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vendredi 20 avril 2007

Dying Fetus

Mike Kimball

U-Zine

U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !

Un nouvel album de Dying Fetus est toujours un moment particulier pour les fans de death métal. Surtout quand celui-ci arrive après quatre ans d'attente. U-zine a donc rencontré Mike Kimball (guitare) pour faire le point sur leur galette encore toute fraîche, “War Of Attrition”. Même si John Gallagher reste encore la tête pensante du groupe, on peut voir ici un Mike Kimball bien plus engagé dans le Foetus Agonisant qu'il n'y paraît...

Ma première question est tout simplement à propos de votre nom de groupe, Dying Fetus. En êtes-vous toujours satisfait car celui-ci est plus en relation avec un groupe traitant de gore que de politique, qui est pourtant votre principal thème dans vos paroles ?
Mike Kimball (guitare) : Effectivement, mais nous sommes toujours contents de notre nom de groupe. Il nous rappelle nos racines gore et peut toujours convenir pour certains sujets politiques ou d’autres thèmes que nous traitons encore. En plus, ce nom est toujours aussi choquant et marquant qu’à l'époque.

Concernant votre dernier album, “War Of Attrition”, peux-tu nous expliquer pourquoi les fans ont du attendre quatre ans entre celui-ci et “Stop At Nothing”?
En fait, nous avons passé trois ans à tourner intensivement. Nous avions commencé à écrire de nouvelles compositions quand nous avions un peu de temps, mais le processus d'écriture a fortement ralenti quand Erik Sayenga laissa la place de batteur vacante. Nous avons perdu beaucoup de temps pour retrouver à nouveau un bon batteur. Ceci est la principale raison de la longue durée qui s’est écoulé entre les deux albums.

Peux-tu nous en dire un peu plus sur votre nouvel album ?
John Gallagher est au chant et à la guitare comme toujours : il est le seul membre originel du groupe. Il y a aussi Sean Beasley à la basse (et maintenant aussi au chant) et moi à la guitare. Nous faisons partis des deux membres qui étaient sur le précédent opus et qui sommes dans le groupe depuis cinq ans ou plus. Notre nouveau collège à la batterie est Duane Timlin. Il nous vient du Texas. C'est un vieil ami d’autres groupes que l’on connaît.

Pourquoi Vince Matthews (ex-chant) a t’il quitté le groupe ?
Nous avions quelques raisons pour lesquelles nous avons du mettre fin à notre collaboration avec Vince. Appelez ça des "différences personnelles et professionnelles". Mais nous sommes toujours amis bien qu’il ne fasse plus parti intégrante du groupe.

Dying Fetus a connu de nombreux changements de line-up durant son histoire. Ne penses-tu pas que cela peut être un désavantage pour le groupe ?
Quelque part, c’est vrai que c’est toujours un désavantage puisque c’est évidemment mieux quand un groupe maintient un line-up constant. Mais la formation a évolué naturellement en partie grâce à l’arrivée de nouveaux membres et ça a été un atout dans de nombreux aspects. Parfois les changements de line-up sont simplement une part nécessaire à un groupe pour qu'il continue à faire de la bonne musique. Mais je sens que l’actuel line-up est vraiment solide.

John Gallagher (guitare/chant) est-il le seul à composer la musique et les paroles de Dying Fetus ?
John compose effectivement la plupart de la musique, mais pas tout. Par contre, il n’écrit que rarement les textes. Depuis que j’ai rejoint le groupe, je m’occupe d’écrire toutes les paroles. Mais pour la musique, nous contribuons tous sur certains titres, même sur l’album "Stop at Nothing". Sur cet opus, Sean a écrit “Parasites of Catastrophe”, j’ai écris “The Ancient Rivalry” ainsi que d’autres petites contributions qui ont servi à compléter quelques morceaux de John.

Toujours à propos de votre nouvel opus, peux-tu expliquer un peu plus en détail le titre « War of Attrition » (littéralement : Guerre d'Usure) ?
C’est la façon dont nous sommes bombardés par de nombreux aspects de la société. Ils essayaient d'influencer nos comportements et de changer nos habitudes ou nos modes de pensée. Et ce n’est souvent pas pour le meilleur mais plus pour essayer de nous conformer à une pensée unique.

Qui s’est occupé de l’artwork de “War Of Attrition” et depuis quand a t’il été créé ?
Pour cet opus, nous avons demandé à Orion de Repalse Records. Nous lui avons envoyé les paroles et avec le service graphique, ils sont revenus vers nous avec des trucs énormes ! Bien sûr, nous avons eu quelques inquiétudes à propos de la compréhension que les gens allaient avoir de celle-ci depuis que tout est si facilement compris de travers. Mais nous trouvions qu’il montrait bien l’ambiguïté du conflit des sentiments que vous exposons dans l’album.

