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The Metalhead and the Geek Pt. II

mardi 29 janvier 2013
U-Zine

U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !

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• PROLOGUE – Le Metal – Musique charnière du jeu vidéo depuis toujours.
• LEVEL 1 – C’est lui qu’a commencé !
• LEVEL 2 – L’Amour au grand jour
• LEVEL 3 – Les collaborations se précisent

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• LEVEL 4 – Le Rock / Metal : Une thématique à part entière.
• Level 4.1 – Les jeux musicaux à profusion
• Level 4.12 – L’OVNI Audiosurf
• Level 4.2 – Le Metal incarné, plus rare.
• LEVEL 5 – Le retour de bâton.
• EPILOGUE – Quid de tout c’bordel ?
 

• LEVEL 4 – Le Rock / Metal : Une thématique à part entière.

Si l’on excepte le groupe aujourd’hui plus connu pour ses produits dérivés que pour ses prestations scéniques, ce n’est que récemment que le Metal est devenu une thématique à part entière dans le jeu vidéo.
 

Excepté Kiss, donc, qui en plus d’avoir des capotes, des Minis, des tasses et des calebars à leur effigie se devaient d’avoir un jeu vidéo (Kiss : Psycho Circus, FPS qui n’aura pas fait date), l’univers metal plutôt que ses artistes se déclinent dans plusieurs concepts qui ont remporté un franc succès ces dernières années.

• Level 4.1 – Les jeux musicaux à profusion

Le plus gros pavé dans la marre restera l’arrivée de la licence Guitar Hero.

Apparu en 2005 et développé par Harmonix Music System, ce jeu de rythme recycle un principe déjà bien connu : appuyer en rythme sur les bonnes touches lorsqu’elles s’affichent à l’écran.

Sa particularité ? Le jeu était vendu avec un accessoire peu commun : une guitare en plastoque avec des touches de couleur qu’il fallait presser au rythme de ce qui défilait à l’écran, avec plusieurs modes de difficulté et tout un tas d’animations véhiculant le cliché des Metalleux de tout poils, et qui inclut aujourd’hui des avatars célèbres tels que Slash, King Diamond, Zakk Wylde, Ozzy etc…
 


Si les premières set-lists étaient axées Rock/Hard/Heavy, les opus se sont succédés et ont durci le son, de telle sorte qu’aujourd’hui, il n’est pas rare de trouver du Pantera, du Slayer, du Megadeth ou du Lamb of God dans les tracklists proposées.

Le Metal ne se vit plus simplement en tant qu’auditeur, il se joue carrément, avec une illusion de réalisme amusante et des sensations plus que correctes.
 

La franchise Rock Band a quant à elle poussé le concept plus loin en intégrant un Micro et une batterie, toujours en plastoque playskool pour accompagner vos morceaux favoris.
Depuis lors, Rock Band et Guitar Hero se tirent la bourre pour devenir plus créatif ou plus complet, non sans une certaine lassitude de la part du public, mais pas totalement, les éditeurs ayant la délicate idée de décliner leurs franchises en packs spécialisés par artistes : Metallica, AC/DC, The Beatles etc…
 

Alors certes, on pourra facilement dire, sans trop avoir tort, que si les mecs qui passent tant d’heures sur le jeu en faisaient autant avec une vraie gratte, ils deviendraient des monstres. Seulement, le loisir et l’envie n’est pas la même en fonction du joueur, et si un metalleux a plus l’âme d’un gamer que celle d’un musicien voilà une bonne opportunité d’allier ses deux passions.

L’aspect didactique a quant à lui très récemment été abordé avec l’étrange Rocksmith, qui, vendu avec une véritable gratte, se propose de poser les bases de l’apprentissage de la guitare d’une manière très progressive et ludique. Egalement axée Rock sur son format initial, des chansons estampillées Metal peuvent être téléchargées moyennant espèces sonantes et trébuchantes.
 

