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Le plus dur dans une chronique, ce n'est pas de développer, d'argumenter ou de conclure. Non le moins évident, c'est l'introduction. Alors de temps en temps, on a la flamme, le groupe qui nous inspire et tout vient très vite et puis d'autre fois comme ce soir, on ne sait pas quel bois se chauffer, on tâtonne et au final, on finit par dire de la merde comme ce que je viens de faire. Mon seul mérite aura été d'arriver à trouver un fil conducteur pour partir vers ce dont je voulais vraiment vous parler : I Exist.
Formé en 2008 dans la capitale australienne Canberra, I Exist est un groupe de Sludge à six têtes dont trois guitaristes qui sort avec II : The Broken Passage son deuxième album (merci Captain Obvious) qui devrait lui permettre de se faire un petit nom sur la scène en vogue du Sludge/Stoner. N'y recherchez aucune originalité, I Exist est là avant tout pour se faire plaisir en jouant fort la musique qui lui plait. Au détriment de la recherche artistique, le groupe joue la carte de la spontanéité directement puisée dans ses racines Punk Hardcore que ce soit dans l'énergie déployée ou dans les structures de morceaux qui ne durent que très rarement plus de trois minutes. Le coté Stoner se ressent, lui, dans les voix des chanteurs qui me rappellent Yoshiaki Negishi, l'ancien chanteur de Church Of Misery sur Houses Of Unholy. Il se ressent évidemment dans le groove et la lourdeur des riffs inhérents au style. Cela donne, bien sur, un album fun qui fait rapidement dire que dans un genre sensiblement semblable, Black Tusk peut se faire du gros souci surtout au niveau de la durée de vie. En plus, le fait de ne pas avoir cette production made in Savannah ne fait que rajouter un peu plus de fraicheur à cette œuvre venue des antipodes qui contient à mon sens, deux très gros tubes Sludge : « Ghost Of A King » et « Black Unicorn ». Pour le reste la facette Sludge énergique, il n'y a rien qui saute aux oreilles que ce soit dans le bon ou le mauvais sens. C'est fun, c'est nickel, super pour passer du bon temps pépère sans se prendre la tête.
A coté de cette partie « violente » qui concentre quand même neuf des quatorze titres, il y a des morceaux plus longs, plus planants, plus introspectifs, presque Post-Core sur lesquels on laisse du temps (pas trop tout de même) pour développer une atmosphère et ce sont justement les meilleurs moments de l'album avec de superbes soli puisant leurs influences dans le Blues mais ils sont placés de manière bizarre. « Winter's End » vient ouvrir l'album de façon subtile comme pour mieux faire ressortir la bestialité de « Ghost Of A King ». « The Riders Ode », non sans rappeler « The Forgotten One » de Times Of Grace, fait office de trêve en plein milieu de ce déferlement de violence. Enfin, « Wretched Earth » et « Return To Cosmos » concluent l'album de forte belle manière, notamment la première avec cette basse lancinante qui vient introduire une excellente seconde partie plus énergique. Le meilleur morceau de l'album, simplement. Je n'aurais pas été contre le fait de disséminer ce genre de titres un peu plus souvent sur l'album de sorte qu'ils fassent ressortir les morceaux plus pêchus mais aussi parce que ces titres rayonnent et disposent, paradoxalement, d'un potentiel accrocheur plus important par rapport aux titres plus courts.
Attention, je ne cherche pas à dire que le groupe ne devrait faire que des titres plus longs. Justement, cette hétérogénéité dans la forme permet de faire ressortir chacun des deux visages de I Exist tout en gardant un album homogène dans son fond. Nul doute que grâce à II : The Broken Passage, le groupe devrait se faire un nom et exister sur cette scène.
1. Winter's End
2. Ghost Of A King
3. Wyverns Keep
4. Blades Ruin
5. Black Unicorn
6. The Riders Ode
7. Acid Strain
8. Lungs Of Mire
9. Fleshold
10. Mammoth Falls
11. Immortal Mare
12. Wretched Earth
13. Return To Cosmos