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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Lazarus A.D.

Black Rivers Flow

LabelMetal Blade Records
styleThrash / Metalcore
formatAlbum
paysUSA
sortiejanvier 2010
La note de
U-Zine
6/10


U-Zine

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Après un album The Onslaught qui nous avait fait découvrir ce groupe déjanté de la plus belle des manières, l’idée d’un nouvel opus ne pouvait que nous ravir. Ce premier album est une tuerie, un modèle du genre dans le vaste monde du thrash metal avec tous les ingrédients nécessaires pour un cocktail détonnant. Comment se lasser de « Revolution » et son jeu de double pédale à faire pleurer Dave Lombardo ? Seulement deux ans après cette première sortie, le groupe nous revient avec Black Rivers Flow, qui a vu le jour le 1er février via Metal Blade Records.

Après une critique unanime quant à leur dernier opus, force est de constater que ce dernier album fait débat sur la toile. Il faut dire que leur dernier album était on ne peut plus efficace avec cette récente résurgence de ce bon vieux thrash metal, mais gonflé aux hormones avec un son plus moderne et d’autant plus de rythmiques alambiquées. Or dès la première écoute, il n’échappera à personne que l’orientation du groupe vers une musique plus mélodique est incontestable. Même si de nombreux éléments thrash restent inchangés (Comme sur la très bonne Through your eyes) le groupe a très clairement pris des risques sur cet album avec des passages en voix clair comme sur le titre sus-mentionné et de nombreuses rythmiques et solo qui fait sortir le groupe du chemin qu’il s’était tracé avec le premier opus.

Bien que n’accrochant pas à tous ces éléments d’évolution, on ne peut qu’admettre qu'ils témoignent d’une maturité du groupe. En tant que compositeurs mais également en tant que musiciens. Si les lignes de batterie et de guitares étaient déjà bien inspirées par le passé, cet album est une évolution incontestable. La structure de The Ultimate Sacrifice en est un exemple criant. Il suffit de comparer son solo avec celui de Revolution de l’opus précédant pour apprécier le chemin parcouru par le groupe. Les américains dominent leur sujet de la tête et des épaules.

Si les penchants mélodiques se font ressentir sur quasiment tous les titres de l’album (L’introduction de The Strong prevail corrobore mes dires), les natifs du Wisconsin ont réussi à conserver cette énergie qui leur est si caractéristique. Ils sont passés de riffs chromatiques avec cette double pédale mitraillette à des riffs plus groovys et une batterie plus originale, moins convenue. A titre d’exemples, à partir 3:33 sur le titre American Dreams ou le break à 1:54 sur The Strong Prevail, ou le riff d’ouverture de Casting Forward, tant de passages (énumeration partielle) qui démontrent l’ampleur de l’évolution du groupe vers une musique plus complexe, plus réfléchie mais pas moins efficace pour autant.

Néanmoins, si je trouve l’album réussi en tant que tel je dois avouer que j’ai été quelque peu déçu. Pourquoi me direz-vous ? Tout simplement parce que si 80% du thrash metal m’ennuie profondément par son manque d’originalité et de prise de risque, le premier album des américains avait à mon sens renouvelé le genre. Or cet opus fait tendre le groupe vers du metalcore avec ces chœurs un peu « cheesy » et ces breaks acérés. J’aurais aimé un second album dans la trempe et la lignée directe de The Onslaught et ses inspirations rétro. Cette particularité faisait de Lazarus A.D. un groupe moderne mais avec cette touche old school qui fait vibrer tant de metalleux nostalgiques. Avec cet album, le groupe risque de rentrer dans des sphères déjà surreprésentées et de conduire nos bons américains sur un terrain glissant. Celui du monde anonyme des groupes de metalcore et dérivés qui polluent notre horizon.

Le bilan est donc mitigé pour Lazarus A.D. car certes l’évolution a été bénéfique pour la composition, la prise de risque et l’inventivité de certaines chansons. Mais malheureusement tout l’album n’est pas aussi bon et on sombre parfois dans une certaine facilité caractéristique de cette scène qui ne pourra que nuire au groupe et écarter les fans de The Onslaught du groupe. C’est peut être l’album de la maturité pour le groupe, l’album de la vérité, mais l’album de la déception pour beaucoup des gens que leur premier opus avait alpagué.

1. American Dreams (4:53)
2. The Ultimate Sacrifice (4:53)
3. The Strong Prevail (3:04)
4. Black Rivers Flow (4:52)
5. Casting Forward (3:56)
6. Light a City (Up in Smoke) (3:49)
7. Through Your Eyes (4:09)
8. Beneath the Waves of Hatred (5:04)
9. Eternal Vengeance (7:03)

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