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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

NKVD

Vlast

LabelThose Opposed Records
styleBlack Metal
formatAlbum
paysFrance
sortiefévrier 2011
La note de
U-Zine
9/10


U-Zine

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A l’époque où Myspace était à son apogée, le site nous permettait de découvrir souvent par hasard de très bons groupes. Pour ma part ce fut le cas pour NKVD, ce groupe qui concentra toute mon attention notamment à cause de cette fameuse pochette regroupant tonton Adolph, Akhmad Kadyrov, Staline et Milosevic. Oui je parle bien de « Diktatura », cet EP chaotiquement époustouflant, ce vent de guerre musical. L’EP tournant en boucle, j’avais été ravie d’apprendre la sortie d’un album « Vlast », lequel, par ses extraits proposés, nous laissait deviner qu’il allait autant envoyer que l’EP et pour cause…

Malgré ce que l’on pourrait penser, NKVD est avant tout un groupe aux influences historiques importantes qui domine à 100% la musique. Commençons par le nom du groupe… Narodnii komissariat vnoutrennikh diél ou (en français si on préfère, c’est toujours plus facile) Commissariat du peuple aux Affaires intérieures. Autrement dit le nom de la police de Staline qui avait des méthodes un temps soit peu répressives voir assez extrêmes dirons nous. Glacial comme choix de nom pour un projet… Mais les membres (enfin plutôt le membre) ne s’arrête[nt] pas là pour le côté véridiquement horrible de l’Histoire. Dans « Vlast », chaque morceau correspond à un thème différent, à un imaginaire dictatorial : Opérations militaires, Gestapo, Ceausescu, pays slaves, islamistes…Tout y passe.

« Diktatura » avait permis au groupe de s’imposer en tant qu’entité unique et malsaine au sein de la scène Black Metal. « Vlast » ne fait que le confirmer, même si son son est moins sale. La musique est entièrement simple mais différente à chaque morceau, à chaque thème (parlez de thème et non de morceau) elle permet de leur apporter une identité propre au sein de l’album qui n’en reste pas moins ultra fluide et passe comme une lettre à la poste.

Vent glacial dès le très martial morceau d’ouverture « Geheime Staats Polizei », on ne peut que s’imaginer l’horreur se produisant sous nos yeux, les troupes combattants, les destructions massives de la population… Tout est fait pour rendre l’atmosphère de l’opus diablement oppressante. Des samples d’époques omniprésents qui se mélangent parfaitement avec une musique industrielle laissant penser que NKVD à vécu durant ces époques. Un véritable voyage spatio-temporel au sein des hivers les plus rudes d’une période noire. On retrouve le « Incipit SSSR » déjà présent sur l’EP, qui reste tout aussi lourd, bien que quand même pas mal modifié dans sa mise en forme, mais qui me fait quand même préférer la première version de par la qualité de la prod. « Vlast » s’enchaîne, se poursuit faisant naître le sentiment de vouloir conquérir le monde (Je suis un peu comme Cortex), de vouloir le tenir aux creux de ses mains et de l’anéantir. Chaos et destruction. Un gros coup de cœur pour « Krasnaya Paranoia » avec son intro qui nous fout aux portes de l’Enfer ; morceau pour moi le plus dur et le plus belliqueux où l’on ressent mieux que les autres la connotation « Black metal ».

Pour NKVD il ne faut pas s’attendre à écouter de la musique, mais à ressentir quelque chose. C’est de l’Art, pas un simple groupe parmi tant d’autres.

Deux termes pour qualifier cet album. « Martial » et « viscéral » me semblent bien plus qu’adéquats. Je n’avais encore jamais vu rien de tel au sein de cette scène…NKVD, cet OVNI musical nous fout dans la face que le Black Metal n’a pas encore exhibé tous ses recoins les plus sombres et qu’il a donc encore de beaux jours devant lui.

1. Geheime Staats Polizei
2. Incipit SSSR
3. Ibn Al Khattab
4. Alkhan-Kala
5. Geniul Din Carpati
6. Krasnaya Paranoia
7. Socijalisticka Federativna Republika Jugoslavija
8. Grozny