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mardi 18 janvier 2005

Soilwork

Bjorn - Speed - Strid

U-Zine

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Calé à la dernière minute dans le planning d'interview de Soilwork, me voilà dans l'obligation de faire court. C'est donc un Bjorn Strid fatigué - ayant fait la fête la nuit précédente - mais heureux d'être là, qui s'est collé au traditionnel jeu des questions réponses sur le nouvel album des Suédois, tout en mangeant son kebab !

U-Zine : A force de sortir un album par an, n’êtes-vous pas à court d’inspiration ?
Bjorn "Speed" Strid (chant) : Je ne pense pas qu’on puisse être en manque d’inspiration… De la bonne musique restera toujours de la bonne musique. Lorsque nous tournons, nous enrichissons nos idées et donc notre inspiration. Avant de sortir notre nouvel album, nous avons énormément tourné ce qui nous a permis de composer quelque chose de différent... de plus frontal, je dirais ! Et c’est ça qui va faire que l’album va marcher.

Comme à chaque fois, on sent une rupture entre le nouvel album et le précedent. Avec Stabbing The Drama, on remarque que les parties agressives sont très différenciées des parties mélodiques.
On ne voulait pas toujours faire la même chose et composer quelque chose de trop brutal pour chaque morceau. On a donc introduit des mélodies qui rafraîchissent les titres car ça nous a paru évident. On ne s’est pas dit "On va enregistrer un morceau 100% brutal", on a donc décidé d’introduire des parties plus expérimentales. Nous procédons toujours un peu pareil depuis les débuts de Soilwork, même si, aujourd’hui, il y a beaucoup plus de chants clairs et de riffs plus typés mélodiques afin d’équilibrer notre musique au mieux.

Et tu ne crois pas que vous avez choisi la facilité avec ces parties mélodiques bien plus présentes ?
C’est difficile à expliquer en fait… Nous n’avons pas introduits du chant clair juste par facilité, nous l’avons plutôt fait pour rendre notre musique plus intéressante et évolutive. C’est un challenge pour nous de faire quelque chose de nouveau à chaque fois que nous entrons en studio afin de ne pas nous répéter. Je pense que c’est primordial de ne pas faire à chaque album la même musique… Nous ne voulons pas avoir deux albums qui se ressemblent !

C’est donc pour cela qu’au début vous sonniez plus comme du At The Gates et qu’aujourd’hui plus comme du "nu-metal" ?
C’est vrai qu’au début, notre musique ressemblait à celle d’At The Gates, mais là était le problème ! Nous n’avions pas encore notre son, nous voulions avoir un son propre à Soilwork. Voilà pourquoi nous avons évolué. Aujourd’hui, nous jouons une sorte de metal plus moderne, certes, influencé par de nombreux groupes, mais propre à nous-même.

Entrons un peu plus dans le détail, maintenant… Pourquoi avoir appelé votre album "Stabbing The Drama" ?
C’est une déclaration très personnelle du groupe qui signifie dédramatisé. Car, aujourd’hui, tout est excessif. Il y a quelque temps, on parlait du son de Göteborg, aujourd’hui de la New Wave Of American Heavy Metal… Et je pense que c’est très dangereux d’attacher tant d’importance à des idées préconçues qui n’en valent pas la peine et qui mettent tous les groupes dans le même sac. On a donc voulu montrer avec cet album que nous étions unique et que la musique de Soilwork possédait son propre son facilement reconnaissable.

Je vois que tu ne portes pas dans ton cœur cette définition de New Wave Of American Heavy Metal.
(rires) Il y a des bons groupes qui entrent dans cette catégorie, cependant, il y a trop de groupes qui sont catalogués dans cette définition et à l’égal du son de Göteborg, on retrouve plein de groupes de merde.
Donc, il faut savoir différencier les grands groupes tels que Killswitch Engage ou Unearth et tous les groupes suiveurs sans grand intérêt malheureusement.

Le guitariste de Mnemic, Mircea, s’est chargé de dessiner votre pochette. Comment s’est passée votre rencontre ?
(la bouche pleine) Il faisait beaucoup de design d’albums avant de s’occuper de nous. Il nous a demandé un jour si ça nous bottait qu’il nous fasse notre. Nous avions conçue une pochette très floue et abstraite, mais Mircea nous a dit qu’il avait une idée pour nous. Et je trouve que cette image très directe est en osmose avec le titre. Ainsi, quand tu iras chez ton disquaire, notre pochette te sautera directement aux yeux car elle sera contrastée avec la majeure partie des albums metal qui sont abstraits et sanguinolents. C’est donc une très bonne idée, qui nous permettra de nous démarquer encore une fois.

