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jeudi 11 décembre 2014

The Flower Kings + Neal Morse Band (featuring Mike Portnoy) + Transtlantic

Le Trabendo - Paris

U-Zine

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Une affiche comme celle-là ne se loupe pas quand on aime un tant soit peu le rock progressif ! Plus de 3h30 de concert affiché, deux formations cultes et en bonus un mix des deux pour rappel. Et le tout dans une des meilleures salles de Paris, le Trabendo, parfaitement adaptée au nombre de places vendues il semble et avec une acoustique toujours nickel (même si la basse était parfois un peu forte).

Une anecdote amusante seulement valable pour ce style, les photographes ont d'habitude les trois premiers titres pour faire leur oeuvre et shooter les musiciens avant que leur maquillage ne coule et que leur brushing ne soit complétement fichu. Or ici, les organisateurs sont obligés de tout revoir car 3 morceaux, cela peut durer plus d'une heure ! Alors ils seront limités à quinze minutes, comme quoi on s'adapte.

The Flower Kings a donc ouvert le bal avant de céder la place à Neal Morse Band et pour finir les musiciens se sont regroupés pour reformer Transatlantic et jouer une bonne session de leurs morceaux.

Le moins que l'on puisse dire c'est que le public était fort différent de celui d'un concert de métal lambda. D'abord par sa ponctualité, les portes ouvraient à 18h30 et une quinzaine de minutes plus tard la salle était bien remplie. Puis par sa réaction : très attentif à la musique, presque concentré sur ce qui se joue. D'ailleurs, on ne voit pas l'habituelle forêt de téléphones portables qui filme chaque moment du concert mais n'en regarde pas une minute. Sans condescendance aucune, on pourrait dire : autre temps, autres mœurs car la moyenne d'age du public est un peu plus élevée lors de ces concerts.

The Flower Kings

Ouvrir dans ce genre de concert n'a rien à voir avec ouvrir dans un concert normal, surtout quand on joue cinq morceaux en 1h20. Et oui, ça calme, pas le temps de se reposer ou de se repositionner entre chaque titre, ici vous devez être à fond presque tout le temps pour ne rien louper.
A commencer par les tenues dandy 70s du groupe, chemises, vestes et pat' d'eph', on était déjà préparés en voyant les t-shirts oranges du merchandising mais là on confirme ce petit retour en arrière côté vestimentaire. Il n'y a bien que le batteur allemand qui arbore une chemise à fleurs et une casquette à l'envers. Ce groupe est donc un mix d'Austin Powers et de Magnum pour le look mais pour le son, là, ils sont uniques.

En cinq morceaux ils vont se balader dans leur discographie et couvrir l'étendue de leur talent. Ils jouent d'ailleurs la même setlist à un titre près tous les jours. Le concert de Paris n'échappera pas à cette règle. Il est calibré comme il faut en terme de temps et d'émotion avec des titres comme Last Minute On Earth, on plane souvent et on a envie d'y rester. Un sans-faute qui tranche quand même avc la suite, tellement le groupe joue sur la lourdeur de leur musique et leur côté rétro, on passe un vrai bon moment et on est tellement pris par leur musique qu'on n'attend pas ce qui va arriver !




 

 

 

Neal Morse Band

Il faut faire preuve d'une certaine honnêteté, la plupart des gens venus ce soir l'ont fait pour profiter d'un énième rendez-vous avec le phénomène Mike Portnoy. On le sent dans la ferveur du public dès qu'il rentre sur scène. D'ailleurs sa batterie est sur un plan central surélevé, et on ne voit presque que lui. Il partage la vedette avec l'énergique Neal Morse, et va même devoir expliquer au public que sa présence à Paris est tellement régulière qu'elle n'en est pas exceptionnelle et que les fans présents ce soir doivent se réjouir de voir Monsieur Neal Morse et d'entendre ses fantastiques chansons.

Et on va être franc, c'est vrai que le show fut fantastique, centré autour de Momentum et de titres accessibles car plus modestes en terme de temps, le public va enfin pouvoir se lâcher, presqu'autant que Neal qui, dès le début, va se mettre à sauter partout.

On sent que la joie est communicative et de toutes façons, le frontman c'est lui et les musiciens à ses côtés sont de talentueux faire-valoir et resteront en retrait même s'il les mettra sous le feu des projecteurs un certain nombre de fois. Ils n'en restent pas moins essentiel comme le bassiste Randy George, compositeur à part entière et force tranquille du groupe. Le clavier sait tout faire puisqu'il joue aussi du saxo et du violon, et les musiciens sont maitres dans l'art du canon et du chœur (Author of Confusion fut un des grands moment du concert)



 

On peut aussi passer sur les plaisanteries entre Neal et Mike Portnoy, sur le fait que Mike twitte entre deux chansons (quel incorrigible accro!) et sur l'ultime communion avec le public lorsque Neal descendra dans la fosse, micro à la main, histoire de sentir la chaleur des fans qui se précipiteront vers lui, d'une manière respectueuse mais surprenante pour un public qui a été très calme jusque là. Jamais ils ne baisseront de pied, tout est joué avec un entrain et un rythme plaisant le tout pendant une bonne heure et demie. Mais quand ils s'en iront, personne ne lâchera l'affaire et le public ne se sentira en aucun cas frustré, car il sait qu'il y a une suite savoureuse !
 

 

 

 

Transatlantic


Neal Morse a tellement d'énergie qu'il enchaine directement avec Roine Stolt pour entamer les rappels avec Bridge Accross Forever. Duo guitare / clavier, chant, pas besoin de plus pour installer l'ambiance. Beaucoup d'émotion vont transpirer de ce morceau qui a une atmosphère qui n'avait pas été mise en avant pour le moment. D'ailleurs profitons-en ensemble !




La setlist est au dessus et malheureusement le train qui devait me ramener à la maison est plus ponctuel que les musiciens qui, quand je suis parti, avaient franchement l'air heureux d'être ensemble sur scène et s'éclataient tout autant que le public.

Trois heures et demie plus tard on a l'impression d'avoir passé le moment progressif de l'année. De la bonne musique, de la joie communicative et en quantité comme en qualité, bref un concert unique qu'il aurait été dommage de louper !

Et j'en profite donc pour remercier Garmonbozia qui aura permis à Uzine de couvrir de show d'exception ! Merci aussi à Mariya Beslem pour ses vidéos du concert.