•Level 4.12 – L’OVNI Audiosurf

Un peu à part dans ce dossier, il m’était indispensable de vous parler de ce petit bijou de créativité qu’est Audiosurf et donc de lui faire un peu de pub. Développé par le studio indépendant BestGameEver, Audiosurf répond à un principe simple : vous surfez sur n’importe quelle musique disponible dans votre bibliothèque MP3, en essayant de faire le meilleur score possible. Le logiciel analyse le morceau et vous propose une pente plus ou moins abrupte qu’il vous faudra descendre en chopant des cases de couleur, à travers 3 modes de jeux.

Ce qui fait la qualité d’Audiosurf, c’est (pour la plupart des cas) la pertinence de l’analyse que le soft fait de vos morceaux de telle sorte qu’un titre particulièrement rapide sera plus difficile qu’une ballade. Et en plus de la possibilité de faire du scoring pur et dur sur un classement mondial, ou de défier vos potes metalleux (croyez bien qu’on peut très longtemps se tirer la bourre pour être en tête de classement), c’est surtout qu’on a le sentiment de redécouvrir des titres tant les sensations sont parfois explosives.
Et la durée de vie du jeu de 10 € grand max n’est limitée que par votre discothèque.
Puisque des images valent mieux qu’un long discours…
 

Slayer – War Ensemble



Anaal Nathrakh – More of Fire than Blood.


• Level 4.2 – Le Metal incarné, plus rare.

Hormis Kiss que nous évoquions plus haut avec son Kiss : Psycho Circus en 2000 et Kiss Pinball en 2001, les exemples de jeux autres que musicaux directement liés au metal ne sont pas légion.
Les bons jeux, encore moins.

Paru en 2002, le jeu sympatoche mais vite bouclé Rock Manager vous permettait de prendre les rennes d’un groupe de rock et d’en gérer la carrière. Anecdotique, mais fun.
 

The Rockin’ Dead, ou le jeu dont on ne devrait plus parler. Sorti fin 2011 vous incarnez une chanteuse de metal ayant paumé ses instrument et se retrouvant catapultée dans un monde de morts-vivants. Et à l'horizon, rien d'extraordinaire.
 

Pour le plus connu et nettement plus réussi, nous pourrions citer Brütal Legends. Dans ce jeu de 2009 développé par Double Fine Studio, vous incarnez un roadie détestant le groupe pour lequel il bosse propulsé dans un monde où les Dieux du Metal ont disparu et où des démons forcent les goths, glameux et autres metalleux à se retourner les uns contre les autres.
A vous de sauver le monde votre gratte à la main, Jack Black prêtant ses traits à l’avatar que vous incarnez.
 

Grand succès critique et commercial, Brütal Legends joue des clichés du metal avec une certaine aisance et l’humour fait régulièrement mouche. Un produit réalisé par des passionnés pour des passionnés, fait assez rare pour être salué.

Malheureusement, l’exemple s’arrête là pour les grosses productions vidéoludiques uniquement consacrées au style.

Sans pour autant être nécessairement mauvaises, nous passerons sur le grand nombre d’applications pour Smartphones qui déclinent la zic sous toutes ses formes : Metal à moto, Metal en voiture etc…

En revanche, impossible de passer sous silence Black Metal Man, application qui rend enfin justice au plus noble des Arts, le Black Metal, bien entendu.
 

Clichéesque à souhait et donc très amusant, l’application nous fait incarner un Black Metalleux tout de War Paints vêtu qui devra éviter des crucifix tout en récupérant des pentacles. Idiot, mais marrant.
 

• LEVEL 5 – Le retour de bâton.

Si le jeu vidéo intègre de la musique amplifiée dans ses productions, il n’y a pas de raison que le schéma inverse ne se produise pas.
Effectivement, de nombreux groupes de metal se revendiquent d’une culture geek, et certains en ont carrément fait la recette de leur succès. Tour d’horizon là encore non exhaustif de quelques uns d’entre eux, à percevoir comme un hommage vibrant au retro-gaming.

Powerglove

Le plus connu. Le groupe traverse tout ce qui concerne la culture geek, des génériques de manga aux jeux vidéos. Avec un certain talent, il faut bien le reconnaître.
 


Thunderclash.

