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Quand death metal et groove font bon ménage, ça nous donne parfois des groupes de qualité exceptionnelle comme Trepalium ou Gorod. Sinscale, qui nous vient de Nantes, fait indéniablement partie de cette catégorie, mêlant brutalité musicale à un côté « dansant » qui déchaînerait les cervicales de n’importe quel métalleux normalement constitué.
Et si la jeunesse du groupe (fondé en 2009) peut inciter à la prudence, les doutes sur la qualité de ce premier 5-titres seront rapidement balayés : on a droit à du death metal efficace, groovy, alternant passages assez old school et d’autres, plus modernes, nous faisant profiter de quelques relents jazzy que ne renierait pas Trepalium. Les fans de ces derniers apprécieront sans doute ce « Night Speculations », les similitudes étant parfois telles avec le groupe Poitevin qu’on pourrait les confondre l’espace de quelques secondes !
Cette sensation est notamment due à une approche de la musique sensiblement similaire, et à certaines parties de guitare qui semblent même copiées-collées de morceaux de Trepalium (quelques riffs de « Unlike Them » ou « Loss » par exemple font irrémédiablement penser à l’album « XIII ») ! Surprenante au premier abord, cette particularité s’explique quand on apprend que le guitariste et fondateur du groupe, Aldrick Guadagnino, a participé à Trepalium en tant que musicien de session.
Cependant, rassurez-vous, Sinscale est très loin d’être une simple copie de Trepalium! Si à la première écoute on remarque surtout les similitudes, les suivantes laissent de plus en plus transparaître les différences entre les deux formations, montrant ainsi la variété de « Night Speculations ». Sur cette base death groovy/jazzy, Sinscale sait mettre l’accent sur sa facette la plus death metal, comme sur le titre « Night Speculations » et son côté Morbid Angel ; ou encore « Battle Without A Code », le morceau le plus violent de l’EP. « The Mechanics Of War » mérite également qu’on en parle, car de mon point de vue personnel c’est le morceau le plus efficace de l’album. Une intro qui met dans le bain direct, un rythme efficace qui enchaîne blasts et passages dotés d’un groove imparable… et un putain de vocaliste furieux !
Car Luis Roux, aux vocaux, est certainement celui dont on remarque le plus la prestation sur ce 5-titres. Possédant plusieurs registres de chant allant du growl classique au chant mélodique (donnant naissance à un refrain mémorable sur « Unlike Them ») en passant par les cris suraigus (certainement son registre le plus efficace d’ailleurs) ; il apporte une variété salvatrice aux compositions du groupe Nantais, et rajoute une bonne dose de testostérone à l’ensemble lorsque ses hurlements se font plus énervés ! Si Luis met autant de conviction dans ses prestations live que sur cet album, j’ai hâte de voir prochainement un concert de Sinscale !
Evidemment, les autres musiciens ne sont pas en reste. Je parlais d’Aldrick, qui hormis ses influs Trepalium très présentes, fait un sacré bon boulot à la guitare (certains moments de l’album, comme par exemple le très joli solo sur « Unlike Them », sont là pour nous prouver qu’on est loin d’avoir affaire à un manchot !)… mais il faut également souligner le travail de Romain Cauneau derrière les fûts, qui n’est pas étranger au groove dégagé par les compos de Sinscale.
« Night Speculations » m’aura donc mis une bonne petite claque ! Un EP surprenant de par son excellente qualité et sa variété, qui plus est doté d’une production agréable ; assez puissante pour nous en foutre plein les oreilles et assez fine pour servir le death jazzy de Sinscale. On a ici affaire à un groupe dont on entendra assurément parler à nouveau, surtout s’il parvient à l’avenir à accentuer encore plus ses différences avec Trepalium. C’est tout le mal que je leur souhaite en tout cas, sachant que le groupe aura sûrement l’occasion de se montrer devant une foule conséquente lors de la prochaine édition du Motocultor !
1. Night Speculations
2. The Mechanics Of War
3. Unlike Them
4. Loss
5. Battle Without A Code