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jeudi 11 décembre 2014

Dopethrone + Gurt + Black March

La Dynamo - Toulouse

U-Zine

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Le Hellfest est passé, et tout plein d’autres festivals à l’affiche alléchante s’annoncent. Et, durant toute cette période creuse, au final toujours assez peu de concerts locaux à se mettre sous la dent. C’est un fait, entre les vacances et le Hellfest qui a coûté cher, le public metal n’est jamais vraiment présent aux concerts de juillet/aout. Et après le concert de Kylesa au Connexion la semaine passée devant une bien maigre foule, c’est un peu tendu que nous abordons le concert de Dopethrone à la Dynamo. Le temps plutôt maussade de ce dimanche soir n’incite pas à la sortie. Et en effet, à 20h, la Dynamo est encore totalement déserte. Pourtant, Noiser est encore revenu à ses premiers amours le doom, le stoner et le sludge en organisant ce plateau Dopethrone/Gurt. Mais force est de constater que les concerts metal s’adressant aux connaisseurs (oui, malheureusement Dopethrone est encore bien peu reconnu face à sa musique pourtant d’excellente facture) font souvent salle vide malgré un prix, comme ici, très abordable. Il est bien dommage qu’il faille faire éternellement dans le mainstream pour qu’une date fonctionne. Qu’importe, les absents auront toujours tort et ils auront manqué ce soir l’un des meilleurs concerts de l’année.

BLACK MARCH

C’est une habitude avec les concerts Noiser, on commence donc avec un groupe local. Ce soir, il s’agit de Black March, groupe bien connu de l’underground toulousain donnant dans le thrash/black. Si je reste toujours aussi hermétique et peu réceptif à la musique proposé par le groupe, on ne peut cependant pas nier un certain sens de la composition. La formation défend ce soir Oderint Dum Metuant, son EP sorti mi-avril dernier. Le premier et le dernier titre y seront d’ailleurs extraits. Mais là où Black March est bon, c’est qu’il diversifie sa setlist. En effet, les titres joués ce soir ne sont pas tous les mêmes que lors de leur concert au Connexion pour la soirée Hellfest.

L’une des particularités de Black March vient de son chant, geré par Marie. Un chant feminin donc, qui, loin d’aller vers le lyrique propose un chant guttural qui rappellera par moment Kriegtalith (qui a d’ailleurs quitté Darkestrah très récemment). Mais l’arsenal secret du groupe, c’est Pierrick, véritable machine de guerre derrière ses fûts qui impressionnera par son jeu. Notons d’ailleurs que le son de batterie fût particulièrement bon, à l’inverse des guitares, noyées dans le mix. A noter également la présence de Judas, de Fleshdoll à la basse en remplacement du bassiste attitré. Marie me fera toujours rire en fin de set avec son petit « merci » tout timide, après 40 minutes de grognements !

Setlist Black March :
Our Blessed, Empty Shelters
SPR Death
Fire Cleansing the Earth
Possessed
Oderina
Strongholds Of Death
Ô Messiah, Judge Our Wrath !

GURT

Gurt, c’est depuis maintenant 4 ans une valeur montante du sludge. Le groupe, tout comme Dopethrone est toujours sans label mais tient à garder cette indépendance. Cette liberté, le groupe le met à profit via une discographie déjà bien remplie puisqu’en 4 ans, les anglais ont déjà sorti 4 EP, 2 splits et 2 véritables albums dont le dernier, Horrendosaurus est sorti début juin. Sur scène, le quatuor fait dans l’efficacité : des deux côté de la scène, les guitaristes et bassistes sont en mode festival de tif’, vivant littéralement leur musique, headbangeant furieusement, le tout dans une lumière fixe vert/jaune rappelant de style de light de l’essentiel de la scène stoner/doom.

Au centre, Growth, le cable micro lacérant ses bras, se donne sans compter arpentant la scène de gauche à droite. La musique de Gurt offre tout un panel de couleur variant au gré des titres. Ainsi, certains passages font clairement dans le sludge aux riffs brise-nuque lorsque d’autres, tel que le titre éponyme du dernier album, Horrendosaurus offre des riffs tirant vers le sludge doomisant. Pas étonnant quand on sait que les deux splits sortis par le groupe l’ont été avec Dopefight et Limb, deux groupes officiant dans ce style musical. Une bien belle découverte, et on ne s’étonnera probablement pas de voir le groupe rejouer dans nos contrées d’ici peu ! Un Hellfest peut-être ?

Setlist Gurt :
Horrendosaurus
Shell
You Ain't from Around These Parts?
Eve’s Droppings
Exscriptus Spiritus
Spiced Doom
Dudes With Beards With Cats
Sludgepuppies

DOPETHRONE

Ah, on a beau dire, s’il y a bien une scène qui se porte comme un charme ces temps-ci, c’est bien la scène stoner, doom & co. Electric Wizard a fait des petits, et parmi eux, Dopethrone. Au grand loto du nom de groupe, la formation n’a pas fait dans l’originalité (on ne s’étonnera plus des références occulto-droguées dans le genre : Dopelord, Bongripper, Belzebong, Dopefight, Bongzilla, Weedeater et bien d’autres), mais sa musique ne manque pas de classe. Trois albums en 6 ans, et a chaque fois un pavé monstrueux de plus à se mettre sous la dent. Si Dopethrone ne fait pas dans l’originalité sur album, elle a le mérite de reprendre les codes du genre, de se les réapproprier et de les régurgiter de la plus belle façon qu’il soit.

Et avoir le groupe, là, juste devant nous, à Toulouse devant un public aussi peu nombreux, ça donne presque l’impression d’être entre potes à fumer quelques joints à une soirée canapé. Eh bien en live, c’est exactement ça. Le trio quebecois instaure une ambiance bonne enfant « La prochaine elle ne parle pas de drogue … nan j’déconne, elle parle de drogue ! », le tout avec cet accent québécois si attachant, voilà la recette qui rend Dopethrone si particulier. Et si Vincent Houde et ses mimiques sont en grande partie responsables de ce coté fun, on ne négligera pas le travail, discret mais appliqué de ses deux compères Vyk et Big Borman.

C’est ainsi que pendant une grosse heure, Dopethrone nous proposera la setlist parfaite pour débuter dans le stoner/doom avec des titres aussi lents et percutants que Tap Runner ou Porcelain God. Il suffit de fermer les yeux, et on se laisse porter dans les volutes de fumées vers le monde psychédélique du LSD en kaléidoscope. On notera d’ailleurs l’excellente reprise de Ain't No Sushine. Globalement jouées plus rapidement sur scène que sur album, les titres de Dopethrone n’en restent pas moins jouissifs et le fait de partager ça avec la petite 50aine de personne présente donne une dimension encore plus spéciale à l’évènement !! L’un des meilleurs concerts de l’année, à n’en point douter !

Setlist Dopethrone :
Tap Runner
Dry Hitter
Hooked
Porcelain God
Reverb Deep Devil’s Dandruff
Dark Foil
Bullets
Zombi Powder
Riff Dealer
Lingering Primate

Merci à Niko et Noiser pour ce concert de haute volée. Public toulousain, soutiens ta scène sinon caca dans ta bouche.