Aves des titres de skeuds tels que Nostalgic Pleasure ou Bits to the Wall et des pochettes suffisamment évocatrices, on sait immédiatement ou nous emmène le groupe, réinterprétant en mode Shred et medley quelques grands classiques du jeu vidéo à l’ancienne.
 

Megadriver.

Pas de doute sur le parti pris de ce groupe qui a choisi le camp de SEGA lorsque la bataille l’opposait à Nintendo et sa SNES. Aussi Megadriver reprend-il avec beaucoup de succès les thèmes de Sonic & Co, bref, des jeux qui ont fait l’âge d’or de la 16-bits de SEGA.
 

VOMITRON

Groupe de Heavy experimental, il s’est essayé sur un album à faire des reprises de morceaux emblématiques du jeu video.
 

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De nombreux autres groupes officient dans ce registre et je laisse votre curiosité vous guider vers eux.
 

• EPILOGUE – Quid de tout c’bordel ?

Nous l’avons vu, depuis les premiers pas du jeu vidéo, la musique metal et assimilée a de nombreuses fois figuré au générique, la plupart du temps sous forme de compositions originales, mais pas que. Alors que l’on pouvait reprocher à ID Software d’avoir repompé sur les fers de lance du metal des années 90 pour sonoriser son légendaire Doom, nous ne pouvions pas reprocher le fait qu’opter pour le style résultait avant tout d'un choix de passionnés par les deux univers. Choisir Reznor, très client de JV, pour composer la BO de Quake le prouve, tout comme le fait de choisir Fear Factory, qui n’a jamais caché son engouement pour les pixels, le démontre.

Le succès du jeu vidéo et du Metal aidant, les Maisons de disques et les éditeurs ont bien compris qu’il était lucratif de marcher main dans la main, constituant l’un pour l’autre une parfaite vitrine commerciale. Il est évident que désormais, un éditeur ne s’amusera pas à faire figurer la BO de son jeu un petit groupe talentueux qui cherche à se faire connaître (si ça arrive, là on pourra parler de direction musicale passionnée et sincère), mais privilégiera, tout à fait logiquement, l’option des gros sous, sous couvert d’échange de bons procédés.

Néanmoins cet accroissement du metal dans l’univers vidéoludique a contribué à créer des licences intéressantes comme les Guitar Hero, qui, même si elles ne feront jamais de vous un vrai guitariste, auront servi pour pas mal de gamins de pistes musicales qu’ils n’avaient pas pu explorer faute de stations radio ‘pour la jeunesse’ ultra-balisée. Et si les mômes de 12/13 piges peuvent découvrir les Stones plutôt que la fouine, on ne va pas cracher dessus.

Pour la face obscure, nous l’évoquions en intro, lorsqu’un acte violent se produit, genre fusillade, si les media ont le malheur de retrouver une boîte de World of Warcraft dans la piaule du meurtrier, le jeu vidéo est responsable. Les éditeurs et devs de GTA, WoW et tant d’autres se sont bien souvent retrouvés confrontés à des procès ou des lettres d’avocats bien rétrogrades, le dernier courrier faisant suite au massacre de Sandy Hook, dans lequel les journalistes de jeux vidéos pouvaient lire ‘Vous avez du sang sur les mains’.

Lors de la tuerie de Columbine, les deux malades mentaux écoutaient Marilyn Manson. C’était donc de sa faute.

Enfonçons des portes ouvertes, mais combien de malades mentaux pour combien de joueurs sains ? Combien de cinglés en puissance n’ayant jamais touché à une manette pour combien n’ayant jamais eu d’actes violents en des années de gaming ?

Le Metal pâti d’une image sulfureuse, et reste toujours, jeux vidéos musicaux mis à part, associé aux jeux violents, ce qui écorne encore son image, diabolise aussi le secteur vidéoludique, mais la présence, l’énergie et l’agressivité véhiculée par le Metal est pleinement justifiée dès lors qu’il s’agit de coller à une action frénétique.

N’en déplaise à ses détracteurs, les deux secteurs se portent bien, et bosseront à n’en pas douter pour quelques années encore ensemble.
D'ici la prochaine, geekez bien.