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jeudi 11 décembre 2014

Horse The Band + Chunk! No, Captain Chunk! + Doyle

La Péniche Alternat - Paris

U-Zine

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Chevauchant vigoureusement l’Europe à l’aide de leur dernier A Natural Death, Horse The Band aura bien fini par retrouver la France et tous les nostalgiques de Game Boy, à l’image de leurs bidouillages et racolages béatifiants. Après une apparition au sein d’un Noise Festival venu fièrement déverrouiller la Maroquinerie en février dernier, la bande avait hâte de s’attirer les faveurs et acclamations en tête d’affiche sur une date des plus étriqués. Et c’est encore dans ces moments présents que la formation donne le meilleur d’elle-même, sous des airs de scénarios désopilants rythmant entre deux chansons hyperactives, la messe d’un combo décidément puissant et peu ordinaire.

Dans un autre registre s’est joué le préambule de cette soirée marqué par la prestation de Doyle, pas toujours convaincante mais bien remuante pour marquer les esprits d’une péniche prête à tout pour chavirer. Et aux Parisiens de bien s’en sortir, même si le souvenir de leur première partie de 36 Crazyfists laissait planer quelques doutes quant au show de ce soir. Point d’orgue, l’interprétation de « La couturière », brodant un canevas assumé et bien répété, même si le concept de la chanson échappe une nouvelle fois à l’auditeur. Se rapprochant d’une formule metalcorisante largement ancrée dans un post-core énervé et le développement de nappes mélodiques valorisantes, Doyle semble trouver partie prenante dans des endroits plus humains et chaleureux, à la mesure de ses compositions soignées.

Une générosité également assumée par les petits gars de Chunk! No, Captain Chunk! entretenus sous l’aile protectrice d’un punk hardcore optimiste bien mené et habilement senti. Une excellente révélation de cette affiche laissant la part belle à une diversité sans nom.
Euphorie globale sur le morceau « But There Aint No Whales So » ou encore réveil en sursaut sur les envolés de l’adulé « We Feel Fast ». Les Chunk, une formation montante et gagnant en maturité tant l'exécution des nouveaux et anciens morceaux semblent naturelle et administrée avec une insouciance peu commune . Un zest de claviers et de sonorités androïdes, mais également des morceaux fondant sous la langue, gracieusement mis en scène à l’instar d’un Enter Shikari en pleine compétition. Le petit bémol d’un concert étant parfois la voix de Bert!, frisant à quelques moments la correctionnelle et n’hésitant pas à tester une palette de chant déstabilisant de surcroît l’écoute et le confort de l’auditeur.

De bien étranges détails me direz-vous, mais prenant de l’importance lorsque l’on vient à considérer le show cubique et cosmique tenu par Horse The Band. Larguant les comètes et autres objets non identifiés sur un « Murder » expressif.
Animé et mobile dans leurs mouvements à l’image d'un Erik Engstrom tout sourire et ne ménageant pour le moins son clavier. Pile électrique insaisissable lâchant (presque trop) son enthousiasme tant le son du combo aura été parfois à la limite du châtiment et du supportable. Montant le volume à chaque changement de chanson, éprouvé par les restrictions matérielles de la Péniche Alternat, Horse The Band aura tout de même fait état d’un grand professionnalisme dans l’interprétation de ses morceaux (« Birdo » ; « Sex Raptor ») et d’une dérision à tout va. Nathan Winneke, le Hulk Hogan des Dancefloor aura une nouvelle fois fait des siennes en haranguant la foule avec de petites blagues bien pensées et un univers très Lynchien, rapport direct au T-shirt Twin Peaks arboré ce soir-là.
Couvrant une grande partie de ses deux derniers albums, avec une préférence au petit dernier A Natural Death, Horse The Band a fini par galoper sur scène emmenant dans son sillage un auditoire éclectique en faisant foi d’une unité commune sur « 7 Tentacles 8 Flames » crête-de-coq et gloussements sortis pour l'occasion. Groupe intransigeant sur scène, faisant passer le metalcore pour des cadets encore en formation, les Californiens ont une nouvelle fois démontré leur savoir faire authentifié en 8 bits et livré un live représentatif de leur parcours chaotique aiguillé au métronome.