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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Funeralium

Deceived Idealism

LabelOstra Records
styleExtreme Doom Death Metal
formatAlbum
paysFrance
sortiedécembre 2012
La note de
U-Zine
9/10


U-Zine

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L'album éponyme ne m'ayant que partiellement convaincu, la sortie d'un nouveau disque Funeralium ne faisait pas parti de mes priorités d'écoutes. Pourtant, un événement allait changer ma vision des choses : le dernier concert en date du groupe dans la capitale normande et notamment les nouveaux morceaux joués ce soir là (« Hang These Bastards », « Deceived Idealism » et « 21st Century Ineptia ») qui m'auront plus que convaincu. Rien que d'y penser, je ressens encore le souffle du final Dark Metal du dernier morceau cité me parcourir. Tant d'éléments que vous font vous languir d'un (double) album qui s'annoncent déjà comme une des - si ce n'est LA - grosses sorties Doom Metal de l'année et pourtant cette fin d'année risque d'être très chargée en la matière.

Je me rappelle de l'album éponyme que je trouvais un peu trop propre sur lui notamment au niveau de la production par rapport au concept extrême que Funeralium revendiquait. Pour ce Deceived Idealism, la musique n'est plus la même et dès le premier titre « Blood, Phlegm And Vomit », je me rends à l'évidence que la formation a été bien plus loin dans la torture auditive et atteint, enfin, le niveau qu'on attendait d'elle sur album. Ce titre très court est totalement infâme puisqu'il n'est composé que de larsens et de bruits en tout genre que seuls les hurlements entre désespoir, haine et folie de Marquis viennent surplomber. N'essayez pas d'imaginer le résultat, vous n'arriverez jamais à sa cheville. Il faut l'écouter pour se rendre compte de la grandeur du truc parce que moi ce genre de morceaux aussi dégueulasses que bien pensés (c'est dire si c'est dégueulasse !), ça me fout une trique pas possible comme devant un film bien gore. On est déviant ou on ne l'est pas... Funeralium l'est.

Le reste des morceaux est un peu plus dans les « clous » si tant est qu’avoir six morceaux pour une heure trente de musique, c’est être dans les clous. Néanmoins, pour quiconque aura écouté et par conséquent, aimé Funeralium ou Ataraxie (Berserk et Marquis étant des membres communs aux deux formations) au moins une fois dans sa vie, il n’y aura pas de grosses surprises au niveau de la construction des morceaux. Les deux groupes composent leurs morceaux un peu de la même manière avec des riffs qui peuvent paraître assez proches par moment mais les finalités ne sont pas du tout les mêmes. Funeralium, bien plus malsain et misanthrope, est encore plus influencé qu’Ataraxie par les mélodies du Dark Metal (alors que ce dernier en avait quand même un peu usé sur la réédition de sa démo The Other Path) comme pour délivrer le monde de son inutilité et de sa médiocrité par des vagues répétées de Napalm. Evidemment, ça ne peut que vous souffler à chaque fois et c’est là que Funeralium fait fort, très fort. Sur l’heure et demi que compte ce double album, il n’y a pas de temps mort. On ne s’ennuie jamais car chaque riff de guitare, chaque vrombissement de basse, chaque frappe sur les futs, chaque hurlement de Marquis possède un petit quelque chose en plus qui fait toute la différence et quand bien même, une once d’ennui commence à s’installer, le rythme change pour la faire partir très loin. Comment peut-on construire des morceaux aussi longs, aussi fouillés qui peuvent être aussi limpides pour l’auditeur ? C’est assez dingue, d’autant plus quand ça dure comme ça depuis plusieurs albums. Il n’y a que l’accélération finale de « The Higher We Climb, The Harder We Fall » qui dérange mes petites oreilles pourtant pas si sensibles que ça. Elle tombe un peu comme un cheveu sur la soupe, ce qui ne l’empêche pas d’être suffisamment géniale pour boucler comme il se doit Deceived Idealism.

Chacun des morceaux prend sont temps mais finit toujours par nous exploser dans la gueule dans un élan de nihilisme à vous en glacer le sang. Ce qui est fou, c’est que là où dans la plupart des albums, on arrive à trouver un très grand morceau voire deux ou trois dans le meilleur des cas, sur celui-ci, il y en a cinq sur six et encore, c’est bien pour chipoter que je mets « Hang These Bastards » un peu en dessous du reste alors qu’il tient plus que largement la route.

Il me reste encore beaucoup d’albums de Doom à écouter d’ici la fin de l’année mais j’ai du mal à m’imaginer qu’un seul puisse surpasser l’homogénéité qualitative de ce Deceived Idealism qui va très loin dans tous les sens du terme. Avec Funeralium, vous apprendrez à aimer vous faire mal et encore plus à aimer faire mal aux autres.

CD 1
1. Blood, Phlegm And Vomit
2. 21st Century Ineptia
3. Deceived Idealism

CD 2
1. Hang These Bastards
2. Don't Hope For Any Better Things
3. The Higher We Climb, The Harder We Fall