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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Fleshdoll

Animal Factory

LabelPervade Productions
styleDeath metal
formatAlbum
paysFrance
sortiedécembre 2010
La note de
U-Zine
8/10


U-Zine

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Contrairement au thrash, la continuité du death metal “à l’ancienne” ne suscite aucune inquiétude, tant la relève des Morbid Angel, Obituary, Immolation et cie semble assurée par des groupes de qualité. Du moins, au sein de la scène française, nombreuses sont les formations à prendre exemple sur ces aînés : Demented, Impureza, The Seven GatesFleshdoll est l’une d’entre elles. Jusqu’à présent, je ne m’étais jamais penché sur la musique des Toulousains, certainement parce que Fleshdoll, ça fait goth (les préjugés ont la vie dure chez les métalleux bas du front comme moi)… C’était avant que cet « Animal Factory », deuxième album des frenchies en près de 10 ans d’existence, me tombe entre les oreilles.

Ainsi, c’est avec grand plaisir que les références des années 90 nous viennent à l’esprit au fil de l’écoute d’ « Animal Factory » : Morbid Angel sur les riffs, Suffocation quand le son se veut plus lourd (« No Beast So Fierce »)… rien que les growls de Bastich suintent le death metal, le vrai. Mais le plus souvent ce sont Obituary ou Hail Of Bullets (je les classe dans old school aussi, pas de détail !) qui pointent le bout de leur nez sur cet album. La raison est le crédo de Fleshdoll : pas de fioritures techniques, pas de blasts à tout va, mais énormément de passages « catchy », du mid-tempo sur fond de double pédale, interrompus par quelques accélérations dont la bande à Martin Van Drunen est coutumière. On y ajoute quelques solos d’époque et hop, on obtient presque l’essence de Fleshdoll ! Il faut que ça envoie façon old school ! Cette ligne de conduite sera respectée jusque dans la production du studio Winterized (Fornication…), bien foutue, mais aussi bien grasse avec son petit côté crado pas désagréable.
Cette absence de réelle brutalité tranche quelque peu avec la scène actuelle et « Animal Factory », s’il est cohérent, peut aussi se révéler répétitif (comme beaucoup de vieux albums de death) au bout de quelques morceaux. Mais c’est également ce qui (à l’instar d’un Demented) permet à Fleshdoll de digérer ses influences et d’y apposer les bases de sa personnalité, qui constituent sa plus grande force.

Cette force que possèdent les Toulousains, c’est celle de pouvoir créer des hymnes death metal qui restent en tête durant des heures, comme l’ont fait avant eux les Obituary, Bolt Thrower et consorts. Dans cet album, il y a particulièrement deux morceaux qui nous restent en tête : « L.P.S. » et « HeroPsychoMartyr », avec comme point commun de disposer d’un joli groove (très bon boulot de la section rythmique à ce niveau) et d’un refrain simple mais terriblement accrocheur. Le résultat dans tout ça : les riffs qui se retiennent sont légion, les morceaux se jouent dans notre tête même une fois l’album terminé et si l’envie de réécouter « Animal Factory » ne se fait pas immédiate, on sait déjà qu’on ressortira l’album dans la semaine.
D’autant que si Fleshdoll se veut très old school dans l’esprit, il se permet quelques écarts de style, lorsque le second guitariste vient en renfort apposer des mélodies plus techniques (« L.P.S. », « Horror Moral Terror » où certaines parties de guitare me feraient presque penser à du Gorod !) ou durant certains breaks inattendus (« No Beast So Fierce » ou l’interlude oriental sur « Go Dig Your Grave In The Sand », bien dans l’esprit mais intégré assez maladroitement). On note également deux morceaux assez surprenants : « Transmission 11 », un instrumental très lent et lourd où la basse se fait puissante évoquant le groupe allemand The Ocean ; et « Sweet Apocalypse » qui conclut l’album de la meilleure des manières et constitue pour moi le passage le plus réussi d’ « Animal Factory » : même s’il dénote avec l’ambiance plus malsaine du reste de l’album, on sent que les Fleshdoll ont osé plus de choses sur celui-là ! Peut-être parce qu’il était destiné à être placé en fin d’album ?

4 ans après « W.O.A.R.G. », lui aussi encensé par la presse spécialisée, « Animal Factory » enfonce le clou et se révèle être une très bonne surprise pour ma part, une de plus dans le paysage du death français qui n’en finit plus d’engendrer des groupes et des albums de qualité !


1. No Beast So Fierce
2. The Animal Factory
3. Bite Me Fan Boy
4. L.P.S.
5. Transmission 11
6. HeroPsychoMartyr
7. Go Dig Your Grave In The Sand
8. Horror Moral Terror
9. Sweet Apocalypse

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