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jeudi 7 juillet 2011

Symakya

Matthieu, Kevin et Thomas

U-Zine

U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !

Il y a des interviews avec des groupes peu loquaces qui ne nous apprennent pas grand chose et il y a les interviews comme celle de Symakya. Des membres qui jouent le jeu à fond, qui parlent avec passion, qui vous cultivent. Que demande le peuple franchement ? D'écouter le groupe ? Ne vous privez pas!

U-zine : Salut les Symakya ! C'est toujours le même rituel pour les jeunes groupes mais peux-tu nous présenter votre parcours ?

Matthieu : J’ai rencontré Kevin pour la première fois en mars 2002 lors d’une scène commune, nous ouvrions pour Blaze. Je connaissais son travail car j’avais jeté une oreille sur le 4 titres de Seyminhol  Nordic Tales. J’ai tout de suite trouvé qu’il avait une véritable présence scénique et une vraie âme de frontman en dépit du fait que les relations entre nos groupes respectifs étaient relativement tendues à cette époque. Ensuite quelques années plus tard, je l’ai invité à faire une intervention sur Gravitation Control System d’Elvaron, il y jouait le rôle d’Hermann Friedrich. Le feeling est vraiment bien passé durant l’enregistrement et nous avons décidé ensuite de ne pas en rester là. Nous voulions travailler ensemble sur un album complet sans vraiment savoir où nous allions au départ. J’avais rencontré Thomas alors qu’il venait de quitter Heavenly. Nous avons diné chez un ami commun avant un concert d’Angra et nous avons accroché tout de suite. Du coup, lorsque le temps était venu de trouver un batteur, je l’ai contacté par mail et il a posé ses batteries sur mes démos en quelques jours. Nous avons donc commencé à répéter quelques titres avec un 2ème guitariste et Nicolas Colnot d’Elvaron à la basse. Notre ambition était de proposer une musique plutôt Thrash dans l’esprit de Trivium… Après quelques mois, nous avons conclu que nous faisions fausse route alors que l’album était pratiquement terminé. Nous avons donc laissé ces titres de côté et on a tout repris à 0, ne gardant que le concept et les textes de Kevin. On s’est séparé du 2ème guitariste et on s’est orienté vers un heavy symphonique orchestral. Avec beaucoup de travail d’écriture, de répétition et de motivation, nous sommes parvenus à sortir Majestic 12 : Open Files qui est, au final, l’album que nous avions vraiment envie d’écrire et de jouer sur scène.

U-zine :Pour votre premier album, Majestic 12 : Open Files, vous avez développé un concept autour des apparitions d'extra-terrestres sur Terre. Le thème sera t-il récurrent dans la carrière du groupe ou alors est-ce que chaque album aura son propre concept ?

Kevin : Je pense que le prochain concept traitera lui-aussi des extra-terrestres. J’aimerais poursuivre l’aventure « Majestic 12 », mais toujours en fouillant les textes bibliques. J’ai deux idées de concept actuellement. Il faut que je choisisse, que je sélectionne l’histoire la plus originale, la plus capable d’offrir de belles envolées musicales et de mettre des images marquantes dans la tête de l’auditeur.

U-zine : Je pense qu'il y a des curieux qui aimeraient savoir sur quels types de documents vous vous êtes basés pour vos recherches ?

Kevin : Comme je le disais la Bible est mon livre de chevet. C’est en partant de certains textes de l’ancien testament que j’ai eu l’idée du concept : Ezéchiel et sa vision de Dieu notamment. J’ai aussi creusé du côté des personnages historiques qui ont embrassé la nouvelle religion pour assoir leur pouvoir ou leur politique. Certains par opportunisme, d’autres par conviction. Après il fallait envisager l’homme dans cette aventure. Sans l’homme, l’idée de Dieu n’existe pas, l’idée de l’autre n’existe pas et donc l’idée d’une vie ailleurs est impensable. C’est en fait une vision extra-terrestre de Dieu, des Dieux (les Elohim) de la bible que j’ai voulu développer à travers ce concept. Pour cela, j’ai puisé dans toute la production artistique religieuse et profane depuis que l’homme a conscience de l’art. Je voulais montrer ensuite comment l’être humain perçoit l’après, quel rapport il entretient avec la mort, la science, etc. L’extra-terrestre c’est un peu une porte ouverte sur l’immortalité, des connaissances et des techniques que nous ne maîtrisons pas. Montrer Dieu comme un extra-terrestre me permettait d’aborder l’immortalité de l’âme, la foi et le rapport que l’homme entretient avec elle. Finalement il est plus simple pour l’homme de devenir son propre dieu, un créateur, que de croire à ce qui lui semble inaccessible. C’est donc une interpénétration entre deux problématiques qui inquiètent l’homme : son origine et son devenir. C’était très simple d’illustrer cet aspect pour notre époque avec la profusion d’inventions que le XXe siècle a fait germer. Pour répondre un peu mieux à ta question, je dirais que mes choix se sont portés sur des documents écrits : Platon, Bible, Pères de l’église, Biographie de personnages historiques ; des documents visuels : les crops circles, les objets étranges légués par chaque civilisation, les glyphes de Nazca ; des documents audio comme le discours du président Truman et d’un membre du Majestic 12.

