
Soulfly + Incite + Lody Kong
Le Bikini - Toulouse

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A peine rentré de mon périple à Istambul avec les coreux toulousains d’Alea Jacta Est (live report, photo et probablement un dossier sur la scène metal turque à venir) et à peine le temps de prendre une douche, qu’il fallait déjà filer au Bikini, la mythique salle du sud de Toulouse pour le concert de Soulfly. Même si la formation brésiliano-américaine était déjà passé il y a 2 ans dans le cadre du Toulouse Fest l’attente semblait grande et le public a répondu présent, à l’image des quelques courageux arrivés très tôt. Pour ma part, quelques minutes passées dans les loges en compagnie de Marc Rizzo pour une interview seront vite ternies par un guitariste visiblement peu intéressé par mes questions. Il semblait plus intéressé par son facebook que par les réponses, vagues et peu intéressantes. Vous retrouverez néanmoins l’interview d’ici 2 semaines sur le site !!
LODY KONG
20h, les portes s’ouvrent, mais ce n’est qu’à 20h45 que Lody Kong entrera en scène. Et c’est là que le massacre a commencé. Le Bikini est réputé pour avoir un son de grande qualité en plus d’une acoustique excellente. Eh beh bordel de merde, Lody Kong remporte la palme du pire son jamais entendu entre ces 4 murs. Le groupe a vraiment fait une balance avant ? Ou a-t-il voulu se la jouer roots ? La formation américaine essentiellement doit sa place sur l’affiche du fait que le batteur et le guitariste-chanteur ne sont autres que Igor et Zion Cavalera, les deux fils de Max et Gloria (sa femme et également manageuse de Soulfly). Quand on sait que Incite, le groupe suivant est mené par Richie Cavalera (le fils de Gloria et beau-fils de Max, et donc demi-frère d’Igor et Zion, vous suivez ?), c’est donc au final un Cavalera Family Tour. Retour donc sur la prestation de Lody Kong …
Comme dit précédemment, la formation souffrait d’un son plat et sans relief, mais c’était sans compter sur l’absence totale de charisme de Igor Cavalera (on parle bien d’Igor Junior, le fils de Max, et non pas son frangin ex-Sepultura), les cheveux teints en bleus. Le pauvre nous a offert une sorte de revival de Kurt Cobain avec sa stratocaster. On se demande même s’il suit une réelle rythmique ou s’il se contente de gratter au hasard sur son manche. Mais ma pauvre dame, s’il n’y avait que ça … En plus d’une absence totale de charisme, et de talent à la guitare, le bougre n’a AUCUNE puissance vocale et se contente donc de crier au lieu de pousser des vrais hurlements. Pour couronner le tout, Igorse la joue rockstar décadente et sans réel respect pour son public (offrant à deux reprises un beau doigt au public). Le public désertera rapidement la prestation, certains même feront une petite pause assise dans le pit en signe de protestation.
Malgré tout, le seul et unique atout de Lody Kong réside en Zion Cavalera. Le bougre était déjà un batteur correct il y a quelques années lors de ces featuring live avec Papa Max, il est devenu un véritable monstre derrière ses toms avec une frappe précise et ultra puissante. Quel gâchis pour lui de perdre son temps dans un groupe aussi dénué d’intérêt … L’attitude toute en humilité de Zion tranchera avec le coté dandy foireux de son frangin. Zion était donc le seul intérêt du groupe.
Setlist :
Monkeys
Rumsfield
Dissconected
Bloody Toy Boats
Cokkie Dough
Triceratops
High
Smashed
Bone Digger
Dreams Visions
INCITE
Dans la famille Cavalera, je voudrais le beau-fils. Richie Cavalera arrive donc sur scène avec son groupe, Incite. Je vous laisse imaginer le climat tendu dans le public après le déception de Lody Kong … Heureusement, à l’inverse de son demi-frère, Richie est un frontman qui se donne à fond, tout en gardant humilité et, dieu soit loué, une puissance vocale incroyable. Curieusement, il me rappelle d’un point de vue physique, scénique et par un grand nombre de mimiques un certain Phil Anselmo. Richie arpente la scène de long en large, et n’hésite pas à aller au plus près du public en prenant appui sur les retours.
