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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Issfenn

Issfenn

LabelHvergelmir Records
styleBlack Metal
formatAlbum
paysCanada
sortieseptembre 2011
La note de
U-Zine
8/10


U-Zine

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Dans le monde de la musique en général, et dans le Black Metal en particulier, c’est bien souvent qu’il est nécessaire de passer par la case ‘démo’ avant de prétendre à la distribution d’un album à part entière.

Certains n’ont pas besoin de s’encombrer de ça.
Issfenn, par exemple, néglige les préliminaires et rentre directement dans le tas (élégant, je sais), en proposant son premier album éponyme, en septembre 2011. Ce duo composé de Vitrid et Xost, venus des terres gelées Canadiennes signent ici avec Issfenn un album de Black Metal. Du pur, du vrai, à l’ancienne.

Vous n’aurez pas besoin de plus de quelques minutes pour savoir où Issfenn va vous emmener, et il ne s’agit pas ici d’un reproche bien au contraire. Comme si l’âge d’or de l’Art Noir avait été cristallisé jusqu’à aujourd’hui, Issfenn parvient à le reproduire avec la même conviction, de la prod à la composition, tout sur cet album suinte la sincérité et l’affection féroce pour l’univers Black Metal.
Assez raw, Issfenn se rapproche d’un son croustillant que n’auraient pas reniés les deux briscards de Darkthrone, période A Blaze in a Northern Sky (qui n’est manifestement pas passé très loin des oreilles du groupe), avec sa batterie en arrière plan, la basse noyée et des guitares hurlantes.
Les influences sont multiples, Bathory époque Hammerheart (le final du morceau d’ouverture The Berrayal), Darkthrone, nous le citions, et pour autant, Issfenn évite avec brio le plagiat. Sans hurler au génie, là n’est pas le propos, Issfenn a bien encadré l’héritage des grands-pères et y ajoute un peu de dépoussiérant en lorgnant parfois vers le Black’n’roll, gavé de rythmiques catchy, puis revient à la primitivité punk/thrash (Bicephalic) qui constitue un facette important du style, assène quelques parties plus mélodieuses qui rappellent Blessed in Sin (Plague Bringer), et ne néglige pas l’atmosphère crasse si chère au genre (l’excellente Helm of Hell).

Pas forcément neuf, mais certainement pas ‘trop vieux’ le son d’Issfenn apporte une touche diffuse mais nécessaire de modernité tout en conservant l’essence du Black Metal. Il n’a pas cherché à gommer ses défauts qui font aussi ses charmes, une batterie parfois un peu à la ramasse, un peu de confusion dans la rythmique, suffisamment rare pour insuffler ce qu’il faut de dimension organique à l’œuvre, autant d’éléments que l’on aime à retrouver, surtout quand tout le reste est aussi bien branlé. Les codes sont respectés, et le récital traverse à peu près tout ce que le Black Metal old-school peut proposer.

En conclusion, Issfenn ne va pas révolutionner le genre en l’état actuel des choses, et m’est avis que là n’était pas leur propos. Avec cet album éponyme, il ne fait aucun doute que l’amateur du Black Metal fait dans les vieux pots y trouvera son compte d'un air ravi, et, s’il ne fera pas date dans l’histoire du style, il y a fort à parier que vous y reviendrez fort souvent, et non sans déplaisir. Pour un premier jet, c'est déjà beaucoup.

Ne manquera plus qu’au duo de développer identité plus marquée pour que la réussite soit totale.
Une bien bonne surprise.

1. The Betrayal
2. Plague Bringer
3. Bicephalic
4. Helm Of Hell
5. Mindless March
6. Bile
7. Light's Last Sigh On The Equinox