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Album

21 mai 2015 - Balin

40 Watt Sun

The Inside Room

LabelCyclone Empire
styleDoom
formatAlbum
paysRoyaume-Uni
sortiemars 2011
La note de
Balin
8.5/10


Balin

Matthieu, 24 ans, basé à Nantes. Ancien membre d'U-Zine et de Spirit of Metal. Vous me retrouverez pour les chroniques et live reports de divers styles musicaux.

   Si je peine encore à retranscrire les émotions que j’éprouve lorsque j’écoute Watching From a Distance de Warning par de simples mots, j’estime qu’il est tout de même temps que je vous parle de 40 Watt Sun, le petit frère du groupe suscité pour bien des points, et plus encore. Considérant Watching From a Distance comme l’une des plus belles choses qu’il m’ait été donné d’écouter dans la vie, le split de Warning en 2009 est ce que l’on peut véritablement appeler une catastrophe pour le petit monde du Doom. Patrick Walker décide en effet de mettre un terme à l’aventure Warning pour fonder pratiquement au même moment 40 Watt Sun. Outre le génie rouquin au chant et à la guitare, on retrouve également le batteur de Warning Christian Leitch ainsi qu’un nouveau bassiste en la personne de William Spong.

« All I ever wanterd was something that I have never seen ; And all that I ever offered was something that I have never been. »

   Considéré plus ou moins à juste titre par la plupart comme la nouvelle version de Warning, 40 Watt Sun sort son premier et unique album à ce jour en 2011. Connaissant la personnalité du frontman et sa rapidité de composition, on peut trouver ce laps de temps assez rapide ! Tirant son nom directement d’un texte de Marillion (Emerald Lies), 40 Watt Sun est né pour combler les fans de la précédente entité de Walker. En effet, The Inside Room, orné d’une illustration reprenant les codes foncés et brumeux de Warning, ne laisse que peu de place au doute en ce qui concerne l’orientation musicale du trio anglais.

« Open my eyes and let me see you shining. »

   Je ne vais pas tergiverser plus longtemps, il s’agit bel et bien de la suite logique de Watching From a Distance. Porté par la merveilleuse et dépressive voix de Walker et par un riffing très plombé et étouffant, The Inside Room reprend tous les éléments qui ont amené Watching From a Distance à être considéré par les amateurs du genre comme un des meilleurs albums de Doom de tous les temps. Pourtant The Inside Room n’atteint pas la perfection de son prédécesseur pour plusieurs raisons. Outre l’effet de surprise en moins, The Inside Room ne contient pas de titres qui sortent réellement du lot sauf peut-être un Carry Me Home qui aurait très bien pu figurer dans Watching From a Distance. Pourtant il n’y a encore rien à jeter ici, au contraire. Outre Carry Me Home, son texte déchirant et ses lignes de chant qui restent incessamment en tête, Restless ouvre très bien ce nouvel opus, Open My Eyes est de ces titres qui vous plombent une belle journée ensoleillée et la fin de Between Times me donne des frissons à chaque écoute.

« Say for me now that you mean to wait for me. Say for me now that you’ll still be here tomorrow. »

   Si la voix de Patrick Walker, claire, magique et si triste rend cette entité si unique, il ne faut pourtant pas oublier ce riffing si particulier. Loin des envolées épiques d’un Solstice ou d’un Candlemass, à dix mille lieux d’une atmosphère pachydermique d’un Evoken et à l’opposé du Doom’n roll de Reverend Bizarre, 40 Watt Sun s’inscrit directement dans la lignée crée par Walker avec Warning : un tempo qui ne décolle jamais, des leads inexistantes ou très discrètes et des titres s’étendant entre sept et onze minutes. Et je peine pourtant à trouver les mots pour décrire pareille émotion, pareille sensation. Sans égaler le poids émotionnel ni l’intensité de Watching From a Distance, The Inside Room est incontestablement l’album qui s’en rapproche le plus. Grand dépressif devant l'inconnu (et le connu), Patrick Walker est de ces hommes ayant un don pour écrire des textes déchirants. Si ceux de cet album sont encore une fois grandioses, ils n'égalent pourtant pas ceux de son précédesseur (je radote là non ?).

« But carry me home, out of my own life. »

   L’œuvre de Patrick Walker a conduit un certain nombre de formations à s’engouffrer dans le chemin qu’il a créé. En premier lieu me viennent les noms de The Temple, Sadhak, Pallbearer ou encore Cross Vault, tous reprenant avec beaucoup de talent cette facette si particulière du Doom. Pourtant la meilleure suite fut écrite par son propre auteur : The Inside Room. Son successeur, annoncé depuis maintenant quelques temps, se fait toujours attendre. Le travail de composition serait a priori terminé et le groupe annonce depuis quelques semaines de nouveaux concerts. Amateurs de Doom mélancolique, adorateurs de Warning ou simples curieux, jetez-vous donc sur The Inside Room et venez me rejoindre dans l’attente interminable d’une nouvelle offrande de ce génie torturé qu’est Patrick Walker. Du reste ne vous inquiétez pas, la chronique de Watching From a Distance arrive bientôt...

« I can’t make things right, baby
   But you know that I will try
   Say that I waited from now till forever
   Say that my tongue should never speak
   Say that I stayed here and lay down beside you
   Say that I buried my mouth in your hair. »

Tracklist :

1. Restless
2. Open My Eyes  
3. Between Times 
4. Carry Me Home  
5. This Alone

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