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Album

17 mars 2015 - Nostalmaniac

Magic Kingdom

Savage Requiem

LabelAFM Records
styleSymphonic Power Metal
formatAlbum
paysBelgique
sortiemars 2015
La note de
Nostalmaniac
7.5/10


Nostalmaniac

Le Max de l'ombre. 29 ans. Rédacteur en chef de Horns Up (2015-2020) / Fondateur de Heavy / Thrash Nostalmania (2013)

J'avoue que de Yngwie Malmsteen, je ne retiens que l'excellentisime « Rising Force » (1984) et « Marching Out » (1985). Sans oublier son premier groupe Alcatrazz et un assez bon « No Parole from Rock 'n' Roll ». La suite de la carrière du guitar hero donnant l'impression de roue libre entre auto-parodie et rares moments de génie. Bon, pourquoi j'en parle ? Tout simplement car l'influence du guitariste suédois est grande auprès du géniteur de Magic Kingdom, Dushan Petrossi.

"Savage Requiem" est seulement leur quatrième album alors que le projet existe depuis 1998. Bien sûr, Il n'y a rien qui oblige à sortir un album tous les ans mais dans ce cas-ci, il ne faut pas oublier le frère jumeau de Magic Kingdom, j'ai nommé Iron Mask. Frères jumeaux car les deux évoluent tout de même dans un registre clairement Power Metal à quelques différences près. Notons que le second affiche plus d'appétit au niveau des lives et que, peut-être, une légère lassitude donna l'envie à Dushan de réactiver son premier groupe. Revenons en donc à ce nouvel opus, qui sortira le 20 mars prochain via le label allemand AFM Records, 5 ans après « Symphony of War ». Première remarque, c'est la lineup. Les années passants, exit les vocalistes Olaf Hayer, Roma Siadletski, le batteur Freddy Ortscheid et le claviériste français Philippe Giordana. Remaniement quasi-complet pour un groupe resserré qui n'affiche plus que 4 membres. La qualité plutôt que la quantité ?

Ce qui me fait toujours peur avec ce genre d'album, c'est que le coté grandiloquent prenne le pas sur l'intensité d'une musique qui se veut extrêmement riche et dense. Comme un film fantastique qui se concentrerait uniquement sur ses effets spéciaux plutôt que sur l'intrigue et l'histoire en elle-même. « In Umbra Mea » sert de préambule pour s'immerger dans cet univers particulier (dont la première image est celle de la pochette avec son dragon et ses flammes). « Guardian Angels » précise ainsi les choses de manière epico-féérique. On rentre très vite dans le vif du sujet avec les multiples soli du sieur Petrossi et le refrain pour le moins imparable ! Coté nouveau venu, citons donc le chanteur uruguayen Christian Palin (Epicrenel, qu'on a pu aussi entendre du coté de Adagio). Si la maîtrise est totale, mon amour des voix haut perchées prend le dessus pour dire qu'il manque un soupçon d’aigu mais aussi de folie. Bien sûr, n'est pas Andre Matos qui veut ! Rien de bien grave surtout que Palin connaît ses classiques et se permet un clin d’œil vocal au regretté Ronnie James Dio sur un des titres phares de cet album, l'éponyme « Savage Requiem ». Un titre brillamment orchestré qui nous gratifie de chœurs somptueux et d'une construction vraiment accrocheuse. Encore une fois, les soli sont ébouriffants. « Four Demon Kings Of Shadowlands » se veut quant à lui plus cinématographique mais les riffs très speed enrobent à la perfection cette approche. En plus de la richesse technique, la variété est au rendez-vous (comme le prouve le sautillant mais non moins classieux « Ship Of Ghosts ») sans pour autant aller jusqu'à la sempiternelle ballade agaçante (si on ne compte pas le dispensable bonus track). Ouf !

Si "Symphony of War" me paraissait légèrement indigeste en dépit d'indéniables qualités, il y a sur ce "Savage Requiem" de quoi en mettre plein la vue efficacement et dans un style aussi opulent, la recherche d'efficacité peut être assez périlleuse. Malgré tout, le combo belgo-russo-anglo-urugayen (si, si) s'en sort à merveille. C'est ce que je peux reprocher à un groupe comme Rhapsody. C'est beau, magnifique tout ce que tu veux mais c'est surtout, pour ma part, INCROYABLEMENT BARBANT. Un peu d'âme et d'émotion dans vos grattes, bordel ! Certes, la comparaison avec Rhapsody demeure facile. Je ferais plutôt référence au groupe hollandais Elegy, aujourd'hui en repos indéterminé, qui comptait dans ses rangs le talentueux guitariste Patrick Rondat proposant un Power Metal teinté d'éléments progressifs qu'on retrouvent aussi sur cet album. Le jeu de batterie de Michael Brush n'est pas en reste et valorisé par une production organique. Comparés à son prédecesseur, les claviers sont mieux incorporés au mix final.

Moins convaincant pour ma part le « Dragon Princess » qui semble être l'atout commercial (un futur clip?) de l'album. Les arrangements sont géniaux mais on frise le diabète auditif. Dushan aurait t-il des impératifs de son label ? Ce n'est pas critiquable en soi mais on le sent tellement plus à l'aise sur des plans plus rapides que ce titre dénote un peu sans être mauvais. La démonstration néo-classique « Battlefield Magic » rassure toutefois très vite et fait figure de véritable apothéose.

56 minutes au compteur pour du Power Symphonic Speed Metal, ça peut effrayer surtout si on s'imagine un énième copier-coller de Rhapsody. Ce n'est pourtant pas la démarche choisi et on sent beaucoup de travail et d'à propos ainsi que moins d'éparpillements dans les fourmillantes idées de son leader (qui s'occupe aussi bien de la musique que du concept et des paroles). Une juste mesure qui laisse optimiste quant à la suite. À dans 5 ans ?

Tracklist

01. In Umbra Mea
02. Guardian Angels
03. Rivals Forever
04. Full Moon Sacrifice
05. Ship Of Ghosts
06. Savage Requiem
07. Four Demon Kings Of Shadowlands
08. With Fire And Sword
09. Dragon Princess
10. Battlefield Magic

Bonus track:
Dragon Princess (acoustic)