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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Yob

Yob

LabelSelf Release
styleStoner/Doom
formatAlbum
paysUSA
sortiejanvier 1999
La note de
U-Zine
7.5/10


U-Zine

U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !

Après vous avoir laissé il y a quelques temps avec la chronique de la totalité de la discographie de Neurosis, je m’attaque désormais à un autre gros nom de la scène : Yob. Véritable légende pour les amateurs de Stoner/Doom psychédélique et progressif, il est grand temps de rendre hommage à une des entités musicales les plus denses et les plus intenses. Pourtant, si le trio de l’Oregon est désormais reconnu comme un des piliers du style et est signé sur Neurot Records, le label de Neurosis, il n’en fut pas toujours ainsi. Je vous propose donc de revivre avec moi et mes écrits l’ascension de Yob de manière chronologique. Retour donc sur la naissance de ce groupe fabuleux avec la première démo éponyme sortie en 2000.

Que ce soit la pochette originale (relativement moche d’ailleurs) ou celle de la réédition, l’illustration de cette première démo pose clairement les choses : la musique de Yob se veut psychédélique et cet aspect transpire du style du trio dès la première écoute.

« Our world is a projection of mind. »

Pour ceux qui sont familiers avec la discographie du groupe, sachez que cette démo est clairement plus typée Stoner que le reste de la carrière de Mike Scheidt et sa bande (même si Elaboration of Carbon reste encore ancrée dans cette mouvance.) Les titres sont déjà longs, allant de six à douze minutes, mais ce n’est encore une fois rien comparé à un morceau comme l’éponyme de The Illusion of Motion qui s’étend sur pas moins de vingt-six minutes. Comme je l’ai déjà dit, cette démo est plus Stoner que le reste de la discographie, mais on retrouve d’ores et déjà ce riffing lourd et caractéristique qui sera une des marques de fabrique du trio comme sur Silence (titre qui comprend également un solo, autre particularité chère au père Scheidt).

« No religion can live without it. The truth of everything needs no religion. »

Revolution est le théâtre de quelques expérimentations de Mike Scheidt qui ne quitteront jamais le trio, usant et abusant d’effets et de disto apportant ce côté psychédélique à la musique de Yob. Pourtant la véritable ossature de ces trois morceaux est un riffing lourd et entrainant, plaçant le groupe pas si loin des formations de Stoner traditionnel comme Kyuss ou Orange Goblin même si l’on sent déjà que Yob ira bien plus loin. Dogma, lui, fait davantage penser à Black Sabbath, avec un aspect résolument rock’n roll et très 70’s. Ce titre contient d’ailleurs un sample que n’aurait pas renié Neurosis sur un titre comme Lost (Enemy of the Sun). Sa voix est également moins sombre et moins tourmentée qu’elle sera après quelques albums. On sent encore de la chaleur dans sa voix, et Mike Scheidt n’utilise pas encore de growl. Il part également moins dans les aigus. Si certaines personnes peuvent être agacées par cette voix « gonflée à l’helium » sur les derniers opus, il n’en est rien ici.

« We cannot purify the water to remove all of our sins. »

Je possède la réédition de Ravens Eye Records datant de 2008 qui contient, en plus des trois titres originaux, une version de White Doom en live enregistré lors d’un concert chez eux en 2005. Curieux choix d’ailleurs, mais intéressant car l’évolution entre ces deux périodes est ainsi mise en évidence (même si ce titre n’aurait pas dépareillé sur cette démo).

« Looking for a revolution. Looking for a brand new way. » C’est exactement ce qui va aboutir de cette démo quelques années plus tard ! Vous l’aurez compris, même si nous assistons encore aux germes du style Yob, la grande majorité des éléments sont déjà présents et ne demandent qu’à prendre vie. Embarquez avec moi dans cette grande aventure, la magie de Yob s’offre à vous.

To be continued…


1. Silence
2. Revolution
3. Dogma
4. White Doom (live) (Réédition)

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