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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Iron Fire

Voyage Of The Damned

LabelNapalm Records
stylePower Metal
formatAlbum
paysDanemark
sortiejanvier 2011
La note de
U-Zine
5.5/10


U-Zine

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Iron Fire est né au moment où la branche heavy du métal avait besoin d'un nouveau souffle tant ses débuts commençaient à être loin et ses idoles fatiguées. De l'autre côté du Rhin des groupes comme Hammerfall ont pris la relève avec un certain brio et ont été suivis par une horde de groupes dans ce que l'on a appelé le « true metal ». Le groupe qui nous concerne aujourd'hui est né de cette mouvance, qui, une fois les inutiles débats et autres querelles de clochers mis de côté, s'est éteinte, ne laissant vivant que les meilleurs ou les mieux soutenus par leurs labels. Dans ce darwinisme métallique, les Danois ont réussi à survivre et à sortir son septième album. L'histoire de ce groupe est un vrai mélo, les membres ont changé, ils se sont fait virés de leur premier label, la critique a souvent été dure avec leur musique mais ils survivent et sont toujours là, pour les fans.

Et pour marquer au fer rouge leur nouvel album Voyage of the Damned, Iron Fire veut montrer que rien n'a changé en gardant des pochettes entre mythologies et fantastique. Pas de quoi se relever la nuit, les personnages ne sont pas vraiment attirants et la scène n'est pas très explicite (c'est un pont ? Un dragon ? Un pont-dragon ?) mais au moins le concept est planté et on sait qu'il n'y a pas tromperie sur la marchandise. On sent les effluves d'un bon vieux heavy métal bien solide nous chatouiller les narines. En plus, ils se sont payés le Hansen studio pour être à la hauteur, donc vous vous imaginez que le son ressorti est comme il faut sur tous les aspects.

Et directement après une petite intro de mise en ambiance The Dark Beyond, les riffs de Enter Oblivion OJ 666 viennent nous exploser aux oreilles. Iron Fire a voulu frapper fort avec ce premier morceau très énergique avec un clavier bien aigu pour appuyer des effets à consonances quasi futuristes. Chanson coup de poing qui ne laisse pas de temps pour respirer, on sent que les Danois ont envie d'en découdre avec leurs détracteurs : refrains qui passent bien, soli bien placés et batterie précise tout en étant rapide.

La marque Iron Fire s'explique assez facilement : claviers plus grosses guitares, une ambiance poussée par de gros riffs et un son qui fait honneur à son genre. Après côté composition, on dégage deux tendances assez nettes qui ne rendent pas de la même manière au final. On a d'un côté des titres qui privilégie l'énergie et une ambiance massive qui prenne au mot heavy tout son sens comme With Different Eyes. Moins de mélodies et de fioritures mais un aspect direct qui aplatit la chanson en terme de variété mais qui donne envie de secouer la tête. On pourra y classer Realm Of Madness ou encore Ten Years In Space.

D'un autre côté, on trouve des titres plus mid-tempo où les riffs sont plus écrasants comme Taken ou le single Leviathan. On se sent ici plus dans une machine en marche qui écrase tout sur son passage. Un peu plus de changements dans ces titres là sans pour autant que l'on ne s'y retrouve plus. Car c'est bien là le souci de Voyage Of The Damned, le groupe peine à transporter l'auditeur et parfois à l'intéresser et donc à accrocher son oreille. Les efforts sont évidents mais en écoutant l'album, on sent qu'ils ont voulu montrer qu'ils sont capables de tout faire dans leur style sans pour autant apporter quelque chose de neuf. Alors imaginez quand on connait le genre depuis plus de quinze ans, on sait que tout a été fait. On se perd dans les titres et on se surprend à décrocher car on arrive pas à être passionné, j'en veux pour exemple Verge To Collide, qui tente d'explorer un certain côté épique, mais s'arrête au seuil et peine à convaincre.

Et même quand Iron Fire cherche son salut dans un titre long avec comme aide de chant Nils K Rue des fabuleux Pagan's Mind, on s'embourbe dans du moyen, trop moyen pour élever le débat. Les soli ne sont pas marquants et le timbre du chanteur n'emporte pas les foules. On ne peut pas nier qu'il y a une certaine variété dans le chant avec un peu d'extrême et des tonalités plus ou moins agressives, mais on a peine à imaginer la catastrophe s'il ne les utilisait pas. C'est un sentiment difficile à exprimer, et c'est ce qui rajoute de la subjectivité à cette chronique, mais on a beaucoup de mal à se sentir emporté par le chant qui est sensé mener la musique. Alors sur un titre comme Dreams Of The Bad Moon, rien ne vient soulever la rythmique, assez lente et répétitive et quand le chant se fait un peu geignard, là on perd tout intérêt pour le titre.

Comme vous le comprenez, on a du mal à s'emballer pour cet album. Voyage Of The Damned n'est ni totalement raté, ni extrêmement bon. Sans que 'on ait envie de reprocher des milliers de choses à Iron Fire, on peut leur dire qu'ils n'apportent pas à un genre qui a réduit la voilure depuis un moment et qui compte de sérieux leaders comme Mystic Prophecy, qui n'a aucun mal à emporter les suffrages. Les titres les plus musclés plairont sans doute, mais le reste reste encore un peu faible côté inspiration pour que le fan s'y retrouve de manière durable, les refrains sont trop légers et aucun titre ne semble s'imposer comme hymne. Dommage, les efforts sont louables mais non aboutis, comme disait un de mes profs. Album à mon goût dispensable.

01. The Dark Beyond
02. Enter Oblivion OJ-666
03. Taken
04. Slaughter Of Souls [feat. Dave Ingram]
05. Leviathan
06. The Final Odyssey
07. Ten Years In Space
08. Voyage Of The Damned [feat. Nils K. Rue]
09. With Different Eyes
10. Dreams Of The Dead Moon
11. Verge To Collide
12. Realm Of Madness
13. Warmaster Of Chaos [Digipack bonus]