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jeudi 11 décembre 2014

Bloodshed Fest

Dynamo - Eindhoven

U-Zine

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C’est le week-end du 12/13 octobre 2012 que la charmante ville de Eindhoven a choisi d’accueillir dans ses artères le Bloodshed fest. Le bloodshed est un festival mais pas festival en mode c’est l’été, on est en plein air, on dort dans des tentes et on se met la tête toute la nuit. Heu…. Le dernier si on le fait aussi. Le Bloodshed est un festival en salle qui commence en début d’après-midi et qui ne se termine pas trop tard le soir avec aucun répit entre les groupes ; ça finit dans la salle du haut ça commence dans la salle du bas et vice et versa.

Cette année, afin d’arriver à l’heure contrairement aux autres années, on part de Paris avec deux bonne heures de marge histoire d’enfin faire le pré apéro fest. Mais comme une fois n’est pas coutume on arrive bien en retard à cause d’un gros embouteillage sur Anvers. Le temps de checker l’hôtel, de garer la caisse, qu’on arrive devant le Dynamo. On fait la queue en même temps que l’apéro. Je crois que l’on fait un truc à la mode chez les jeunes en ce moment : boire beaucoup et très vite. Enfin bref, 20 minutes plus tard on rentre dans la salle.
Pas trop de changement dans la salle cette année hormis la bonne idée d’avoir un stand de bouffe vegan et d’un fumoir. On a tout pour ne pas sortir de la salle et ça nous évite aussi de se cailler les miches dehors, même si on est pas mal sorti se la coller avec de gros alcools pendant la durée du fest.
Les premier pas dans la baignoire consiste à poser ses affaires, changer l’argent en jetons à alcool et de mater le running order. Avec notre retard on a loupé BY BRUTE FORCE (deathgrind) et VILLAINY (Thrash Crust). Pas de grande perte de mon point de vu, j’espérai juste ne pas louper CHIENS, que j’ai failli louper car en en parlant une copine me dit « mais Zan ça fait ¼ d’heure qu’ils jouent », ce qui veut dire qu’il reste à peu près 10 minutes de set.

Je cours dans la salle du bas pour me délecter de ce doux nectar de POWERVIOLENCE gentiment servi par CHIENS. CHIENS c’est de la rapidité, de la violence, de la haine et des gars super cools. La salle est bien remplie, ça pit, ça sent la bière, ça hurle, ça fait plaisir d’être au BLOODSHED et de revoir quelques raclures à merde même si il en manquait vraiment beaucoup cette année. CHIENS ça se résume par des morceaux variant entre 40 secondes et 1 minute 20 remplis de riffs très agressifs agrémentés de hurlement à en faire pâlir un chat noir tout droit sorti des enfers. La suite me fait savoir que c’est MUCUPURULENT qui enchaîne sur la scène du haut. MUCUPURULENT C’est du PornGoreGrind très groovy, assez funky qui plus du moins était très attendu par les fans du genre. N’étant pas fan de ce groupe je reste que quelques minutes, ça joue bien dans et pit. Il y a quelques bouées et une dose de goregrindeux qui s’échauffent gentiment pour ce qui va arriver quelques heures plus tard. Ouf je viens a peine d’arriver, je suis pas mal bourré et j’ai enfin vingt minutes pour papoter avec les potes Belges Français Tchèque Russes.

De fil en demi la bière coule relativement assez vite mais faut arrêter car FEASTEM va jouer. FEASTEM c’est du grindcore ou plus particulièrement de la grosse tartine de blastbeat dans ta gueule. Il y a vachement de monde dans la salle il fait super chaud et FEASTEM nous fait couler son délicieux nectar de violence dans les oreilles avec un pit assez compact pour se ramasser toutes les bières jetées en l’air dans la gueule. Le temps de faire deux trois booty shake que l’alcool me dit un bonjour très amical. Ca y est j’ai les demis yeux et un gros sourire niais sur la tronche. Le groupe suivant est STOMA (porngoregrind / slamming) une musique lourde, des riffs simples et efficaces et une batterie nous faisant un pouka-pouka accéléré. Bizarrement on retrouve les même gens que sur Mucupurulent faisant un pit à l’allemande (tourner en rond) et quelques stage divers avec pour certains, une relation scène sol assez rigolote. De bières en ricard en passant par la vodka font que mon esprit commence à se troubler telle l’eau dans un ricard. Allez hop retour à la salle du bas où je me fais accueillir par ENTRAPMENT que je ne connais pas du tout mais qu’une locale crusteuse m'a recommandé. Pour le coup la salle est à moitié vide et je laisse mes oreilles découvrir ce son. ENTRAPMENT c’est une sorte de Crust vachement tiré sur le death metal. J’accroche sans plus mais reste quand même un ptit peu car il y a deux trois bonasses dans la salle.