U-zine : Je suis assez fasciné par votre concept mais j'avoue des fois être surpris comme par exemple avec l'intervention du président Truman. Quel est le rapport entre l'usage de la bombe atomique et les extra-terrestres ? Plus généralement, pourrais- tu présenter à quels évènements de l'histoire correspondent vos titres ?

Kevin : Finalement, lorsque j’envisage l’homme, c’est Dieu qui apparaît en filigrane. Mon concept explique que ce sont les dieux qui ont créé l’être humain. Ces dieux observent l’homme, la terre est leur laboratoire. Ils s’aperçoivent que l’homme est egocentrique, imbu de sa personne et qu’il recherche, comme je le disais, sa propre divinisation. Elle se matérialise par un développement effréné de la science surtout à partir du XXe siècle. Après la seconde guerre mondiale, la technologie fait un grand bon en avant, ce conflit a joué le rôle d’un accélérateur scientifique dans tous les domaines. L’idée de la bombe atomique était de dire en quelque sorte que l’homme est capable de s’autodétruire et de faire disparaître la planète qui l’a accueilli. Je voulais insister sur la bombe atomique parce qu’elle caractérise une transformation profonde dans l’histoire humaine. C’est réellement le bond technologique de l’homme, mais un bond néfaste qui peut lui nuire et détruire par la même occasion la création. Dans Supervision 1945, je me sers donc de l’image de la bombe atomique pour préciser cette poussée scientifique et tout au long des couplets j’explique comment l’homme à chercher dès le début de son existence à se surpasser : Icare et son rêve de voler est l’exemple type, comme Léonard de Vinci plus tard ou Jules Vernes et sa vision du futur. L’homme dès qu’il a pu lever la tête, a regardé vers les étoiles et a cherché par tous les moyens à s’y rendre : c’est bien là que réside l’inconnu, c’est l’origine de tout et donc la clef. Au XXe siècle, les ailes de cire deviennent des ailes d’acier : une réalité pour l’homme avec l’invention de l’aviation. C’est aussi après 1945 que les premières rencontres d’ovni ont commencé. Lorsque l’homme arrive à conquérir le ciel, il devient un danger. Il découvre des choses qu’il ne devrait pas voir. Son créateur lui apparaît sous des formes qu’il ne connaît pas. Son créateur craint cette surenchère de technologie parce qu’il sait que l’homme ne s’arrêtera pas là. Truman quant à lui est celui qui a formé le Majestic 12, ce groupe de recherche sur les extra-terrestres. C’était l’époque de l’Amérique triomphante, capable de livrer la guerre à n’importe qui même à ceux du ciel. Dans le concept, c’est bien ça qui inquiète les créateurs. Avec Human God s’en est trop, en plus de vouloir détruire l’homme, l’homme devient capable grâce à l’ADN et au clonage de créer, de se substituer à Dieu. Pourtant, l’homme reste imparfait et c’est ça qui le différencie de Dieu. Genesis raconte la création du monde comme on peut l’envisager dans l’Ancien Testament. Other Keys évoque cette civilisation supérieure, les Atlantes, qui eux-aussi ont déçus leurs créateurs. Puis, je parle des civilisations dites historiques qui découlent de l’Atlantide : les égyptiens et les amérindiens. Inner control, c’est le controle de l’homme par le créateur qui infiltre les sociétés. Under the banner of the faith permet de décliner toutes les formes de religions, et ce que l’homme a fait de l’idée de dieu. Finalement, juifs, chrétiens et musulmans croient en un même Dieu, mais ils s’entretuent pour des broutilles philosophiques en faisant du prosélytisme. Messenger of the verb montre comment les premières civilisations qui découlent des Atlantes ont perdu leur racine et se fourvoient en priant de faux dieux, qui ne leur ont pas apporté le verbe, la parole. C’est le cas des égyptiens notamment ou des romains avec leur panthéon qui ne veut plus rien dire dès l’époque d’Auguste. Of new idols introduit la deuxième phase du concept qui amène ensuite les premiers titres que j’ai expliqués en préambule. Là je montre comment, à chaque époque, l’homme a vénéré des idoles. C’est une sorte de veau d’or perpétuel. Il est simplement transposé à notre époque. Ces idoles peuvent correspondre au sexe, aux drogues et à l’argent facile, aux mirages de l’existence en quelque sorte. Après, j’explique comment après avoir observé pendant des millénaires sa créature s’avilir et s’enfoncer dans l’erreur, les créateurs en viennent à vouloir détruire l’humanité : c’est là qu’intervient le titre Disconnected. C’est l’apocalypse, l’idée de fin du monde en quelque sorte. Mais, ici, la différence est de taille : il n’y aura pas d’arche de Noé et d’espoirs de survie. Tout doit disparaître…. 2012 n’est pas loin.