Et que penses-tu de Mnemic en général, sachant que vous allez prochainement tourner avec eux ?
C’est vraiment un groupe génial. On a eut la chance de tourner avec eux lors de notre précédente tournée Européenne et on a bien sympathisé. Leur musique est vraiment atypique et sans détour, voilà pourquoi nous allons retourner avec eux…

Pour en revenir à votre nouvel album , pourquoi avez-vous fait appel à Daniel Bergstrand derrière les manettes ?
Tout simplement car il dégage une présence sur la production de chacun de ses albums, encore une fois, plus directe. Sur le précédent album, nous avions un son plus clean et claquant, or cette fois-ci nous voulions une sonorité plus acoustique et « nue ».

On peut constater de nouveaux effets vocaux. Est-ce l’œuvre de Daniel ?
Non pas vraiment. En effet, je suis un fan de ces effets radios. Or on ne voulait pas mettre trop d’effets sur cet album afin de rendre l’album plus direct et punchy. Pourtant, on a tous trouvé intéressant d’inclure cette sonorité craquelant malgré le fait que ce soit un effet, car tu peux vraiment sentir cet effet comme s’il était à ta portée…
Cette nouveauté nous fait du bien, car sur les précédents albums, il y avait beaucoup plus de chant harmonique, aujourd’hui, tu as un chant linéaire avec un côté plus catchy dans un sens !

Sur cet album, les parties de clavier sont plus en retrait que d’habitude, pourquoi ?
Le clavier est plus en fond sonore pour faire place au son des guitares. Nous voulions que les parties de claviers jouent un rôle d’effet sonore ajoutant un plus à notre musique par leurs côtés intriguant. Pour en saisir toutes les subtilités, tu dois réécouter l’album plusieurs fois avec une oreille attentive.

N’est-ce pas aussi pour faire place à Dirk Verbeuren ?
(rires) Bien sûr ! Il nous fallait mettre les parties de batterie car Dirk est un batteur incroyable… Il fait partie de cette classe de batteurs qui, tout en jouant très vite, possèdent toujours ce groove si unique…
Il faut reconnaître que sa présence représente une grande partie de l’album, surtout que la batterie et les guitares se compensent l’un, l’autre parfaitement !

Comment en es-tu venu à bosser avec Dirk ?
On l’a connu il y a quelques années car nous étions sur le même label Listenable Records et il nous avait déjà épaté. Il s’avérait que Dirk aimait beaucoup Soilwork donc son intégration au sein du groupe s’est faire toute seule. De plus, sa venue au sein du groupe apporte vraiment une touche de fraîcheur qui manquait à notre son. Le problème reste qu’il ne peut être notre batteur permanent vu qu’il préfère continuer à jouer dans Scarve… Et, on ne peut pas le forcer à nous suivre et le voler aux français, on doit donc trouver une solution pour satisfaire tout le monde.

Donc on peut s’attendre à le voir jouer en live avec Soilwork de temps en temps ?
Oui, il sera présent à nos côtés lors de notre tournée Américaine. Ensuite on verra, vu qu’il tournera avec Scarve… On doit absolument trouver une solution !

En parlant de vos tournées avec Dirk… Quels sont vos projets après votre tournée US ?
Après notre tournée aux Etats-Unis, on devrait faire un maximum de festivals, puis nous retournerons aux Etats-Unis avant d’enchaîner sur le Japon, l’Australie et l’Europe… Nous aimerions aussi aller en Amérique du Sud, car nous n’avons encore jamais joué là-bas.

Et plus particulièrement pour la France ?
Cet été… J’aimerai pouvoir jouer demain (rires). Notre tourneur est en train de booker notre planning de tournées, mais nous devrions sans doute faire le Fury Fest !

Au fait, vous allez tourner un clip pour Stabbing The Drama
C’est déjà fait. On l’a enregistré un peu avant Noël et il devrait être disponible dans deux semaines environ. C’est une vidéo très intense, focalisée sur une seule personne, ce qui est plutôt novateur pour un clip de metal extrême. Ce sera à la fois très metal tout en ayant une touche de fraîcheur.

Les derniers mots sont à toi…
J’espère que nous serons très bientôt de retour pour jouer cette fois-ci J’adore jouer dans votre pays, d’ailleurs, tout le groupe aime jouer ici. Il y a toujours une grande communication avec le public français qui nous est très dévoué !

Un grand merci à Valérie pour nous avoir trouvé un créneau horaire.