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Le grand royaume du folk/pagan metal s’agrandit d’années en années. Il faut avouer que depuis 5 ou 6 ans, la scène s’est fortement développée apportant avec elle son lot de bons mais aussi de bien mauvais groupes. Globalement, les bons groupes ont réussi à tirer leur épingle du jeu et à rejoindre des tournées spécialement orientée pour les vikings et autres guerriers en armures. On a ainsi vu se développer les Paganfest et autres Heidenfest. Et c’est précisément au Heidenfest, à l’automne 2010 que j’ai enfin eu l’occasion de voir Heidevolk, groupe hollandais que j’appréciais depuis quelques albums déjà. Leur prestation, énergique, le chant clair et le visuel m’avait laissé sur le cul, à tel point qu’il fut l’un de mes meilleurs souvenirs lives.
Et c’est ainsi 16 mois plus tard, en février 2012 que l’on retrouve nos amis bataves pour leur quatrième album, intitulé en toute logique « Batavi ». Un titre assez peu surprenant puisque depuis leurs débuts, la formation a toujours mis un point d’orgue à honorer la terre de leurs ancêtres et leurs cultures (comme 95% des groupes de pagan, dit en passant). Néanmoins, notons que Heidevolk, depuis trois album offre une régularité indéfectible à raison d’un album tous les deux ans, le tout chez Napalm Records, comme depuis leurs débuts.
Le plus dur, lors de l’écriture d’un groupe que l’on apprécie tout particulièrement, c’est d’entamer le gros du sujet. Comment rester neutre ? Comment décrire la musique dernière génération d’un groupe dont on a si longtemps écouté les albums ? Même après 10 ou 15 écoutes, les mots viennent à manquer, et c’est exactement le cas ici. Ce qui apparait comme frappant dès les premiers titres, c’est la nouvelle orientation musicale du groupe. Bien évidemment, rien de radical, Heidevolk ne s’est pas mis du jour au lendemain à jouer du black ou du death, mais l’ambiance est résolument plus sombre qu’avant.
Alors qu’on avait auparavant des mélodies très chantantes, comme sur Vurlgaris Magistralis ou sur l’introduction de Saksenland, on se retrouve ici vers un genre allant plus tapiner dans le viking métal, sombre et puissant que sur du pur pagan/folk, souvent propre à lever son verre. En même temps, Heidevolk n’a jamais été Korpiklaani et s’est toujours efforcé de traiter des sujets plus sérieux que les 1001 méthodes pour détruire son foie. Quoi qu’il en soit, on sent ici une froideur dans leur musique que l’on n’avait pas l’habitude d’entendre. Cependant l’âme même du groupe n’a pas changé, on retrouve toujours les deux chants clairs de Joris et Mark.
Une chanson sort résolument du lot : Veleda, du nom de la prêtresse dans la mythologie germanique (eh oui, Véléda, ce n’est pas uniquement pour écrire sur des tableaux blancs !). Un titre uniquement musical et acoustique, qui donne du relief à l’album puisqu’il est habillement placé au milieu. Notons par ailleurs que les trois derniers titres sont de véritables petites tueries, à l’image de Als De Dood Weer Naar Ons Lacht, et son final à toute vitesse !
Est-ce l’album de la maturité ? Très probablement. Ceci dit, même si le ton s’est résolument durci, leur musique est toujours resté intègre et fidèle à celle de leurs débuts. Disons que la fosse risque d’être plus bordelique que de simples farandoles à leurs futurs concerts !! On a parfois l’impression que le groupe tire vers le style de Finsterforst, plus que vers le métal d’inspiration batave de leurs débuts. Quoi qu’il en soit, cet album devrait en surprendre quelques-uns. Néanmoins, il faut reconnaitre qu’Heidevolk est un groupe qui ose innover, alors que beaucoup (Eluveitie, Korpiklanni et consorts …) semblent se reposer sur leurs acquis passés. Et rien que pour ça, le groupe mérite d’être soutenu, c’est une attitude assez peu courante dans le folk/pagan.
1. Een Nieuw Begin
2. De Toekomst Lonkt
3. Het Verbond Met Rome
4. Wapenbroeders
5. In Het Woud Gezworen
6. Veleda
7. Als De Dood Weer Naar Ons Lacht
8. Einde Der Zege
9. Vrijgevochten