U-Zine

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Je commençais à désespérer que cette date n’arrive jamais. Entre l’annonce de ce concert et le jour J j’ai vraiment trouvé l’attente très longue… Mais voilà qu’une semaine est passée et je suis toujours excitée comme une pucelle quand je me replonge dans les souvenirs de ce concert tellement fort et puissant.

Accompagnée de mon cher Caacrinolas qui était totalement sceptique de voir ce que pouvait donner The Devil’s Blood en concert (et vous allez comprendre pourquoi je le mentionne…), je mets tout en œuvre pour me trouver le plus proche possible de la scène pour ne pas en rater une pauvre miette. A ma grande surprise le Nouveau Casino était à moitié rempli, ou à moitié plein comme vous préférez. On mettra ça sur le compte du manque de promo pour leur unique date en France durant leur tournée. Ou je pourrais aussi très bien dire que les gens sont tellement neuneus qu’ils ne se sont même pas donné la peine de se déplacer (mais je mets cette supposition sur le compte de mon mauvais caractère) BREF.

Ce soir-là, le groupe choisi pour ouvrir leur show était Hangman's Chair, un groupe de stoner du coin. Je ne suis pas du tout friande de ce genre de musique le considérant plus comme du reggae pour les métalleux mais il faut dire que j’ai tout de même bien accroché voir carrément aimé. Ce n’est pas du tout chiant, et si je l’avais prédit, je serais rentrée beaucoup plus tôt dans la salle au lieu de voir les trois derniers morceaux. Des riffs enivrants, une voix avec un timbre semi-rauque bien posée, une bonne présence, tout est bien là. D’ailleurs ça me rappelle pas mal cette vague de « southern metal » par instant. Une agréable surprise. Un conseil pour ceux qui ne connaissent absolument pas le groupe je ne saurais que vous dire d’aller écouter le morceau « Scarlet Star » pour vous faire une idée.

Et puis les musiciens s’éclipsent… Un peu trop rapidement d’ailleurs, j’ai trouvé ça dommage. Mais place aux balances de la tête d’affiche ! Sincèrement, je ne sais pas quoi dire dessus à par que j’ai manqué de perdre patience. On nous a quand même fait attendre plus d’une demi-heure avant que le groupe n’entre finalement en scène. Ça m’a quand même permis de boire (encore) un coup, de m’énerver et surtout de laisser le public s’imprégner de l’ambiance de la scène : un autel, des lumières rouges tamisées et un fond à l’image de la pochette du dernier album. (Et un sentiment de bien être m’envahit…)

Et le show peut enfin commencer sur « On The Wings Of Gloria » et « River Of Gold »… Splendide, grandiose, merveilleux je ne saurais lequel de ces termes choisir. Des musiciens envahis par leur musique, une voix époustouflante, qui vous donne des frissons. The Devil’s Blood prend tout son sens. Il faut le voir, pénétrer dans leur univers scénique pour comprendre et apprécier (encore plus)leurs albums. Ce soir-là, le pseudonyme de F « The Mouth of Satan » a pris toute sa signification. Elle est présente physiquement, mais mentalement quand est-il vraiment ? Immobile, inerte, les yeux totalement plongé dans le vide, elle nous envoûte avec sa voix bien plus que puissante laissant s’exprimer le Malin à travers elle. Elle n’hésite pas à s’agenouiller maintes fois durant le concert devant son autel, comme pour méditer, s’imprégner de Lui, laissant tous les yeux du public rivés sur les musiciens rappelant que The Devil’s Blood ce n’est pas simplement une voix.

Le sang frais, liquide, bien vermeille avec lequel tous les membres s’étaient recouverts au début du concert se retrouve sec, totalement séché, ne faisant plus qu’un avec leur peau, les rendant comme des zombies, des possédés dévoués à l’esprit du Bas ayant fait passer leur message à une assistance totalement absorbée. (Ou pas. Clin d’œil à ceux qui criaient SATAAAAAN, on devine ma réaction.)

Sinon que dire des musiciens si ce n’est que du début à la fin ils ont été totalement carré, synchro et ont eu un son inoubliablement irréprochable, propre, mettant tous les instruments sur un pied d’égalité sans équivoque, là c’est le cas de le dire, réglé comme du papier à musique. Une interprétation de leurs morceaux vraiment très bonne, non franchement je tire mon chapeau. Personnellement, sans parler de Selim Lemouchi qui est vraiment un guitariste de TRÈS bon niveau, c’est le bassiste qui m’a complètement bluffé avec sa présence scénique et sa qualité de jeu (à suivre de très près…).

La setlist s’enchaîne sans aucune interruption, et c’est tant mieux car le groupe perdrait de son charme. Le public n’a pas de rapport avec le groupe, il en a un avec le Diable qui s’exprime clairement à travers leur corps, oui je le répète et le maintins. C’est totalement époustouflant. Le choix des morceaux est absolument parfait et surtout l’enchainement entre « House of 10.000 voices » et « Die the Death ». Un regard autour de moi et je me rends rapidement compte qu’il y a ceux qui headbanguent et d’autres, comme moi, qui ont chaque parole sur le bout des lèvres et marquant le tempo avec leur pied. Les morceaux de leur dernier album et ceux de leur premier se mélangent admirablement. Un véritable univers musical à part. Je serais tout de même assez déçue qu’ils n’aient pas joué « Cruel Lover », j’aurais espéré jusqu’à la fin du concert mais en vain. Tant pis, je le verrai peut-être une prochaine fois… Inévitablement, The Devil’s Blood termine par son titre phare « Christ Or Cocaïne » mettant tout le monde d’accord sur le comportement à adopter durant l’interprétation : personne ne reste inerte. (En totale adéquation avec F. !)

Bref, un concert vraiment exceptionnel et l’avis est unanime, même celui de Caacrinolas (oui vous vous souvenez) qui l’a vraiment trouvé très bon et n’a pas pu s’empêcher durant le chemin du retour de chanter « Christ or Cocaïne », en plus d’avoir eu un véritable coup de cœur pour « She ». On ne dira pas que je ne l’avais pas prévenu. Non vraiment, un show véritablement hors-pair et d’autant plus que c’était en comité restreint. Ca n’aurait pas pu être pareil avec une salle pleine… Il ne me reste plus qu’un goût amer dans la bouche et l’attente de les revoir très vite.