Enfin je décide de faire une vraie pause de son et je loupe GRUESOME STUFF et PSYCHOFAGIST. Nous y voilà on arrive sur les têtes d’affiche de la soirée. La première est LOOKING FOR AN ANSWER. LFAA c’est du grindcore avec un chant death nous venant tout droit de l’Espagne. En temps normal je trouve leur set très redondant et j’ai vraiment hésité à rentrer dans la salle ce soir-là. Quelle erreur je n’aurais pas fait en ne rentrant pas, je me suis fait accueillir par une hargne musicale qui m’a littéralement scotché que ce soit musicalement ou sur l’énergie des musiciens sur scène et ça le public l’a bien compris et il le rend bien !!! A peine le set fini que ça reprend sur la salle du bas avec KILL THE CLIENT. KILL THE CLIENT c’est du grindcore venant des Etats Unis. Pas le peine de vous faire un dessin mais la salle est sur-blindée comme pas permi. Difficile de se faufiler entre les gens car personne ne veut laisser sa place. Ca y est je suis arrivé à trouver une place. Pour les voir fallait forcer le passage et piter !!! KILL THE CLIENT n’ont plus de réputation à se faire, c’est rodé comme un gros moteur et ça fait bien mal à ton corps, voire limite se louer un deuxième cerveau tellement que ça part dans tous les sens !!! Il fait chaud, je suis trempé vite une bière et on y retourne !!!

Ca y est on y arrive, le dernier groupe de la soirée. Ce sont les Tchèque de JIG-AI qui clôtureront cette journée. JIG-AI c’est du porngoregrind avec tous les ingrédients pour régaler le public de leur dîner musical. Du passage blasté au passage poukapouka et au passage punk il y en a pour tous les goûts. Je vais quand même dire que j’étais un peu déçu car ils n’ont pas réellement composé de nouveaux morceaux depuis leur retour sur les planches. Une impression d’avoir vu 4 fois le même set mais bon on se laisse aller avec tous les débiles heureux composant ce pit !!! .
Direction l’after show qui est dans un bar quelques mètres plus loin. Je vais faire vite pour l’after show en même temps je peux guère faire plus car je me souviens quasiment de rien. L’after show c’est SLOWBITUARY un groupe qui fait que des reprises de OBITUARY. Allez zouh direction le dodo.

Après le réveil à la bière de 10h du mat, la sieste d’après les bières du matin , on se dirige vers la salle pour le deuxième et dernier jour du BLOODSHED. Première impression, il fait encore plus froid que la veille avec une grosse pluie battante en prime. 16h00 je rentre dans la salle complètement trempé. Deuxième impression bah ça commençait à 14h00 heure en fait… bon pas le temps de chiller direction THE WASHINTONIANS. THE WASHINTONIANS c’est du punkgrind agressif et devinez d’où nous vient cette perle rare ??? De France plus exactement de Poitiers. Je pense que pour leur première participation au BLOODSHED, ils vont laisser quelques souvenirs aux gens présents dans la salle. Pas la peine de chercher le chanteur sur scène il est avec le public, ce qui met directement une grosse patate !!! Allez zouh direction la Norvège et oui c’est l’heure de LIVSTID. LIVSTID c’est du CrustHxC qui déchaîne les poings en l’air du public, ça sent la rage, la révolte et la transpiration. Des passages très rapides, un gros son crade et des grattes saturées à mort. C’est ça le plaisir de se réveiller les tympans avec ce breuvage de haine. Allez une bière, un peu de blah blah et direction SANITY’S DAWN.

Les Allemands de SANITY’S DAWN traînent de la grind depuis 1992 il me semble. Dès que je rentre dans la salle, j’ai l’impression qu’un rouleau compresseur me passe dessus tellement le son est cool et bien joué. Le public commence à peine à émerger mais ce n’est pas encore la total teuf dans le pit. Après un enchaînement d’allers-retours au bar, le chanteur se décide de me prendre à la cool. En mode vas-y jte fais des high-five et dès que mon verre est vide il me le remplit. Un set super bien, contrairement à celui qu’ils ont fait cet été à l’Obscene Extreme. Fin du set je vais me poser avec les potes. Apéro , apéro ,apéro c’est l’heure du moment mélodique du fest. Et oui vous avez bien lu. DOWNFALL OF GAIA était aussi présent sur l’affiche. Une petite demi-heure de doom sludge ne fait pas de mal après tous ces enchaînements de bourrin. Malgré la différence de style, la salle est extrêmement bien remplie. C’est le moment pour beaucoup de personnes de fermer les yeux et de se laisser transporter aux grès de la musique qui traverse notre esprit. DOWNFALL OF GAIA c’est comment sortir de la salle l’esprit léger avec un gros sourire sur le visage. Fatigue + alcool font que je vais faire un choix sur les prochains groupes que je vais voir.

