Chronique Retour

Album

15 février 2015 - DarkMorue

Kakothanasy

Paradoxide

LabelGoatgrind Records
styleBrutal Death Metal
formatEP
paysSuisse
sortienovembre 2014
La note de
DarkMorue
6.5/10


DarkMorue

Un mec qui écrit des trucs.

Oulah mais c'est que ce site ça devient n'importe quoi. On chronique du Napalm Death avec une pochette qui fait vendre de la barbaque humaine à titre de représailles, on se tape un authentique groupe à chier avec les Paupiettes de merde qui récoltent la meilleure note de tout le site (double troll rhétorique inversé power), et on se permet quand même de faire la promotion de L214 en fin de chronique, et un Editow Number One qui précise avec classe et panache que tous les rageux peuvent bien aller se faire enculer dans tous les cas. Horns Up ne sait plus sur quel pied danser on dirait, entre défenseur de la planète et charcutier aguerri, mais où va le monde ? Comment prendre parti ? Pourquoi la vie ? Et c'est ainsi donc que Mark Dorue DarkMorue se retrouve à chroniquer du Kakothanasy. Les échanges de bons procédés, le swagg, la consanguinité et l'homosexualité de pédés drogués, c'est ça l'esprit Horns Up.

Bref, autant tout de suite rééquilibrer la balance et faire preuve d'un maximum d'objectivité. Qu'est ce que c'est Kakothanasy ? Même si le nom du groupe fait penser au premier abord à un truc qu'on sert au petit déjeuner du IIIe Reich (autant se débarrasser du Point Godwin tout de suite), on a vite fait de faire un parallèle linguistique Grec Ancien (walah chui trop cultivé susu) avec l'euthanasie et transformer la "bonne mort" littérale en quelque chose d'un peu plus méchant et badass. Attention on est en face de Brutal Death à lunettes et gros manche, on le sait d'office. Entre ça et la pochette splendide, on attend du Death Technique flamboyant comme tout le monde sait en faire en 2015. Puis on regarde les pseudos des membres et les titres des morceaux. Et on se dit que finalement, tous les vegans sont pas si pires, y'en a même qui ont du second degré. C'est des trucs comme ça dont le monde a besoin. Parce que oui, ici on milite sèchement, ça parle de tofu, de curry, de carrot cake et d'asperges au smegma. Enfin, c'est marqué sur la tracklist, en pratique je pense que ça parle juste de rien du tout en dehors de OUUUUH et YOUIIIIII. Mais on en tiendra pas rigueur, de toute façon y'aurait eu des paroles on les aurait pas lues hein.

Bref bref. Je parle de manière bien trop pompeuse jusque là. Faut que j'arrête de me sentir pousser une âme de littéraire parce que je chronique des trucs avec des titres de 3 lignes. Si j'avais un quelconque talent en lettres j'en serais pas à promouvoir des EPs de Brutal Death sur internet depuis OpenOffice en mangeant des pâtes, et puis chui sûr qu'un tiers de ma chronique s'est fait sèchement correctionner par l'ivôl correctrice qui œuvre du côté le plus dark du site (tu l'as eue ta dédicace). Bref, revenons à nos poivrons. On pense donc comme ça à un truc complètement con pouta-pouta lolilol swagg swagg gangsta soja, surtout si on a déjà vu un de leurs concerts en véritable ode au Twerk le plus sale, mais en fait non. Kakothanasy fait dans le vilain, celui qui blaste et qui tache, le vrai. Typiquement un bon représentant de tout ce que la scène a de plus saturé, portant à sourire par un humour jouissif ne se ressentant cependant à aucun moment de la lecture du disque. Les mecs derrière ça ont beau être totalement cons (mais très beaux), au moment de faire parler la poudre on fronce les sourcils et on va tout droit.

