
U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !
Parfois on a besoin de disparaître pour créer l'attente et l'envie, que ce soit au sein d'un groupe ou chez les fans. Et lorsqu'après des années d'absence, on met un papillon qui ressemble à un test de Rorschach en guise de pochette, les fans se sentiront comme pris d'hallucinations. Et ensuite lorsque l'on intitule son album de retour The Way Things End, ça sent fortement le sapin. Que de messages contradictoires pour ce nouvel album des Lyonnais d'Akin, qui étaient considérés à l'époque de leur précédent album Verse comme la relève du métal à chanteuse made in France. Pression qu'ils n'avaient pas visiblement pas envie d'assumer, puis quelques pincées d'histoires personnelles divergentes et ce fut le silence radio. Jusqu'à 2011, date où ils ont décidé de sortir du bois pour réinvestir une scène qui a forcément changée.
Et pour cela, il faut se rappeler aux bons souvenirs des métalleux en leur rappelant la formule Akin, mais il faut aussi séduire les petits nouveaux en leur montrant un visage attractif et une personnalité forgée il y a quelques temps de cela. Et rien qu'en regardant l'intérieur de la pochette, un digipack soigné mais dont on peut déplorer le manque de livret avec paroles et concept, on s'aperçoit que le groupe a préféré mettre une photo de studio ou de salle de répétition que de leurs tronches. Et il m'a semblé qu'ils ont marqué un bon point sur ce pari, car on sent l'ambiance familiale et presque intimiste du travail d'Akin. D'ailleurs, avec la multiplicité des instruments (électriques, traditionnels, orientaux) et le son du cd, on se demanderait presque s'ils n'ont pas enregistré cet album live sans tous les artifices modernes de polissage de son et de tuning artificiel. Akin, ça sent le naturel et le spontané, deux qualités oubliées ces temps-ci.
On a donc évoqué la présence d'instruments proches du classique avec de nombreuses cordes, jouées par un quartet du CNSMD de Lyon (le Conservatoire quoi !). Ces derniers viennent apporter du relief aux instruments du groupe et approfondir le côté dramatique comme sur Cassandra ou Resilience ou apporter un aspect folk sur une bonne partie de Enter Spaceman. Mais c'est sans pour autant venir se substituer à la constituante rock du groupe. Car Akin n'est pas un groupe que le terme métal définit totalement, il faut y rajouter une grosse part de rock progressif. Les guitares acoustiques prennent une bonne part, notamment sur des interludes comme Before the Storm et retranscrivent un sentiment plutôt positif, même si on ne tombe parfois dans la mélancolie ou la tristesse comme sur Miller's End.
On peut même rentrer dans la dureté des guitares électriques sur Resilience mais ce sentiment est vraiment très rare. La disto est plutôt douce et on rentre tout de suite dans l'ambiance des chansons car l'oreille n'est que rarement mise à l'épreuve. Elle l'est néanmoins sur l'aspect technique qui vient parsemer de manière judicieuse les titres. Même si on note quelques passages alambiqués et des soli plutôt bien placés, Akin ne passe pas pour un groupe qui veut se prendre la tête à faire dans la branlette intellectuelle.
La vraie qualité de la formation c'est son homogénéité. Autant d'instruments, de couches de composition sans que quoi que ce soit paraisse artificiel. Avec en fer de lance une chanteuse , Adeline Gurtner, au timbre doux qui s'adapte parfaitement au genre et qui n'hésite pas à se mettre à nu comme sur le départ de A Better End, seule avec des cordes en fond. Certes, on apprécie plus son côté pop / folk qu'une véritable identité rock, mais comme ça vous êtes prévenus. D'ailleurs, on pourrait éventuellement reprocher ce rapprochement qui donne parfois des titres un peu faciles comme celui cité plus haut. On peut prendre un certain plaisir à l'écouter mais on doit reconnaître qu'il ne sera pas cité comme un des hauts faits de The Way Things End.
Les membres d'Akin savent qu'ils peuvent ratisser large avec leurs chansons : entre l'originalité d'une composition foisonnante et la qualité de leur aspect rock progressif soigné et pourtant concis, on ne se perd pas en circonvolutions inutiles, on en profite et c'est déjà pas mal. The Way Things End va rencontrer un public c'est sûr, de là à ce que ce soit celui qu'Akin connaissait au moment où ils ont fait leurs débuts, je ne suis pas convaincu. Tant mieux pour les nouveaux.
01. The 92nd flight (05:42)
02. Cassandra (05:26)
03. Unhearted (03:56)
04. When (03:06)
05. Miracles (04:06)
06. Burning skies (00:54)
07. Enter spaceman (03:16)
08. No seconde ride (03:18)
09. Before the storm (01:22)
10. Resilience (05:46)
11. Falling deeper (03:16)
12. Miller's end (05:16)
13. Coma (05:12)
14. No betrayal (04:36)
15. A better end (05:12)