Bon bah il y a F.U.B.A.R qui suit directement. F.U.B.A.R c’est le groupe de l’un des organisateurs et c’est le groupe aussi qui a commencé à réveiller le public. Le groupe est considéré comme du grindcore mais pour ma part ce serait plus de la Powerviolence sur la technique et la composition des morceaux. Enfin on ne va pas polémiquer, le temps que ça envoie nous on encaisse et on aime ça. Le son est une tuerie, on a l’impression que ça arrive de partout un peu comme le pit en fait. Aucun répit entre les morceaux, ça enchaîne, ça enchaîne et ça j’aime bien. Je suis tellement naze que je ne ressens même plus la fatigue et ça commence à tanguer fortement. Ça enchaîne encore et encore direction MASSGRAVE. MASSGRAVE nous vient de Vancouver et font du Crust ni plus ni moins. Des guitares au son strident, une batterie punk et deux géants sur scène qui bougent dans tous les sens. Je ne pèse pas mes mots quand je dis deux géants, les deux chanteurs doivent faire plus de 2 mètres chacun. Bizarrement j’ai pas réellement accroché alors que c’est un style que j’aime en règle général. Fatigue, envie de faire une pause ou envie de tapiner un peu l’extérieur, font que je sors un peu prendre l’air.

Attaque au Jack daniel’s dehors aie aie aie la suite va être très très dur. Du fait de l’attaque au Jack et le retour de miss ricard je loupe BLIND TO FAITH et 80% du set de VISIONS OF WAR. VISIONS OF WAR, c'est des Belges qui font du crust. Sur les deux morceaux et demi que j’ai vu, j’ai trouvé qu’il manquait une sorte d’énergie qui devait être transmise au public. Pourtant depuis le nombre d’années que ça existe, l’accueil du public aurait dû être beaucoup plus présent plutôt qu’une quinzaine de personnes dansant dans leur coin. Je pense aussi que la fatigue se fait ressentir de tous les endroits de la salle et que l’heure passe et qu’on va bientôt arriver sur les gros groupes de la soirée même si pour ma part 80% des groupes du samedi aurait pu être chacun une tête d’affiche potentielle. Mais bon il y a du gros à la fin et ça ne va pas tarder à arriver. Je loupe HEARTLESS, je n’ai plus aucun souvenir de GRIDE donc ça veut dire que ça devait être énorme, impasse sur SSS à coup de redbull que je commence à prendre place dans la salle pour DROPDEAD. Hallucinant le set commence dans 20 minutes la salle est déjà pleine à craquer. Le groupe est littéralement scotché de voir ça. DROPDEAD c’est des Américains qui performent dans le grindcore depuis 1990. Ça y est ils arrivent sur scène, on a tous des étoiles dans les yeux, un ptit coup de larsen que le set commence et dès la première note c’est 80% de la salle qui se met à piter sur un son violent un chant malsain ; on tient un gros condensé du son des deux jours de fest. Un sacré public de puriste, on connaît tous les morceaux, ça ne s’arrête pas de piter, de stage diver, c’est trop bon sauf que j’ai perdu ma casquette et ça, ça me fait bien chier. Je ne sais pas trop quoi dire hormis que c’était comme une messe pour la plupart d’entre nous. Ça y est, le set est fini, j’ai mal partout, je suis lessivé.

Direction le bar faut écluser les jetons qui restent, je loupe PICK YOUR SIDE parce que il faut du temps pour se remettre d’un set de DROPDEAD. Ça sent la fin les distroyers commencent à ranger leur stand, il y a des épaves qui traînent à droite à gauche et le set de WOLFBRIGADE qui commence. Je prends ce qui me reste de force et de courage pour aller voir les Suédois de WOLFBRIGADE. WOLFBRIGADE c’est un peu les DROPDEAD du crust. Un public puissant dans les réserves et un set de WOLFBRIGADE qui nous montre le chemin d’où est le reste d’énergie qui traîne dans notre corps. Pour ma part je reste sur le côté à me régaler du son avec un énorme sourire sur moi. Le set se passe, ils savent que ce sont les derniers à jouer et ils nous le montrent bien. Un set rageur, carré, avec tous les musiciens sur le bord de la scène comme si ils voulaient nous remercier de notre présence au BLOODSHED.

Cette année le BLOODSHED c’était une affiche de fou furieux pour les fans du genre dont je fais partie, les connards de potes qu’on voit à chaque fest, des rencontres, de l’alcool, des tartines de blastbeat, des hématomes, le putain de marathon le dimanche qui passe par Eindhoven et qui te bloque les routes pour que tu ne puisse pas sortir de la ville. Picoler au bar pendant le marathon , perdre entre 15 et 20 ans d’espérance de vie et un gros sourire qui revient sur ton visage quand tu repense à cette édition.

Un grand merci à Lüük, Luc, Prout, Orel et Aurel pour l’hôtel, Antoine & Sonia pour le retour, les copains, miss ricard et les barmen, bargirl du Dynamo.

Zan.