Chronique Retour

Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Psychostick

Space Vampires vs Zombie Dinosaurs in 3D

LabelRock Ridge Music
styleHumour Core
formatAlbum
paysUSA
sortieaoût 2011
La note de
U-Zine
7.5/10


U-Zine

U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !

Petite devinette : ils jouent du rigolol metal, font des titres super déconne sur le bière, les gens étranges et des chiens chelous, ils ont pas de vrais noms mais des pseudos pas qu'à moitié étranges. Quand ils ne font pas dans la déconne, ils jouent du gros metal qui poutre. Qui sont-ils ? Et bien tous les gens qui ont répondu Ultra Vomit peuvent aller se rhabiller, puisqu'aujourd'hui nous allons rencontrer leurs cousins américains, Psychostick. Au vu de la pochette haute en couleurs et du nom hallucinant de leur album, on n'a aucun mal à comprendre la teneur des propos du groupe : ça va partir dans tous les sens. Mais ils n'en sont pas à leur coup d'essai donc ne voyons pas un certain opportunisme dans leur démarche. Nous avons là leur troisième galette et les Psychostick ont même eu leur heure de gloire grâce au morceau Beer. Ils n'ont juste guère eu l'occasion de se rendre sur le vieux continent pour répandre la drôle parole et nous pourrions émettre quelques hypothèses quant au pourquoi de cette timidité à voyager.

SV vs ZD est un recueil de quatorze (ou quinze si on compte le bêtisier) titres aux thèmes tous aussi loufoques les uns que les autres. Difficile de chroniquer un tel album, tellement le n'importe quoi est à chaque tournant. La base de tout ça est franchement variée : sur les couplets de Because Boobs on a une basse qui claque super groovy, The Root Of All Evil est doom à deux à l'heure et bien heavy jusqu'à ce que tout parte en sucette, un ton assez core sur Welcome To The Show ou sur Hate Times 8. Les guitares ont une grosse tendance à être super lourdes et à ne pas en faire des tonnes, le riff ici est maître et il est là pour cartonner. Cette tendance à ne pas en faire des tonnes est valable pour tous les instruments, Psychostick préfère varier ses ambiances plutôt que prouver qu'ils sont capables d'être techniques. Il est clair qu'il ne faut pas se pencher sur cet album pour la musique sous peine d'être déçu, même si les sonorités sont variées.

Les titres laissent de toutes façons plus de temps à la comédie et au show qu'à une grande musicalité. On attend la surprise au détour d'un riff ou on se concentre pour suivre l'histoire souvent saugrenue que Rawrb, le chanteur nous conte. Ce dernier alterne entre parties claires, proche de la pop, symboles des personnages un peu niais comme sur It's Just A Movie, Stupid avec des parties plus core qui représentent le regard sarcastique qu'il porte au premier groupe. On a aussi un certain nombre de passages pour lesquels le chant ressemble plus à une narration comme sur Political Bum.

Et c'est justement ce qui rend l'album pas forcément populaire sous nos latitudes. Psychostick tourne ouvertement sa musique autour de petites saynètes ou thèmes humoristiques, mais pour vraiment en profiter, il faut tout comprendre. Alors pas besoin de connaissance en langue de Shakespeare pour se marrer en écoutant 6 Pounds Of Terror en s'imaginant le kiki à sa maman terrorisant son jouet et le voisinage (même s'il faut dire que Cannidal Corpse l'a fait avant eux), mais par contre il faudra tendre l'oreille pour saisir l'histoire de pets foireux dans Methane Crescendo, qui a des relents de Fear Factory à mon avis. Par conséquent, si on ne prend pas le temps ou si l'on n'a pas envie de se pencher sur les textes, l'album perd de son intérêt.

On a du mal à se dire qu'Ultra Vomit ferait marrer les Américains, même s'ils ont rencontré un succès certain par chez nous. Si la barrière linguistique n'est pas un souci, on se doit de poser une oreille à SV vs ZD car on sent que le groupe s'est vraiment amusé à composer car l'ensemble est vraiment homogène, la musique soutient et suit la plupart du temps les lignes vocales. On ne s'ennuie pas tous les titres tournant autour de quatre minutes, on pourra aussi s'amuser à reconnaître les petits clins d'oeil disséminés ici et là, référence à des titres rock, metal voire pop. Il m'a semblé repérer une touche de Pantera sur Sadface, qui est presque la chanson la plus metal de l'album. On a évoqué Fear Factory sur Methane Crescendo ou Suicidal Tendencies sur Because Boobs. Voilà, vous avez de quoi vous amuser avec Psychostick, qui prouve que le déjanté a une petite carte à jouer dans le metal.

1. "Premature Intoxication" 0:43
2. "Welcome to the Show" 2:04
3. "Sadface :[" (samples "The Beautiful People" and "Bed Intruder Song") 3:27
4. "Because Boobs" 3:43
5. "Intervention for a Good Mood" 2:45
6. "Hate Times 8" 3:32
7. "It's Just a Movie, Stupid" 3:36
8. "Political Bum" 3:44
9. "That Guy" 1:20
10. "Six Pounds of Terror" 1:30
11. "Methane Crescendo" 2:51
12. "My Clingy Girlfriend" 5:00
13. "The Root of All Evil" 3:56
14. "Numbers (I Can Only Count to Four)" ("Bodies" parody) 4:14
15. "Duh, of Course We Did Outakes!" 8:38

Les autres chroniques