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mardi 8 mars 2011

Witty Alley

Julien

U-Zine

U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !

Coup de projecteur sur un de mes coups de coeur de ce début d'année. Witty Alley est un groupe plein d'ambitions et à la musique varié qui aura surement son mot à dire d'ici quelques années et la sortie de son premier album. Entretien avec Julien, chanteur de la formation.

U-zine : Bonjour Witty Alley, vous êtes nouveau dans le paysage musical français pourtant vous vous êtes formés en 2006. Pouvez-vous présenter un peu le groupe ?

Julien : Salut à tous, en fait le projet Witty Alley est né bien avant 2006 ; mais il a énormément évolué, tant au niveau de l’écriture musicale que du line up, et après une bonne pause, c’est en 2006 en effet, que le groupe a redémarré avec un tout nouveau line up (hors mis moi-même –Julien- au chant, seul rescapé de cette 1ère période…).
En ce qui concerne la musique, c’est d’abord sous le signe du rock 70’s avec Led Zep’, Deep Purple, Pink Floyd, The Doors que Witty Alley a commencé au tout début.
Naturellement, avec les influences et les découvertes de chacun, le son s’est ensuite orienté vers le rock prog’(Genesis-période Gabriel-, King Crimson,Yes…) ceci pour plusieurs raisons : le format y apparaissait beaucoup plus libre et il nous permettait aussi de nombreuses apartés qui sont toujours restés évidentes pour nous, car synonyme encore une fois de liberté, dans les couleurs et les timbres utilisés, ouvrant les possibilités à de multiples ambiances.
En 2006, nous avons repris cette base pour relancer le projet et nous avons décidé de moderniser le son en s’inspirant de groupes un peu plus récents (Dream Theater, Freak Kitchen, Ark-Jorn Lande-, Porcupine Tree…) et la part groove s’est parallèlement développée, notamment avec notre ancien bassiste « A.B. ».
Il nous a fallu un certain temps pour assimiler toutes ces influences et pour composer des morceaux qui reflètent cette diversité, sans pour autant tomber dans le fourre tout. C’est en grande partie pour cela que ce 1er disque a mis du temps à voir le jour, sans compter le changement de bassiste quelques mois avant les enregistrements…

U-zine : Witty Alley, c’est un nom qui ne s’invente pas. Quelle est son origine ?

Julien : Comme je l’ai mentionné précédemment, le groupe s’est formé dans le souvenir du rock 70’s et à l’époque, il ne s’agissait que de faire des reprises pour l’ouverture d’un festival en première partie de Merzhin. L'existence du groupe devait être éphémère, un passage rapide sans réel attache ou avenir…
C’est ainsi que le mot « Alley » m’est venu (littéralement « passage » ou « ruelle »). Et pour coller dans l’esprit 70’s auquel nous étions alors très attaché, j’ai cherché un mot qui puisse coller avec l’aspect « spirituel »… Et en regardant dans le dico à « spirituel », j’ai trouvé « witty » qui sonnait particulièrement bien : le seul soucis c’est que je me suis rendu compte par la suite que c’était le sens figuré de « witty » qui signifie en fait « rusé » ou « malin ». Mais c’est resté, et aujourd’hui ça représente plus l’esprit dans lequel on évolue : un chemin plus ou moins long par lequel on tente d’arriver à ses fins et qui est différent pour chacun…

U-zine : L’EP vient tout juste de sortir. Combien de temps vous donnez-vous pour passer le cap du premier album ? Avez-vous déjà du nouveau matériel de composer ?

Julien : On souhaite sortir le 1er album courant 2012 et on a déjà composé plusieurs titres qui devraient y figurer. L’avantage avec ce projet c’est qu’on a toujours énormément de matière, tous les membres ayant des idées à proposer, avec des inspirations complémentaires qui aboutissent quasiment à chaque fois à un nouveau morceau.
Le plus dur pour nous, ce serait plus de faire le tri dans tout ça ;)

U-zine : Sur celui ci, chercherez vous toujours à faire un patchwork de vos influences ou alors justement, chercherez vous une cohérence entre et dans vos morceaux ?

Julien :Some kind of Wit était surtout le reflet de ce qu’est Witty Alley en général : un groupe de Rock, au sens large, influencé par des musiques très différentes. Il nous a aussi permis de faire le point, de réaliser un 1er disque qui soit aussi l’aboutissement de tout ce qui a pu se passer avant, et c’est d’ailleurs pour cela qu’on souhaitait faire un EP avant le 1er album, pour nous permettre de repartir dans une nouvelle direction ensuite… Le 1er album sera sans doute plus homogène mais nous n’abandonnerons jamais totalement la diversité de ce que nous proposons : ce serait renier l’identité même de Witty Alley en quelques sortes.

U-zine : Vous avez l’air de sacrés perfectionnistes. J’imagine que pour composer ne serait-ce qu’un morceau, cela doit prendre un temps fou, non ? N’est ce pas trop dur de m’être tout le monde d’accord sur l’orientation d’un morceau ?