U-zine : Je suis peut être quelqu'un de cliché mais pour moi Power Metal et Metal Symphonique - certes en l'occurrence un peu Prog – ne rime qu'avec fantaisie ou mythologie. Or pour le coup, vous remettez en cause mes croyances en nous balançant un concept de science-fiction. Penses-tu que le genre dont vous jouez (Power symphonique) n'est pas aussi restreint qu'il n'y paraît et qu'on peut encore en tirer beaucoup de choses ?

Matthieu : Je crois surtout qu’une histoire est surtout un prétexte pour la musique… après ça peut parler de dragons ou d’extra-terrestres. L’important c’est que le texte serve la musique et vice-versa, de proposer une oeuvre « totale ». Je peux écouter Lofofora et Symphony X en prenant autant de plaisir même si la combinaison texte-musique n’a pas le même impact sur moi, tout est une question de point de vue.

Kevin : Evidemment, je souhaite aller plus loin. On peut tout écrire dans ce style. Mais l’image héroic-fantasy et dragons colle à la peau de cette branche du metal. Ce sont les origines de cette musique finalement. Moi j’ai toujours cherché à privilégier les faits historiques dans mes concepts, une forme de réalité dans laquelle le public pouvait se reconnaître. J’aime parler des évènements marquants en musique. Déjà avec Seyminhol, je faisais du metal symphonique mais du symphonique historique et scientifique. Bref, pour en revenir aux extra-terrestres, il est possible de tout envisager. Ils ne sont pas arrivés comme par miracle avec notre XXe siècle. Ils ont toujours existé. C’est l’homme qui a croisé leur chemin grâce à son développement, à son évolution. Dans le livret, je montre que des rencontres du troisième type existent depuis la préhistoire. Chaque époque peut donc permettre de traiter d’un sujet de science-fiction. Je reste persuadé que le metal symphonique existe ailleurs que dans la fantaisie. Pour ce qui est de la mythologie, je crois qu’elle n’a pas d’ancrage historique proprement dit. Majestic 12 est, sous certains aspects, très mythologique finalement.

U-zine : Vous venez de jouer votre premier concert le 4 juin dernier à Nancy. Néanmoins, vous n'êtes qu'un trio. Sous quelle formation avez vous joué ?

Matthieu : Nicolas Pélissier nous a officiellement rejoints au poste de bassiste depuis plusieurs mois. C’est un excellent musicien doublé d’un excellent compositeur. Il va contribuer au développement du groupe sur le long terme et apporté toute son expérience et son talent.

U-zine : Comment s'est déroulé la date ? Etait-elle à la hauteur de vos attentes ?

Matthieu : Pour moi cette date a apporté bien au-delà de mes attentes. Nous avons fait notre truc et le public a répondu présent. Je n’avais pas foulé une scène « metal » depuis 3 ans et je t’assure que j’ai rarement pris autant de plaisir à jouer. Pour la première fois je n’avais pas la pression que je ressentais en permanence sur scène avec Elvaron… Je ne peux pas vraiment l’expliquer, sans doute le fait de ne plus être au chant. Et puis être sur scène avec Kevin, Thomas et Nico c’est vraiment génial, il y a une véritable osmose. Aller vers le public et faire de belles rencontres c’est super, vraiment.

Thomas : Oui cette date était vraiment excellente, ça nous a permis de tester nos titres sur scène et nous pouvons dire que Symakya gagne vraiment en puissance sur scène. J'espère que c'est le début d'une longue série de concert, car notre place est bel et bien sur scène! En plus nous avons pu partager la scène avec des groupes locaux qui sont vraiment très sympa et qui jouent grave! Donc n'hésitez pas à suivre Fenrir qui vous fera voyager grâce à son 1er album qui sortira à la fin de l'année. Les excellentissimes Deficiency qui ont vraiment un très très bon niveau et une présence scénique énorme (leur 1er album est toujours disponible), et Dehumanize les bouchers qui vont sortir leur 1er album prochainement... et ça va faire mal!!!

Kevin : Oui, même si les conditions sont restés difficiles. J’aimerais pouvoir défendre l’album dans de bonnes conditions. Sur une grosse scène avec le matériel adéquat. Mais le public était présent et la soirée a vraiment été positive.

