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jeudi 20 octobre 2011

Red Rose

Deion Kristen

U-Zine

U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !

Ils sont aujourd’hui bien peu, les jeunes groupes qui s’attirent les faveurs des labels à peine un an après leur création, qui enfantent un premier album remarquable et qui, de plus, ne sont pas aidés par une position géographique peu charitable pour le monde metal.
Les Israéliens de Red Rose débarquent avec un premier opus frais et honnête, étonnamment optimiste pour un pays où les quelques groupes ne sont pas forcément des plus mélodiques, qui, à défaut d’être encore complètement mature, délivre une énergie positive et bienfaisante (voir chronique).
Pour leur première interview en France, et en totale exclusivité, nous avons discuté avec Deion Kristen, le claviériste, qui nous livre sa vision de la musique, de son pays, et sa signification personnelle de la vie et de l’espoir. Un jeune musicien passionné, féru de liberté et de rêves…

[Par Eternalis]

1 – C’est probablement votre première interview en France. Donc peux-tu te présenter et introduire Red Rose dans le monde metal pour nos lecteurs ?

Bonjour (ndlr : en français dans le texte) à tous les lecteurs ! C’est en effet notre première interview française, et c’est très excitant ! Je m’appelle Deion Kristen et je suis le claviériste au sein de Red Rose. Le reste du groupe se compose de Leve Laiter au chant, Elnur Aliev aux guitares et Eli Reeve à la basse. Et comme nous avons utilisé un batteur de session pour notre premier album, nous avons aujourd’hui notre ami Sam Davidoff. Voici l’équipe au complet !

2 – Vous êtes encore un jeune groupe puisque vous avez formé le groupe il y a juste un an. Et déjà un deal et un premier album. Raconte-moi votre histoire ?

Je pense que l’histoire commence avec les membres fondateurs, que sont Eli, Leve et moi qui jouions ensemble. Ce groupe n’était pas très productif et est finalement tombé dans l’oubli. Eli était anxieux à l’idée de créer quelque chose de vraiment nouveau, différent, mature et sérieux. Après plusieurs mois que nous avons dépensé en ne faisant rien dans la sphère de la musique, Eli est venu à moi avec l’idée et la conviction que nous pouvions faire quelque chose puisque après tout, nous étions des musiciens ! (rires)

Nous avons décidé de réunir une nouvelle équipe pour monter le groupe, et nous avons enfin pu pousser notre « hobby » à un niveau supérieur. Nous avons retrouvé Leve et Elner et commencé le travail de composition pour le futur album. Et nous trouvions que ça sonnait vraiment bien. Nous le ressentions dans les chansons (même si ce n’était encore que des démos à l’époque), leur énergie et sentir qu’elles respiraient et qu’elles venaient du cœur. Nous avons alors su que nous devions travailler avec un vrai producteur, dans un studio professionnel. Nous nous sommes donc tournés vers l’Europe, et plus précisément le Danemark. Tommy Hansen (Helloween, Gamma Ray, Beyond Twilight, Wuthering Heights…) était vraiment LE choix pour nous, nous étions très attirés par le son qu’il donnait aux groupes. Et après quelques mois de répétitions et de perfectionnement des morceaux, nous avons pris nos tickets pour le Danemark, et sommes revenu avec notre premier album ! L’artwork a été réalisé par l’artiste brésilien Jobert Mello ; nous voulions vraiment, avec ce nouveau projet, nous démarqué de tous ce que nous avions fait auparavant.Donc après le mastering et l’artwork en main, nous avons préparé les albums promo, et les avons envoyés à travers le monde à la recherche d’un label. Et l’un de ses cds est tombé dans les mains d’Angelo Mora, un journaliste du Rock Hard italien, qui bosse également avec Scarlet Records. Il a vraiment aimé notre album, et nous a rapprochés de Scarlet, qui s’apprêtait à ouvrir une nouvelle frange du label, Bakerteam Records. Ils nous ont offert un deal !

L’histoire est belle…et j’espère que qu’elle va continuer à évoluer et nous surprendre avec de nouveaux aspects et des tournants positifs.

3 – « Live the Life You’ve Imagine » est un message très positif et optimiste. Est-ce qu’il y a un lien entre l’espoir et ton pays, l’Israël, où être un musicien de metal ne doit pas être facile ?

C’est un message positif oui. Et actuellement, quand nous repensons au nom de l’album, nous avons envie de délivrer le message suivant : beaucoup de choses de nous, humains, et nous pouvons suivre la voix que nous désirons, la voix que nous aimons et ressentons en nous-même. C’est ce que représente et exprime le title-track pour nous.

Mais maintenant que tu me poses la question, je pense que c’est en effet connecté au fait que nous avons choisi d’être un groupe de metal, ce qui n’est pas simple du tout, particulièrement en Isräel. Et ce message est directement adressé à tous ceux qui nous écoutent et nous soutiennent. Nous devons aller de l’avant pour atteindre notre but !

