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Album

24 mars 2015 - Balin

Heresiarch

Hammer of Intransigence

LabelSatanic Skinhead Propaganda/Dark Descent Records
styleBlack/Death Metal
formatEP
paysNouvelle-Zélande
sortieoctobre 2011
La note de
Balin
8/10


Balin

Matthieu, 24 ans, basé à Nantes. Ancien membre d'U-Zine et de Spirit of Metal. Vous me retrouverez pour les chroniques et live reports de divers styles musicaux.

Le monde du Black/Death bestial a toujours connu plusieurs écoles depuis sa création. Ainsi, Beherit, Blasphemy, Sarcofago et consorts ont tous accouché de courants différents qui fleurissent désormais partout sur le globe. La frange qui nous intéresse ici a pris racine au milieu des années 2000 dans une petite île pourtant peu célèbre pour son apport au monde du Metal extrême, la Nouvelle-Zélande. Menée par le fer de lance qu’est Diocletian depuis maintenant plus de dix ans et influencée en majeure partie par Conqueror et Revenge, cette micro-scène compte désormais quelques formations dont la réputation n’est plus à faire. Heresiarch est de ceux-là et, à mon humble avis, la formation la plus intéressante de cette scène, maintenant que Diocletian fait du Angelcorpse, aux côtés de Vassafor.

   Fondé en 2008, le quintet ne sort sa première démo, Obsecrating the Global Holocaust, qu’en 2011 via Satanic Skinhead Propaganda (Goatpenis, Hellvetron, Pseudogod, Ouroboros, etc’…). Ce laps de temps est en partie expliqué par le fait que deux membres d’Heresiarch font également leurs armes chez Diocletian, à savoir le guitariste J. Baldwin et le batteur C. Sinclair. Ajoutez à cela le fait que ce dernier officie aussi dans Witchrist et vous imaginez bien que ce n’est pas la meilleure façon d’être prolifique. Quoi qu’il en soit, la formation passe rapidement à la vitesse supérieure et sort la même année son premier EP, Hammer of Instransigence, qui voit le jour dans un premier temps via Satanic Skinhead Propaganda pour la version vinyle, puis via Dark Descent Records pour le format CD.

   Magnifiquement illustré par Nick Keller, Hammer of Intransigence regroupe six titres d’assez courte durée pour un total de 22 minutes. Et si vous connaissez un peu les groupes précités, vous savez très certainement que ce décor post-apocalyptique convient parfaitement à la musique des néo-zélandais. Car Heresiarch vomit sa haine du monde de la même façon que Diocletian, c’est-à-dire avec une patte résolument Black Metal. Comme je le disais plus haut, l’influence principale de l’entité néo-zélandaise est sans aucune Conqueror/Revenge avec ses breaks épileptiques, ses slides barbares et une intensité qui ne redescend jamais vraiment. Le jeu de batterie de C. Sinclair n’est pas sans rappeler celui de James Read ou de certains groupes de grindcore avec un déluge incessants de blasts, un martèlement de cymbales et une caisse claire au son extrêmement sec. Hormis les breaks reconnaissables entre milles, les soli foutraques, déstructurés et suraigus rappellent également les deux formations canadiennes.

   Qu’on se le dise, un auditeur non averti ne comprend absolument rien de cette marée sonore à la première écoute. Et même pour les amateurs de Black/Death chaotique, il faudra plusieurs écoutes afin de bien cerner tout ce qu’il se passe ici. Ultra dense et étouffant, Hammer of Intransigence ne laisse que peu de répit à l’auditeur. Il faut dire que toute la recette joue sur cet aspect. Il y a bien entendu quelques temps morts, comme le titre Intransigent, révélant une facette doom que Diocletian utilise également assez souvent. Les breaks casse-nuques sont également un élément indissociable de ce style et vous en retrouverez sur des titres comme Carnivore (mon titre favori de l’EP) ou Conflagration.

   Avec le split de Witchrist et le changement de direction entamé par Diocletian avec la sortie de Gesundrian (voir ma chronique de la bête pour plus de détails), Heresiarch devient le principal représentant de cette facette du milieu Black/Death bestial néo-zélandais. Si Waewulf, l’EP suivant est encore meilleur et se démarque légèrement plus de Revenge et consorts, Hammer of Intransigence est de ces disques que je conseille à tous les amateurs du style. 

"Thus spoke the will 
Sol Domini Imperii 
Knowledge... Victory... Death..."

Tracklist:

1. Abomination   
2. Carnivore  
3. Iconoclasm 
4. Thunorrad   
5. Conflagration  
6. Intransigent