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jeudi 11 décembre 2014

Punish Yourself + Sonic Area

La Dynamo - Toulouse

U-Zine

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Voir Punish Yourself à Toulouse, c’est un peu comme voir Metallica à San Francisco ou In Flames à Göteborg. C’est le groupe, à la maison, avec son fan base des débuts, promesse d’un concert proche du public et d’un moment intimiste avec le groupe. Eh bien laissez-moi vous narrer comment cette bonne idée sur le papier s’est soldé par mon pire concert 2011.

L’initiative du concert revient donc à Electric Artyland, groupement d’étudiants de l’université Toulouse 1, qui a organisé depuis 2 mois toute une série d’évènements culturels allant du concert à l’exposition en passant par les colloques ou les projections cinématographiques. Le concept de la soirée était donc de proposer pour la première fois en live Phenomedia, le projet musical regroupant Punish Yourself et Sonic Area, officiant dans l’ambiant électronique. Les deux formations réunies associant le coté déjanté et cyber-punk-fluo de Punish Yourself à l’expérimentation ambiante de Sonic Area.

Concert prévu à 20h30, force est de constater que la foule se fait maigre dans la Dynamo (400 places tout au plus dans cette petite salle intimiste du centre-ville toulousain). Néanmoins le temps passe, laissant le public arriver. Le temps passe ... passe … et c’est au bout d’une heure d’attente que nous aurons droit à 20 minute d’ambiant électronique, ressemblant tantôt à des sons de baleines, au vent qui souffle ou à un train à vapeur qui rentre en gare. Certains ont apprécié, moi pas. Loin d’être totalement obtus j’ai pourtant essayé de rentrer dans le concept, mais rien n’y fera, la musique du DJ me laisse de marbre.

Après cette interlude, ce sera une longue attente de 30 minutes … Ce temps sera pourtant utilisé à bon escient par une petite partie du public occupé à se barioler le visage (ou dans mon cas la barbe) de peinture fluo, la lumière noire faisant le reste. Il est quasiment 22h lorsque la formation entre sur scène. Pour avoir déjà eu l’occasion de voir Punish Yourself sur scène à Limoges, je sais par expérience que leurs concerts sont intenses, mélangeant musique punk électronique et prestation visuelle impressionnante de par les lights psychédéliques et leurs peinture fluorescentes. J’en gardais par ailleurs un excellent souvenir du CCM John Lennon tout entier acquit à la cause des Toulousains se mouvant comme une seule entité.

Eh bien ce soir, on en sera bien loin. Certes, il ne s’agit pas de Punish en concert habituel mais bel et bien le projet Phenomedia qu’ils partagent avec Sonic Area. Nous aurons donc droit à des titres mélangeant à part quasi égales passage calmes et expérimentaux d’ambiant électronique à grand renfort de cuivre (trompette et saxo), et de passage plus couillu avec certains riffs biens connus des fans du combo fluo. Ainsi l’un des premiers titres se soldera par une moitié de Suck My TV. Ce sera l’occasion de voir VX partagé entre le chant et les percutions sur des … panneaux signalétiques … heu …

Le coté visuel n’est pas en reste puisque tous les musiciens sont bien sur éclairés à la lumière noire mettant en évidence le visuel fluo, complété par une danseuse burlesque sein nu jouant tantôt avec une meuleuse (ohh les belles étincelles), tantôt avec le feu. Installez devant tout ça un voile transparent devant toute la scène sur lequel est projeté un concentré d’image d’actualité symbolisant l’aliénation humaine.

Voilà … si sur le papier, l’alchimie semblait plutôt intéressante, le concert m’aura donné l’effet d’un soufflet au fromage qui redescente avec le temps. Peu de titre joué, prestation totale d’à peine une heure, un voile qui créera une grande distance avec le public (VX ne fera par ailleurs pas d’effort de communication avec la foule excepté un « Ca va ? ») et qui ne cessera de se décrocher. Complétons avec un retard inexpliqué sur l’horaire, soit 1h30 d’attente pour à peine une heure de show. Notons également que malgré l’insistance toute particulière du public, le groupe ne daignera même pas revenir pour un rappel, qui semblait pourtant couler de source.

Rajoutons pour ma part que je n’ai pas du tout accroché musicalement face à ce côté expérimental que je ne savais comment aborder. Mais si encore l’aspect scénique compensait la musique … au lieu de ça, on se retrouve devant un groupe immobile. On sera presque à se demander si la danseuse n’aura pas été regardée plus que le groupe lui-même.

En bref, beaucoup d’attente, peu de temps de concert, pas de rappel, une distance avec le public, un jeu de lumière loin d’être au niveau de ce que le groupe propose habituellement. Sans conteste mon pire concert toulousains et mon sentiment semblait partagé par la foule, sensiblement resté sur leur faim et ayant eu mal au cul de raquer 17 euros pour si peu. Quand on se rappelle que pour 14 euros sur Paris, le Crosne Médiéval Fest proposait 12 groupes … Merci toutefois à l'organisation pour cette soirée concept qui avait pourtant du bon sur le papier. Après, ma parole n'est pas d'or, certains aurons probablement aimé et au fond, c'est tant mieux.