4 – Quand j’écoute l’album, je pense immédiatement à Sonata Arctica et Scorpions. La voix de Leve est une mixture entre Tony Kakko et Klaus Meine. Qu’en penses-tu ?

(rires). Oui, beaucoup ne cessent de nous le dire. Et bien, c’est la nature de Leve, il ne peut pas changer de voix. Les hommes cherchent toujours à trouver des similitudes et de comparer les choses, donc je pense que c’est bien. Leve serait flatté d’être comparé à ces grands chanteurs. Mais bien sûr, il veut être apprécié comme Leve, et non pas un « jeune Klause Mein », et il viendra le temps où ce sera plus clair je pense, nous sommes encore jeunes.

5 – Quelles sont vos influences musicales ?

Nous avons tous un « background » très différent et dessinons nos inspirations via plusieurs sources. Elnur possède un « background » vraiment heavy metal, Leve a été élevé avec des groupes comme Deep Purple, Uriah Heep ou Scorpions, Eli a commencé avec les classiques du hard rock et du heavy, avant de se pencher vers un style plus progressif avec le temps (Royal Hunt et Dream Theater) et personnellement, c’est presque la même chose, mais j’insiste sur le fait d’avoir des antécédents très forts avec la musique classique. Déjà, chacun de nous est absolument fan de Queen…

Chacune de ces influences sont différentes, mais quand nous travaillons ensemble à la création d’un morceau, nous faisons des compromis dans notre écriture pour arriver à ce que chacun se retrouve dans le morceau. Et c’est une très bonne chose je pense.

6 – L’album est différent selon les chansons, comme si les différentes compos n’avaient pas été écrites à la même période. Il y a, pour moi, les cinq premières, très power metal, et les trois dernières, plus hard rock avec une « vibe » plus progressive. Ai-je raison ?

Et bien…oui et non. Nous avons utilisé de nombreuses idées dans le passé, mais nous avons drastiquement changé et nous sommes adaptés à notre nouvelle musique. Concrètement, le nouveau matériel a été écrit en même temps. Nous avons juste trié les différentes approches, et essayer différentes types de chansons. Et je crois que nous continuerons à faire de même, avec cette attitude.

7 – Quels sont vos projets maintenant ? Allez-vous tourner ? Ou travaillez pour un second album ?

Tourner serait vraiment cool ! Nous espérons savoir bientôt avec le label si ce sera possible d’organiser quelque chose. En attendant, nous avons des concerts locaux à jouer dans un futur proche.

Nous pensons déjà à du matériel vidéo pour une de nos chansons de l’album, et nous travaillons déjà sur de nouvelles compositions. Le spectacle doit continuer (« The show must go on ») !

8 – Quelle est la situation en Israël pour faire de la musique et des concerts ? Est-ce que tu penses que vous pourrez venir en Europe prochainement ?

Actuellement, nous pensons venir en Europe encore et encore. C’est vraiment dur de réussir comme un groupe de metal en Israël. La scène ici est un mouvement très underground et, il y a des concerts et beaucoup de groupes talentueux, mais aucun espace pour grandir et se développer. Donc oui, notre but est l’Europe. Et faire que notre rêve devienne réalité.

9 – Bakerteam Records est une petite structure, faisant partie de l’entité plus grande de Scarlet Records. Es-tu satisfait du travail de Bakerteam ?

Oui, nous sommes très contents de leur travail. Nous recevons énormément de chroniques et de demandes d’interviews, ceci étant le résultat de leur travail promotionnel. Bakerteam Records est encore nouveau et petit, mais les gens qui y travaillent sont très professionnels et expérimentés, donc nous n’avons pas à nous inquiéter d’eux et pouvons regarder sereinement et de manière optimiste l’avenir.

10 – Quels sont tes / vos rêves avec Red Rose ?
Comme déjà mentionné plus haut, nous rêvons de tourner et de bouger en Europe. Et plus généralement, de rencontrer le succès avec ce que nous faisons, bien sûr !

11 – Quelle est la signification de votre patronyme : Red Rose ?

C’était une idée de notre chanteur, Leve. Il avait dans la tête un groupe avec un tel nom. Et quand il est arrivé avec nous, nous avons pensé que ça collait très bien.

La Rose Rouge : belle et épineuse. Justement comme la musique rock, comme notre vie.

12 – Merci beaucoup pour tes réponses Deion ! Tu as les derniers mots pour la France, vos auditeurs et à très bientôt !

Merci beaucoup pour ton interview. A tous les lecteurs, nous espérons que vous aimerez notre premier album et trouverez un peu de vous-même dans chaque chanson. Et suivez bien la devise du nom de notre album !

Thanks to Deion & Bakerteam Records for their job !!