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Album

19 janvier 2015 - U-Zine

Pseudogod

Deathwomb Catechesis

LabelHells Headbangers Records/Kvlt
styleBlack/Death Metal
formatAlbum
paysRussie
sortieavril 2012
La note de
U-Zine
7.5/10


U-Zine

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Pour ceux qui ne seraient pas familiers de cette scène Black/Death bestial que j’affectionne tant, il faut savoir qu’il y a quelques groupes fondateurs qui font l’unanimité : BlasphemyBeherit et Archgoat. Je m’intéresse aujourd’hui au dernier cité et ce par le biais d’un autre groupe qui m’est cher, Pseudogod. Quel est le lien entre ces deux formations ? Pour faire simple, loin de pouvoir parler de plagiat, il est évident que tous les éléments qui ont fait le succès des légendes finnoises ont été repris par leurs comparses russes, à quelques exceptions près.

Peu connu du grand public, le quatuor russe voit pourtant le jour en 2004 dans la région de Perm. Sans m’attarder sur la discographie entière de la formation, il faut savoir que le groupe a toujours pratiqué le même style tout en l’affinant au fil des ans. Ainsi si la démo Illusion of Salvation ainsi que les deux splits qui s’ensuivirent étaient déjà très prometteurs, la compilation Triumphus Serpentis Magni consiste à mon sens en la meilleure sortie du groupe à ce jour. La bestialité et la violence directe des premières années s’est toutefois nuancée et les russes y ont incorporés ici et là des éléments Death Metal, que ce soit au niveau de la lourdeur mais également de l’ambiance qui s’en dégage. C’est donc dans ce climat mortuaire que Pseudogod se décide à sortir son premier full lenght. Deathwomb Catechesis voit ainsi le jour en 2012 sous la houlette conjointe d’Hells Headbangers Records et de Kvlt (pour ceux qui l’ignorent, le label finlandais de Beherit, entre autres…). Illustré par le très talentueux Antichrist Kramer (InquisitionVasaeleth, etc), ce premier album donne envie rien que de l’extérieur.

Comme dit plus haut, la musique de Pseudogod transpire Archgoat par tous les pores, tant au niveau des accélérations mais surtout des breaks (Vehement Decimation ou The Antichrist Victory pour ne citer que ceux-là). Dans une petite scène comme celle-ci, il est logique que l’on retrouve les mêmes riffs un peu partout et personnellement je n’y vois aucun problème tant que cela est bien fait et que l’esprit y est. Riffing occulte, growl plein de reverb et psalmodies anti-chrétiennes se marient donc à la perfection durant les 40 minutes de ceDeathwomb Catechesis. Disposant d’une production étouffante, il n’aurait pourtant pas fallu que l’opus dure plus longtemps. Si quelques variations sont disséminées ici ou là, la grande majorité des compositions sont basées sur le même schéma (grosso modo blast, break très lent à la Archgoat, blast, ralentissements, blast) et une durée plus importante aurait certainement nuit à l’efficacité primaire et bestiale des compositions.

Sans être aussi dense et difficile d’accès que des formations comme Diocletian (avant Gesundrian), Heresiarchou Antediluvian, on reste dans la sphère du Black/Death bestial et cet opus ne s’adressera en majorité qu’aux aficionados du style. Pour ma part je préfère les démos et splits de Pseudogod, encore plus efficaces et bourrés d’ambiance même si j’apprécie beaucoup cet album. Mention spéciale au terrible The Triangular Phosphorescence et surtout au désormais culte Azazel, repris d’un split datant de 2010, qui terrasse aussi bien l’auditeur en live qu’en studio. Ambiance morbide, riff brise nuque, soli d’outre-tombe en plein milieu et invocations maléfiques, tout est là et la formule est parfaitement exécutée. J’aimerais également dire un mot en ce qui concerne la prestation du batteur qui, s’il est loin de faire une démonstration de technique durant ces 40 minutes, le style ne s’y prêtant absolument pas, je trouve qu’il en ressort un groove indéniable qui apportent un gros plus aux compositions. 

Magnifiquement mis en images et en couleur et ce même au sein du livret, on ne peut pas dire que les russes aient bâclés le travail à propos de ce Deathwomb Catechesis que je sors très régulièrement de l’étagère. Efficaces pour ses parties accélérées que pour (surtout) ses breaks écrasants tout en accordant une importance première à l’ambiance qui se dégage de sa musique, Pseudogod confirme son statut de grand nom de la scène actuelle avec ce premier opus. Fans d’Archgoat et du style en général, jetez-vous dessus !

1. Vehement Decimation
2. Malignant Spears
3. Saturnalia (Night of the Return...)
4. Azazel
5. The Antichrist Victory
6. Necromancy of the Iron Darkness
7. Encarnación del Mal
8. The Triangular Phosphorescence