Hardcore // Sludge // Doom // Stoner // Crossover // Black Breath.
Par où commencer pour parler de cet album... bon, déjà, je fais partie des gens qui regrettent un peu trop le départ de Frank Carter (surtout qu'il continue à faire du Gallows tout seul dans son coin, le con). Que ça soit pourtant bien clair, l'album qui avait succédé à Grey Britain, m'avait mis une grosse beigne, le chant de WadeMc Neil se prêtait bien à la nouvelle énergie déployée par le groupe et les compos étaient carrément percutantes. J'écoute donc ce Desolation Sounds avec une oreille objective, me disant que c'est un nouveau groupe, bien loin de l'ancienne époque.
Et au premier titre "Mystic Death", on pourrait croire qu'ils ont la volonté de porter le flambeau de Carter, tant les guitares sont noisy, les riffs affutés jusqu'aux dents, portés par un Wade Mc Neil nerveux et possédé. Ça commence hyper bien, le break est là, l'énergie et la volonté se font entendre, j'ai hâte d'entendre la suite! Au tour du morceau éponyme de démarrer, avec une guitare bien groovy, on sent l'influence rock qui s'installe, le titre fait remuer la tête, mais… c'est curieux, la magie n'opère pas complètement, il manque quelque chose, je commence à appréhender la suite de cette galette qui pourtant, m'avait redonnée la confiance au premier titre...
Desolation Sounds s'achève, sans sursaut, Leviathan Rot peut maintenant commencer. Troisième morceau de cet effort, toujours autant de pêche, la sauce prend, je commence à me demander si je ne m'étais pas fait peur pour rien, pour le moment, ce cd tient ses promesses, ressemblant au précédent, avec une touche plus rock'n'roll qui pour l'instant ne me déplaît absolument pas. Et puis, après un fade out tout grésillant, voici que résonne Chains... et la dégringolade commence.
Des choeurs féminins s'installent sur une guitare lancinante, bouhouhou la poésie, la mélancolie, c'est beau… mais même quand le frontman vient cracher sa rage, ça ne prend plus, on s'ennuie, le morceau peine à finir, nouveau fade out, Bonfire Season débute, nous promettant encore de bonnes minutes d'ennui. On se croirait plongé dans un mauvais disque rock, et c'était sans compter sur Leather Crown, qui n'en finit pas de s'étaler, de tirer sur les longueurs...
Heureusement pour le groupe, certains titres sauvent la mise, l'ambiance générale n'est pas totalement soporifique et parfois, j'ai agité la tête. C'est juste une sensation de pas assez, le temps de morceaux tels que Cross of Lorraine, Outsider Art ou encore Depravers, qui avaient non seulement le groove mais aussi l'intensité irréprochable! On finit l'album sur deux titres successifs au nom évocateur, Cease to Exist et Swan Song, est-ce là la promesse de finir ce groupe, d'arrêter totalement suite à une ultime tournée? Ceci expliquerait alors beaucoup de choses, mais même ces deux titres ne sont pas convaincants du tout...
Il est bien évidemment bien loin le temps où Frank Carter s'égosillait avec passion, sur des titres ravageurs, on ne pleurera donc pas cette époque révolue depuis 2011, mais par contre, on ne peut se consoler avec Desolation Sounds. Certains titres filent la pêche comme pas possible (93/93, Mystic Death) mais pour le reste, l'ennui est prépondérant, ça cogne mou, et c'est bien dommage quand on voit ce qu'étaient capables de proposer ce groupe il y a de ça encore deux ans...
Pour conclure, je dirais que nous n'avons désormais plus affaire au redoutable groupe de punk sévissant il y a encore quelques années, mais bel et bien au renouveau de la pop rock anglaise, teintée de mysticisme histoire d'élargir son public. J'aurais trouvé cohérent que la bande change de nom, histoire de laisser tous ces excellents albums derrière et de repartir sur un nouveau terrain, changeant du tout au tout.
Alors par pitié, n'insistez pas, Gallows est mort, vive Gallows.
Tracklist:
1. Mystic Death
2. Desolation Sounds
3. Leviathan Rot
4. Chains
5. Bonfire Season
6. Leather Crown
7. 93/93
8. Death Valley Blue
9. Cease to Exist
10. Swan Song