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Album

13 avril 2015 - Prout

Maleficentia

Finis Gloriae Mundi

LabelKhaos Division Productions
styleBlack Sympho
formatAlbum
paysFrance
sortiejuillet 2014
La note de
Prout
8/10


Prout

Chroniqueur musiques du monde. Parfois Brutal Death / Black / Grind mais rien au dessous de 300BPM sinon c'est trop mou et je m'endors.

En fait j'aime bien le clavier. Y'en a plein qui disent que ça fait pédé, mais quand c'est utilisé à bon escient, cet instrument rajoute une riche dimension à un ensemble musical et c'est notamment vrai dans les formations Black Metal où l'appui des ambiances est primordial. Mais certes, ce qui choque très souvent dans le Metal, hormis la chanteuse lyrique absolument inutile et repoussante, c'est l'utilisation du clavier. Très souvent, on s'en sert de manière bling bling, genre on n'assume pas notre rang de petit compositeur de campagne et on veut se prendre pour Dvorák. Difficile de dépasser l'ego d'un musicien plus ou moins talentueux et de revenir du nouveau monde. Ainsi le Black Metal Sympho a fini par exaspérer un grand nombre. Tous ces clones de Fantasia version Satan sont devenus insupportables et la bonne idée primaire s'est transformée en torture à plaie ouverte. Néanmoins, certains groupes ont su évoluer justement, tout en gardant savamment l'utilisation d'un clavier opportun et Maleficentia est l'un d'eux.

Heureux de fêter la sortie de leur quatrième album, les Français de Maleficentia proposent une même recette depuis début 2000, c'est à dire un Black Metal Sympho / Mélo toujours proche de ses racines. Depuis l'époque où on s'émerveillait devant un Anorexia Nervosa, un Limbonic Art ou encore un (vieux) Dimmu Borgir, rattrapés de près par Scars of Chaos et plus récemment Carach Angren, Maleficentia est toujours là et ne vacille pas. Le groupe ne courbe pas l'échine et c'est peu dire, il semble même gagner encore en qualité. En effet, autant griller toutes ses cartes de l'argumentation tout de suite, Maleficentia signe avec son "Finis Gloriae Mundi", un très bon album de Black Sympho, sans doute un des meilleurs des années 2010 dans le genre. Tout y est très juste, logique et construit. Comme énoncé précédemment, le clavier n'est absolument pas grandiloquent mais totalement incontournable. Alors qu'il apparaît sur les chapeaux de roues, il sait aussi se faire discret, se faire oublier et revenir ponctuer intelligemment les compositions, donnant ainsi un aspect global pas du tout étouffé mais bien étoffé.

Bien entendu, le clavier à lui seul n'aurait pas pu faire un bon album de Black Metal s'il n'était pas accompagné correctement des mélodies à la guitare. Ainsi les grattes alternent entre les passages clairs et amplifiés, toujours en s'assurant de rester dans les tons, flirtant entre la nostalgie et la mélancolie, plus rarement avec Satan, qui ne se fait pas très présent sur cette galette. Pas très présent, ok, mais l'ambiance reste quand même très sombre avec parfois la sensation de se retrouver en face d'un Sephiroth désabusé à Nibelheim dans Final Fantasy VII. Douloureusement evil donc mais avec une certaine violence sous-jacente, que ce soit dans les riffs plus lacérés mais aussi dans le rythme plus soutenu. Ainsi la batterie garde la tête hors de l'eau, discrète lorsqu'il s'agit des passages plus profonds, mais sur le devant de la scène quand il s'agit de faire exploser sa haine. Ainsi les blast sont légion et s'exécutent à la bonne vitesse, quand la cadence n'est pas simplement soutenue par une double endiablée. Le tout n'est pas très technique, mais purement efficace. Le groupe a fait le choix de rester fidèle à la musique pour la musique, loin des merdes téléphonées qu'on nous sort aujourd'hui où on fait de la musique pour la technique. Ici ça parle émotion, mélodie, malaise et violence ; lacère tes bras et va mourir avec aigreur et effroi. Le chanteur te le demande tout autant avec son panel de voix tantôt plaintives, criardes ou gutturales.

"Finis Gloriae Mundi" de Maleficentia est un très bon album de Black Metal Symphonique qui propose un voyage très XIXème in terra interminata. 9 Pistes pour poser le ton, 50 minutes pour voguer, le tout servi par une bonne prod' équilibrée, quoi d'autre ?

Tracklist :

1. Silence and Perdition
2. Among Wilted Hellebores
3. The Light of the Temple
4. The Colour of Emptiness
5. The Crimson Path
6. Let the Vulture Sings My Empire
7. Collapse by Memories
8. My Last Curse
9. Finis Gloriae Mundi