Julien : Là, tu mets le doigt sur un point d’importance. Personnellement, j’ai toujours considéré qu’il faut être exigent, avec les autres mais aussi avec soi-même. Faire un 1er EP en se disant que « ce n’est qu’un 1er EP » n’aurait servi à rien en ce qui me concerne : le 1er disque représente une étape importante dans la vie d’un groupe et il ne pouvait être bâclé, d’autant plus qu’il donne le ton vis-à-vis de l’identité du groupe. Alors perfectionniste ? Oui, et je l’avoue, c’est en grande partie ma faute ;)
Beaucoup de temps pour composer ? Pas vraiment, enfin ça dépend… De l’orientation que prend le morceau dès le 1er jet surtout : The Lion’s Gate, par exemple, a été écrite en très peu de temps car les riffs principaux sont sortis de manière très spontanée et un surcroît d’arrangements auraient complètement anéanti son côté Rock n’ Roll. Down on Me a nécessité un peu plus de temps car il fallait trouvé des contre chants justes et des mélodies qui ressortent sur les riffs qui étaient déjà très expressifs… En plus, question longueur, on ne fera jamais pire que la toute première compo du groupe qui se décline en 4 parties pour un total de 35 min…-qui fera peut être l'objet d'une édition spéciale...-
Nous avons une façon de travailler qui, tacitement, nous permet de nous mettre d’accord.
Selon les idées proposées, on essaye les différentes propositions et on se concerte : je joue alors un rôle de médiateur, pas toujours évident mais que j’assume, soit pour trouver un compromis ou pour trancher, sauf dans les cas où je suis le seul à ne pas être d’accord avec les autres et où évidemment, la plupart du temps, je lâche prise ;) .

U-zine : J’ai lu que vous avez créé une association, Omniphonia, pour sortir votre EP, Some Kind Of Wit. Pourquoi cela plutôt que de vendre votre disque sous le manteau ?

Julien : Il nous fallait une structure associative pour effectuer certaines démarches, notamment pour la réalisation d’une résidence que nous avons en projet, mais ce n’était pas une réelle nécessité pour le disque. Cette association rassemble également d’autres projets musicaux de styles différents, et nous souhaitions nous regrouper au sein d’une même enseigne, c’est la raison d’être d’Omniphonia.

U-zine : La région Poitou Charente est une des régions moteurs du Metal Français avec la Klonosphère (Klone, Hacride, Trepalium, Mindslaved, ...). Vous n’avez pas eu un coup de main de leur part pour réaliser ce disque ? Peut être souhaitez-vous justement vous en détacher ?

Julien : Oui, c'est vrai qu'en comparaison du peu de groupes en Poitou-Charentes, la qualité est au rendez-vous, notamment avec les groupes que tu viens de citer, qui ont réussi à s'imposer et qui ont chacun une esthétique qui leur est propre. On connaît certains membres personnellement ou par amis interposés mais c'est vrai qu'on a préféré essayer de se débrouiller seuls pour commencer, histoire de voir ce qu'on était capable de faire tout simplement... Et on a la chance d'avoir bénéficier du savoir faire de personnes talentueuses pour le mixage avec Vincent Galard, comme pour le mastering avec Thibault Chaumont du Deviant Lab Studio qui ont été très attentifs à ce que nous souhaitions réaliser et qui nous ont fourni une aide précieuse pour la production de ce disque.

U-zine : Votre musique est très ambitieuse avec beaucoup d’arrangements et de mises en scène. Je serais curieux de savoir les réactions qu’ont les gens devant vos performances lives car à vrai dire, j’ai du mal à imaginer votre musique sur une petite scène. Quels sont donc les retours que vous avez ?

Julien : Et bien c'est vrai qu'en toute modestie, ce n'est pas vraiment la musique qui passe le mieux dans les bars, en tout cas il est certain que ce n'est pas le meilleur endroit pour nous mettre en valeur même si on apprécie tout particulièrement la proximité avec le public, et qu'on préfère cent fois joués dans un bar comble que dans une salle vide! Pour l'instant, les gens sont plutôt enthousiastes en live, autant sur les reprises que sur nos compos d'ailleurs mais certains morceaux comme Down on Me, par exemple, ne portent pas autant qu'on le souhaiterait dans de petits lieux : l'absence de jeux de lumières et d'un réel espace scénique ne permet pas qu'il en soit autrement... Notre projet de résidence vient en réponse à cette problématique: il nous faut travailler un set de « scène » en calant un réel plan de feux et une bonne restitution de son façade pour mettre Witty Alley en valeur en live.

Justement, avez-vous des dates en préparation ?

Julien : Non, pas de concerts prévus pour l'instant...Mais on a hâte!

U-zine : Il est rare pour une première sortie d’obtenir un son aussi bon, quel est votre secret ? Avez vous participer au mastering du cd ?

Julien : Le secret c'est de prendre son temps et de bien s'entourer, aujourd'hui la qualité de production importe autant que les compositions en elles-mêmes... Pour avoir une petite chance d'attirer l'attention à la sortie d'un disque, il ne faut pas négliger cet état de fait. En ce qui nous concerne, je suis heureux qu'on ait fait ce qu'il fallait pour que ce disque soit à la hauteur de nos espérances: espérons que ça portera ces fruits par la suite...

U-zine : Un petit coup de coeur musicale, cinématographique ou que sais-je encore, à conseiller aux lecteurs d’U-zine ?

Julien : Pour ceux qui seraient passer à côté, le dernier Anathema « We're here because we're here » est superbe et le 1er Black Country Communion est incontournable pour tous les fans de rock 70's ;)

U-zine : l’interrogatoire touche à sa fin. Merci à vous, je vous laisse donc conclure.

Julien : Merci à U-zine d'aider les jeunes groupes comme le nôtre à être diffuser, et à tous les lecteurs: continuez de soutenir les webzines et aller voir les groupes joués LIVE!!! Rock on!

Merci à Julien d'avoir trouvé un peu de temps pour répondre à mes questions.