Par ailleurs, ce talentueux Cavalera a su s’entourer de musicien très impliqués, à l’image de Dis, excellent guitariste rappelant curieusement un certain Dimebag Darrell, avec sa Dean. Tout ce beau monde offre des titres ultra groovy, pêchus et efficaces sans être révolutionnaires. En tout cas ça aura le mérite de mettre le public en jambe avec quelques beaux mouvements de foule tel le circle pit envoyé dès le 3ème titre. Bref, encore un Cavalera de plus dans le système, mais cette fois ci, celui-ci a du talent, de la fougue et de la passion dans les yeux. Difficile de prédire l’avenir mais il y a fort à miser sur Richie dans les années à venir.
Setlist Incite :
Intro
Down And Out
Tyrannys End
Nothing To Fear
End Result
Exposed
Feel The Flames
Hopeless
The Aftermath
Die Alone
Intro
The Slaughter
Army Of Darkness
SOULFLY
Rien ne ressemble plus à un concert de Soulfly qu’un autre concert de Soulfly. Ou qu’un concert de Cavalera Conspiracy. En fait, quand on va à un concert de Soulfly, on sait exactement ce que l’on va voir à l’avance : des cover de Sepultura, quelques titres du nouvel album (parce qu’il faut bien assurer la promo, même si les trois derniers opus sont à mon sens bien en dessous du reste) et quelques titres devenus cultes avec le temps, sans oublier le featuring live de la Cavalera Familia. Ceci dit, même si je m’attendais globalement à quelque chose d’assez formaté, je dois reconnaitre que le groupe m’a surpris à plus d’un titre.
Au niveau du line up, déjà Tony Campos et Dave Kinkade remplacent désormais Bobby et Joe au poste de bassiste et de batteur. Cet apport de sang frais a été fort bénéfique au groupe, tant au niveau de la composition du dernier album, résolument plus direct, qu’en live. Tout comme Ozzy ou Alice Cooper, le père Cavalera a su s’entourer de très bons musiciens. C’est donc sur World Scum que les hostilités commencent. Je resterais bouche bée devant l’embonpoint de plus en plus marqué de Max, le bougre accusant aussi les signes du temps qui passe. Effectivement, on est loin de la grande époque du Max Cavalera fougueux et headbangeant comme un damné (rappelez vous le live de Sepultura à Nulle Part Ailleurs, sur Canal …).
Malgré tout, le talent de Mark Rizzo et le vent frais des deux nouveaux membres donnera un souffle nouveau au Soulfly live. Pour preuve, Plata O Plomo sera comme un retour aux anciennes sonorités sepulturiennes avec un chant en espagnol donnant un coté très guérilleros à la Brujeria (sans compter le look du nouveau bassiste). Dans le pit, le public ne se fait pas prier pour enchainer pogo, headbang et autres circle pits. Ce même public ira jusqu’à improviser deux walls of death. Niveau setlist, peu de surprise au tableau, si ce n’est Jumpdafuckup, qui avait disparu depuis un moment. Pour ma part je regrette toujours de ne pas entendre Tribe, pourtant sur la setlist en début de tournée. Comme souvent, le groupe nous gratifiera de quelques passages tribute aux grands groupes de ce monde, comme Iron Man, Walk ou encore The Trooper et Eruption. La Cavalera Familia se rassemblera pour Revengeance, titre extrait du dernier album.
En substance, même si Max Cavalera n’est plus que l’ombre de lui-même et se contente souvent de gratter une corde à vide sans réelle fougue, ses musiciens compensent. Et quoi qu’il arrive, entendre en live une fois depuis Refuse/Resist, Terrirory ou Roots Bloody Roots restera toujours un grand moment.
Setlist Soulfly :
Resistance
World Scum
Blood Fire War Hate
Refuse/Resist (Sepultura cover)
Execution Style
Frontlines
Prophecy
Back to the Primitive
Defeat U
Downstroy
Intervention (w/ "Iron Man" snippet as outro)
Arise (Sepultura cover)
Troops of Doom (Sepultura cover)
Territory (Sepultura cover) (w/ "Walk" snippet as outro)
Plata o Plomo
Revengeance (with Richie,Igor jr and Zyon on stage)
Roots Bloody Roots (Sepultura cover)
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Jumpdafuckup / Eye for an Eye (with band presentation and "The Trooper " snippet as outro)
Merci à John et Karine pour l’accréditation.
Merci au Bikini pour l'orga.