U-zine : Je suppose que vous utilisez beaucoup de samples en live pour combler les vides. Ne penses-tu pas que cela va handicaper vos performances scéniques ?

Matthieu : C’est assez paradoxal en fait. Nous n’avons pas le droit à l’erreur car les samples ne se trompent jamais et au contraire je crois que ça booste notre performance. Et puis notre musique sans les séquences orchestrales n’aurait absolument pas le même impact et serait même parfois très « nue ».

Thomas : Notre musique ne peut être jouée qu'avec les samples! Les séquences orchestrales nous apportent tellement d'émotions qu'elles nous boostent sur scène. C'est un peu bizarre mais malgré les samples j'ai la sensation d'avoir une grande liberté dans mon jeu sur scène. Certes on a pas le droit à l'erreur, mais j'ai tellement travaillé sur cet album qu'il est impossible que je me trompe... (rires).

U-zine : Justement pour commencer à jouer en live, il faut souvent commencer par des bars mais ne penses tu pas que votre musique est trop ambitieuse pour cette étape là ?

Kevin : Absolument, et puis les bars j’en ai fait des centaines depuis que je joue. J’en ai assez. Malheureusement, les tourneurs ont leurs groupes, les promoteurs veulent des valeurs sûres et un projet comme le nôtre intéressent peu. C’est vraiment dommage. On verra comment se présente la rentrée, si le public est réceptif.

Matthieu : Nous tentons d’être modestes et de jouer où on nous proposera de jouer. Tant qu’on a une sono qui crachera suffisamment pour encaisser la frappe de Thomas, les samples et le chant de Kevin, on jouera. Notre ambition c’est de jouer en live, tout simplement et de se donner à 200% quel que soit le lieu.

Thomas : Je pense qu'on peut jouer notre musique n'importe où. L'essentiel est de mettre du coeur à l'ouvrage, ainsi nous pouvons avoir un vrai échange avec le public, et l'endroit importe peu.... Mais il est quand même vrai que de jouer sur des grosses scènes avec des bonnes conditions serait le bienvenu.

U-zine : Avez-vous eu des contacts avec des labels suite à la sortie remarquée de Majestic 12 ? Chose qui serait somme toute assez logique.

Matthieu : Quelques contacts effectivement mais on va s’y pencher sérieusement quand on commencera l’écriture du prochain album.

U-zine : Quels sont les projets pour vos autres groupes, Elvaron et AkromA ?

Matthieu : Je suis entrain d’écrire le 3ème opus d’AkromA, le processus est très long car c’est un projet assez dense qui implique beaucoup de monde et qui demande une écriture soignée et des arrangements grandiloquents… J’ai besoin de temps, d’inspiration et de calme pour écrire donc il faut jongler un peu avec les obligations diverses. Elvaron a cessé toute activité depuis mars 2008 cependant je travaille sur une nouvelle version de l’album « The Five Shires » pour un tirage très limité. 2011 marque les 10 ans de la sortie de ce disque. Il n’est pas exclu que je fasse de même pour « The Buried Crown » avec une sortie en 2015.

Thomas : Je travaille également sur le prochain AkromA, et ça prend beaucoup de temps, mais ça va être énorme. On a également un projet Thrash-Hardcore avec Matt, et attention ça fait peur! Et je joue toujours avec Taste Of Hell (heavy-death-mélodique), et on est en train d'enregistrer le premier album. Même si nous avons pris un peu de retard c'est en cours!

U-zine : Un dernier mot pour vos fans ? Ou pour donner envie de vous découvrir ?

Matthieu : Pour nous découvrir, c’est assez simple : notre MySpace offre un titre relativement représentatif de notre musique avec la chanson « Genesis ». Il y a également un « teaser » de 5 minutes qui balaye tout l’album. Je crois que notre expérience de la scène à titre individuel (je crois qu’on doit totaliser environ 600 concerts à nous 4) nous permet aujourd’hui de délivrer des bonnes performances qui valent que le public se déplace, alors si on passe vers chez vous, venez nous voir.

Kevin : Un grand merci à ceux qui nous suivent, aux magazines et aux webzines qui chroniquent notre album. N’hésitez pas à vous rendre sur nos pages Facebook et MySpace et sur notre site Internet pour laisser vos impressions. Symakya c’est un peu le symphonique du futur !

Thomas : Merci à tous ceux qui nous suivent depuis un bon moment, et nous soutiennent dans nos divers projets. N'hésitez pas à écouter notre musique sur internet, et a commander notre album qui est à seulement 10 € (ça fait même pas 0,10 € la minute). Pour la scène venez nombreux et surtout nombreuses, car Matt finit torse nu!!!

Merci tout le groupe Symakya et plus particulièrement à Matthieu pour m'avoir contacté.