Pourquoi tous les albums de Dying Fetus comportent 8 titres précisemment ?
Je ne suis pas sûr que ça se négocie toujours de cette façon ! Nous avons justement discuté de ça avec les autres membres parce que nous savons que 8 titres et 36 minutes, ça fait un peu court parfois. Peut-être que le prochain album en comportera plus, mais de toute façon nous préférons la qualité à la quantité.

Comment vois-tu l’évolution du groupe depuis ses débuts ?
Je pense qu’il y a eu une nette progression au niveau de la technicité au fur et à mesure des années. J’ai remarqué que les nouveaux morceaux sont bien plus durs à jouer que les anciennes chansons de notre setlist. Même les parties plus lentes sont plus alambiquées et d’une certain façon, plus plaisantes à jouer. Je pense que nous avons gardé un certain équilibre entre les parties rapides et déjantées, et les parties plus posées, mais l’équilibre tend vers quelque chose de plus technique. Ce qui est normal car nous devenons de meilleurs musiciens au fil des années.

On entend mieux la basse sur le nouvel album que sur “Stop At Nothing”. Est-ce un souhait de Sean Beasley ou est-ce du à la production ?
Dans Dying Fetus, nous aimons tous entendre le son de la basse et j'ai toujours pensé que l’on aurait du entendre plus de basse sur Stop At Nothing. Bien sûr, nous essayons toujours de mettre tous les instruments sur un pied d’égalité et de les rendre les plus audibles possibles. Pour cet album, nous avons travaillé durs pour avoir une basse qui sortait mieux que sur Stop At Nothing.

Êtes-vous content du boulot que fait Relapse Records en terme de promotion, concerts, etc… ?
Oui, nous sommes plutôt content de ce qu’ils font. Je pense que Relapse nous a toujours donné le support dont nous avions besoin et ils continuent à nous donner une aide de plus en plus appréciable avec chaque nouvelle sortie.

Quelques mots sur votre tournée européenne avec Skinless, Cattle Decapitation et War From A Harlots Mouth?
Je peux te dire que j’attends avec impatience cette tournée depuis qu’elle a été confirmée. Skinless sont de vieux amis grâce à des tournées communes ; donc nous sommes évidemment excités de partager une tournée avec eux. J’ai aussi entendu dire que c’était la première tournée européenne pour Cattle Decapitation et ce sera bien sûr très excitant pour eux comme pour nous. J’attends aussi de rencontrer War From A Harlots Mouth. On va former un joli pack que les fans vont adorer.

Vous ne faites qu’une seule date en France (ndlr : à Paris). Avez-vous prévu d’autres dates dans nos contrées ? Peut-être une participation au Hellfest de dernière minute ?
Nous avons effectivement d’autres plans de dates européennes, qui incluent quelques dates dans des festivals, essentiellement en août par contre. Personnellement, j’aime bien jouer en France. J’ai remarqué que la fosse est généralement incroyablement excitée. En effet, un de mes meilleurs souvenirs est quand nous avons joué au Fury Fest avec Suffocation et Fear Factory. Comment c’est trop bon de jouer si près du célèbre circuit des 24 heures du Mans ! Et j’adore aussi jouer à La Loco à Paris, qui est d’ailleurs une de mes villes préférées en Europe.

D’ailleurs, que pensez-vous des fans français ?
Quand j’ai eu la chance de faire un peu de visite avec eux, ils étaient toujours très chaleureux et amicaux. Nous nous sommes toujours sentis les bienvenus dans chaque salle dans lesquelles nous jouons.

Et toujours pour rester sur le thème de la France, parlons un peu politique vu que c’est le sujet de prédiction de Dying Fetus. Etant en pleine période d’élections, tu as du t’informer un peu sur les politiques françaises. Qu’en penses-tu ?
A peu près la même chose que ce que je pense des politiques américaines, mais j'essaye de pas trop y prêter attention. Les gens devraient juste se rappeler qu’il y a une différence entre les habitants d’un pays et les politiques ou ses leaders. Pour moi, les gens et la culture sont plus important que le climat politique actuel. Je considère les français comme un solide allié, aussi bien culturellement que constitutionnellement. La statue de la Liberté est un symbole important pas seulement de notre amour de la liberté, mais aussi de notre fraternité avec le pays que nous l’a donné.

Tous les membres de Dying Fetus ont les mêmes idées politiques ?
Oui, nous ressentons plus ou moins tous les mêmes opinions. Mais depuis que j’ai commencé à écrire les textes, nous avons la liberté d’élargir les sujets traités et d’écriture en mettant un peu moins l’accent sur la politique. C’est un choix que nous avons tous voulu faire…

Les derniers mots sont tiens. Une blague, un coup de gueule, un mot ? Fais ce que tu veux…
J’ai déjà fait ma blague sur Microsoft aujourd’hui, donc je voudrais juste dire que nous apprécions énormément tous nos fans pour leur fidélité et leur support continus. Nous espérons que vous aimez notre nouvel album et que vous viendrez nous voir en concert bientôt !

Merci à Mike et à Phil pour cette interview.