
Un mec qui écrit des trucs.
Dans les hiérarchies des gens qui méritent le plus de se faire exterminer sans aucune exception, derrière les cyclistes sur les routes et les poussettes dans les transports, il y a ces connards de mangeurs de chipolatas. Non sérieux ça paraît rien comme ça mais pour te pourrir un aprem barbecue entre potes c'est les putain de champions. Tu ramènes dix personnes, t'as toujours UN connard qui aime pas les merguez parce qu'il a pas de personnalité ni d'hormones, et du coup il exige qu'on achète ces sous-saucisses de merde. Résultat, vu que les gens qui font les courses sont des pigeons, on se retrouve avec un gros paquet de merguez et un gros paquet de chipos, on fait cuire autant des deux et bingo, tout le monde s'arrache la bouffe qui vaut la peine, c'est la guerre pour avoir sa demi-saucisse piquante et ça tombe en rupture de stock dès la seconde fournée, laissant des milliards de chipos de merde sur les bras de tout le monde alors qu'il y a qu'un seul connard émasculé qui les préfère. BAH VOILA BRAVO RACLURE T'AS BRISÉ LES COUILLES A TOUS TES POTES GG SÉRIEUX NON MAIS CRÈVE. Putain, vivement qu'on rétablisse la peine de mort et qu'on fasse le tri au rayon boucherie. Le lien avec l'album ? Absolument aucun, genre rien du tout. Je trouvais juste pas d'intro, alors j'ai décidé de me mettre moi-même en mode Grindcore et dénoncer un vrai problème de société à mon tour. C'est tout.
Bref, trêve d'apéro, on va retourner parler de Nervous Impulse, qui nous reviennent rien de moins que six ans après leur premier opus "Enough for Dementia" qui avait fait un bruit certain à sa sortie. Et on ne peut pas dire que le groupe se soit montré des plus bavards pendant ce laps de temps quand même long, avec comme seule actu de gros changements de line-up (juste le vocaliste et le batteur sont restés), quelques démos et un split-CD sans aucun inédit (youpi). Mais voilà, ils sont revenus, tout frais de leur signature chez le label qui monte mais se fait de plus en plus nébuleux quant à sa ligne éditoriale Blast Head Records, et ce "Time to Panic" est bien là, à nos côtés, avec sa pochette ultra laide malgré une idée bandante qui mériterait d'être refaite en bien. Mais bon, on va dire que ça colle au concept global, très personnel à propos d'un homme vu comme solide et presque dangereux par les autres, cachant juste sa profonde fragilité (je sens que ça va parler à pas mal de monde ça), revendiqué par le vocaliste tandis que le leader-batteur Yan Chamberland a juste décidé de tout annihiler sur son passage. Et bon, on va dire que ça gère plutôt bien son coup et qu'on loupe pas le coche.
Quelques secondes d'intro, puis "Oil Spills" débarque, on nous hurle le titre du morceau et c'est parti pour la mandale, ça démarre à une vitesse supersonique, ça distribue des gifles en mode frénétique et on se fait embarquer dans la tornade. Nervous Impulse est ici juste totalement fou furieux, et vas-y que ça blaste et que ça défonce tout le kit dans tous les sens, que ça tricote à fond et que ça décrasse. Le son est profondément violent tout en restant naturel (tous les instruments parfaitement audibles, une vraie prouesse quand on voit le niveau de bordel par moments) et chacun des quatre membres livre une prestation remarquable. Entre un vocaliste qui fait aussi bien dans l'écorché vif que le porcinet, des accélérations vitesse-lumière et autres écrasements typiques, selon des plans et structures qui font leur Disgorge mais baignent dans un esprit Grind, sec, tranchant et presque propre (entendre par là "sans la dimension Gore habituelle"). C'est brutal, ça tape sec avec une basse qui twiste, du riff qui fait la bringue et des changements de direction à tous les morceaux. Ouais ouais ça le fait. Genre c'est tout ce qu'on attend du Death/Grind, c'est ce que font tous les groupes du genre, sauf qu'ici on a le petit plus-value qui fait qu'on le retient à la place d'un autre.
On sent cette urgence dans la musique. Ce sentiment de rage qui explose, d'homme qui fait tomber le masque et laisse éclater toutes ses douleurs physiques et morales, un putain de hurlement qui dégage une émotion forte, une peur panique bien précisée dans le titre couplée à une envie de tout éclater. Les meilleurs titres ici bas, genre ce putain de "Syrian NATO Meat Grinder" et ses breaks ultra brise-nuque, les grosses Slam de la mort de "9 Meals to Anarchy / Riot Solves Everything", défoncent tout et mettent d'accord, et même s'il se passe trop de choses pour qu'on capte bien tout et qu'on en retienne vraiment quelque chose (même une longue digestion ne permet pas d'en venir à bout, mais qu'importe, les amateurs du genre ont l'habitude), on a les points de repères qu'il faut, les gros ralentissements, le délire Punkoïde obligatoire avec "The Neighbor's House Is On Fire" et une reprise d'AGORAPHOBIC NOSEBLEED finale qu'ils ont du caler en 10min en répet. Si on se fait meuler la gueule sans discontinuer, c'est pas en vain, on sent vraiment une putain de volonté de se laisser aller et chaque élément est parfaitement à sa place au sein de compositions sachant quoi faire quand et comment, sans failles malgré que ce soit parfaitement expéditif et efficace. Booyah.
Bref, z'avez compris le délire. Nervous Impulse s'est pas pris la tête et a juste utilisé le Death/Grind ultra violent dans un but de décharger tout ce qu'il a intériorisé, et c'en est contagieux. Album parfait pour se vider le crâne une fois qu'on est rentré dedans et qu'on en a compris le principe, manifeste de misanthropie qu'on extériorise enfin, aussi virulent qu'empreint d'une sorte de patte maladive, bourré de fiel et vomissant une haine et une rage trop longtemps retenue. Sûrement pas l'album de l'année, pas quelque chose dont je me souviendrai comme un monument dans 10ans, mais assurément une expérience forte montrant étrangement que même un tel style usant et abusant de poncifs vus et revus, enchaînant connement les ralentissements ravageurs et de violents assauts, arrive à sonner personnel juste en restant au naturel, sans forcer la main, instaurant son climat propre sans recours à des passages ambiants poussifs ou que sais-je. Juste l'honnêteté pure et simple. Des artistes vrais s'exprimant dans un genre musical parmi les plus éloignés de la notion d'art dans l'absolu. Soutien.
Tracklist :
1 - Intro
2 - Oil Spills
3 - Prorogued Democracy
4 - Syrian NATO Meat Grinder
5 - Wing Clipper
6 - Nostalgic Memories
7 - Time To Panic
8 - 9 Meals To Anarchy / Riot Solves Everything
9 - My Right To Medicate
10 - Eclipse Of Personality
11 - Overwhelming Positive Vibe
12 - The Last Call
13 - The Neighbor’s House Is On Fire
14 - Dead Jeremians 2014
15 - Vexed (Agoraphobic Nosebleed Cover)