avec sa grosse voix, on déconne plus.
Donc, voilà. On connait Babymetal qui revendiquent le "Cute Metal", et bien que je ne remette pas en cause leur statut de meilleur groupe du monde, le genre revient davantage à Sockweb, qui prouve ici qu'on peut être à la fois une machine à tartinage de gueule et juste incroyablement choupinet et enfantin (ces samples quoi). Nous sommes en attendant en face d'une belle leçon d'éducation, où on sent que ça s'éclate en famille et que notre petite Joanie est la terreur absolue de sa cour de récré. Parce qu'avoir sorti son premier album avant même d'apprendre les additions avec des chiffres après la virgule, je sais pas pour vous, mais moi je trouve que c'est une des plus belles choses qu'on puisse réaliser au cours d'une vie. Surtout quand le truc en question défonce et qu'on a déjà le talent qu'il faut à cet âge-là.
Si vous faites des gosses, faites-en des artistes. Et pas des du genre fragile. Au boulot.
Tracklist :
1 – Werewolf
2 – I Want Pancakes
3 – Flower
4 – Bunny
5 – Bullies Are Mean
6 – Monkeybar Massacre
7 – Broken Glass Swandive
8 – Cletus the Fetus
9 – Spoon
10 – Don't Get Mad Get Fab
11 – Salamander Karate