U-Zine

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Il y a des soirs, comme ça, où on se demande ce que trafiquent les orga de concert … Alors que d’un coté Shaka Ponk joue a guichet fermé au Bikini, dans le centre de Toulouse, deux concerts metal sont aussi au programme. D’un coté, SPM Prod organise Anneke Van Giersbergen pour la seconde fois en 2 ans, et de l’autre, Le Lapin Noir organise un concert dédié à la scène locale. Les deux salles étant distante de quelques rues, il était presque trop tentant que de mixer le calme et les mélodies aériennes du Connexion avec la brutalité d’un deathcore des familles.

Direction donc le Connexion Live pour cette première partie de soirée. Vu le peu de monde indiquant présent sur l’évènement Facebook, la première surprise est de voir une très longue file de gens attendant d’entrée, un bon début ! Second constat : la scène est très encombrée, car le matériel des deux groupes est installé, laissant pressentir un changement de plateau très rapide. Peu de place donc sur cette petite scène, on s’attend à quelque chose d’assez intimiste.

ANNA MURPHY

Et c’est donc Anna Murphy qui ouvre le concert. La jeune musicienne de 24 ans n’est pas une totale inconnue puisqu’elle s’est illustrée depuis quelques années avec la formation helvétique Eluveitie avec sa vielle à roue et sa voix. Effectivement, les amateurs de folk metal attentifs auront remarqué que Anna prend une place de plus en plus importante au sein d’Eluveitie, formant avec le chanteur Chrigel Glanzmann un véritable duo aussi bien scénique qu’au niveau des compositions.

Avoir une telle expérience est évidement symbole d’un set assuré, et c’est une Anna Murphy tout sourire qui se présente à nous. Accompagné entre autre de Merlin Sutter (batteur d’Eluveitie) à la batterie, Anna présente sa formation, et s’exprimera beaucoup entre les titres, parfois en français. Sa relative timidité quant à la présentation live de son album solo sera vite effacé tant son style vocal est juste. Elle remerciera à plusieurs reprise le public de son soutient, en particulier lui ayant permit de lever les fonds nécessaires à la production de cet album, précisant également qu’elle ne dépend d’aucun label ou autre structure. Du Do It Yourself, a grand renfort de mécénat participatif.

Elle nous livre un univers très aérien, parsemé d’émotions déposées ça et là par petite touches. Sa voix lyrique est maitrisée, on avait pu le constater déjà sur Eluveitie mais les sonorités presque rock-électro lui donne une toute autre dimension. Anna fera également usage de sa vielle, que l’on n’entendra malheureusement pas de tout le set. Les titres s’enchaînent et on relève une certaine tristesse dans les titres, véritable mélancolie révélant une artiste à fleur de peau. Comme quoi, sous l’imposant tatouage qui recouvre son bras droit, Anna , tout en humilité partage ce moment de communion avec le public. Sa candeur et sa jeunesse seront également des atouts, sans oublier son sourire qui ne quittera pas son visage de tout le set. Une bien belle première partie même si on regrettera peut-être d’avoir espéré un titre d’Eluveitie en acoustique …

Setlist :
Introspection
Soundwaves
Harley Quinn
Epic Fail
Cellar Darling
Red Lights
Woebegone
Twin Flames
Open End
Lovelornia
Antihero
 

ANNEKE VAN GIERSBERGEN

Place ensuite à la star de la soirée, Anneke Van Giersbergen. Tout comme j’en faisais le constat il y a deux ans, Toulouse est gâté par la scène symphonique, avec Tarja il y a quelques mois et avec Within Temptation et Delain d’ici quelques semaines. Pour autant, malgré ses qualités vocales et son amour inconditionnel pour la France (il suffit de voir le nombre de concert donné dans l’Hexagone), Anneke semble être en perte de vitesse. Alors qu’il y a deux ans, l’ex-chanteuse de The Gathering se produisait au Bikini, elle est cette fois-ci reléguée au Connexion, d’une capacité nettement inférieure. Et pour autant, malgré ce cadre très intimiste, c’est devant moins de 200 personnes, certains étant pourtant venu de très loin, que la belle fait son entrée. C’est exactement le même schéma qu’au Bikini : des fans en petit nombre, mais des VRAIS fans !

C’est donc un melting pot de titres entre sa carrière solo et de morceaux de The Gathering qui seront au programme ce soir, à l’image de Saturnine ou Strange Machines, qui fait en sorte de ne pas occulter le passé glorieux de la vocaliste. Toujours aussi souriante, agréable et heureuse d’être là, c’est tout comme Anna Murphy, son humilité qui sera l’élément le plus marquant, partageant avec ses fans ce moment privilégié dans une salle probablement moins grande qu’à l’habitude.

Une intimité qui ira même très loin, lorsqu’Anneke appelle un couple à monter sur scène. On sent une légère tension sur scène, et quelques secondes suffisent pour comprendre ce qu’il se passe … L’homme demande sa copine en mariage, sur scène en plein milieu du set, et se fait chaleureusement féliciter par Anneke en personne. Une bien belle preuve d’amour, qui aura laissé SPM Prod sur le cul, n’étant même pas au courant de l'initiative !
 

Pour ma part, n’étant de base pas amateur de la musique un poil trop calme d’Anneke, direction la Dynamo pour voir comment se passe l’autre concert du centre toulousain. Qu’il qu’il en soit, le Connexion aura accueilli ce soir un concert classieux, bien moins foufou que le plateau Benighted/Loudblast du mois dernier mais pour un public tout autre, de passionné, de fans de la première heure venu accueillir comme il se doit la prestation sans faille d’Anneke, dans un cadre favorisant la proximité entre public et musiciens.


Setlist :
You Will Never Change
Drive
Saturnine (The Gathering song)
My Boy
1000 Miles Away from You
She
Beautiful One (Agua de Annique song)
Circles
My Mother Said
Even the Spirits Are Afraid (The Gathering song)
Mental Jungle
You Want to Be Free
Stay
Strange Machines (The Gathering song)
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Leaves (The Gathering song)
We Live On
The Best Is Yet to Come
 

En petit bonus à ce report donc, quelques mots sur l’autre concert de la soirée … Direction donc la Dynamo à quelques rues d’ici pour la date de l’asso Lapin Noir avec Pal, Juggernault et Dimitree. Juggernaut est déjà sur scène lorsque nous entrons. Les bordelais, dont le dernier album, Architects Of Deceit date déjà de 2008 ont prouvé que leur brutal deathcore ne fait pas dans la finesse. Le changement d’univers musical entre Anneke et Juggernaut est à ce titre saisissant. Du gros son qui tabasse sec, donc, avec entre autre derrière les fûts Karol, le nouveau batteur de Gorod, mais aussi membre de Hell in Town, Cénesthésie, Erlen Meyer, c’est dire si ça gogne !! Etant arrivé un peu tard, une fin de set assez sympathique dans une Dynamo assez clairsemée.
 

Merci donc à Fred & SPM pour le concert d’Anneke, merci à Claire pour Le Lapin Noir, merci à Matt pour ses conseils d’entretien de barbe et merci à Vincent « Chef Of The Hell » pour son poulet basquaise au top !