Dans la scène du Death Metal à Blasts du siècle nouveau, si on veut trancher, il faut choisir son filon et l'exploiter le plus possible. Sur "Paradoxide", la ligne directrice adoptée est simplement celle du ON VA A FOND WAZAAAAA GRU GRU TAPER TAPER. Comme un bon gros Internal Suffering ou une merde intersidérale comme Enmity en mieux, avec en plus quelques bonnes vieilles racines Slam qui viennent fournir à intervalles réguliers ce qu'il faut de riffs gras qui groovent pour qu'on décroche pas sous l'overdose. C'est sale, c'est violent, c'est pas mauvais et c'est même carrément impressionnant. On commence la lecture par du bruitiste cybergrind truc machin comme si on voulait nous prouver que oui, c'est bien Mulk à la prod, et après ça enchaîne les plans à la vitesse de la lumière, et vas-y que les riffs (enfin si on peut appeler ça comme ça) tiennent pas en place et que le batteur sous speed nous en met plein les yeux avec le son bien Brutal un peu Tefal qui fait plaisir aux amateurs. Grosses réserves sur le chant par contre pour moi, qui sonne comme de l'inhale dégueulasse, autant ça fournit son quota de grui-grui qui dégouline et qui encrasse, de manière putride et informe, autant bah... Bah c'est pas puissant. Mais les backings gras font passer la pilule toute seule à force. Et y'a même une interlude au piano trop sentimentale et émotionnellement intense en 4e piste attendez. Chui sûr qu'en vrai c'est juste pour qu'on en fasse un remix Biatchcore, mais chut, je crois que les membres du groupe lisent par dessus mon épaule alors y'a certaines frontières que je vais faire gaffe à pas dépasser.

Je devrais balancer des noms de morceaux pour être crédible dans le fait que j'ai écouté l'album assez de fois pour faire la chronique, mais honnêtement, qu'est ce que vous en avez à foutre ? Jpeux dire que le dernier morceau de l'album c'est le meilleur parce que c'est à la fois le plus Brutal et le plus Groovy et que c'est les deux points les mieux maîtrisés alors du coup jackpot, mais zob. Allez sur le Bandcamp, ça dure genre 22min, vous pouvez sacrifier ça dans votre vie, genre écoutez "Paradoxide" trois fois à la place du dernier Behemoth, vous aurez moins perdu votre temps et gagné le droit de pouvoir dire aux gens que vous connaissez un groupe de Brutal Twerk Vegan qui blaste à fond avec des titres comme "Organic Post-Curry Anal Torment AKA Dilapidating the Toilets with Brutal Indonesian Spicy Vortex" et rien que pour ça, ça vaut amplement la peine. Kakothanasy, sûrement pas le groupe du siècle, dans aucun cas un pilier de son genre, ni un futur leader de la scène, mais tout de même un sacré pavé bien Brutal qui sait où mettre sa débilité profonde et surtout à quel moment il est bon de l'écarter un peu. Et pis, même si la note est inférieure (Prout salaud!), c'est toujours mieux que Paupiettes, comme on dit désormais dans le jargon.

Tofu : Pour les mordus de blasts, c'est bien branlé, même si perfectible. Si vous aimez pas la viande et que vous êtes un peu gay sur les bords, y'a de quoi s'occuper. Grüh.

Tracklist :

1 - Schrödinger's Uterovaginal Pumpkin Penetration, Dismembered or Not
2 - Organic Post-Curry Anal Torment AKA Dilapidating the Toilets with Brutal Indonesian Spicy Vortex
3 - Regurgitated Purulent Banana Nectar with Quantum Behavior
4 - The Existential Interlude Exploring the Boundaries of the Time-Travelling Tormented Aspargus that Is Never to Be Gutted (with Special Appearance of Simon Jaccard's Smegma)
5 - Meta-spacetime Tofu Disgorgement (with Full Galaxy Prolapse)
6 - The Treacher-collins Syndrom Related to the Pineapple's Angular Frequency
7 - When the Universal Wavefunction Met the Spectral Carrot Space Cake