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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Dark Domination

Let Satan Speak through our lips

LabelI. N. R. I. Records
styleBlack Metal
formatAlbum
paysLettonie
sortiejanvier 2004
La note de
U-Zine
3/10


U-Zine

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Dark Domination, groupe Letton de son état est ténébreux, il est Dark, il est « ivol ».

Du nom du combo au titre de son opus, paru en 2005 et réédité en 2007, le groupe respire le old-school black metal, ses clichés, on retourne la croix, on incendie de l’église, on braille Fuck Me Jesus en sirotant du sang de poulet… Gloire à Satan en somme.

Certes, le black metal comporte son lot de groupes qui frôlent l’auto-parodie et exacerbent les a priori de la masse métallique à propos de l’Art Noir, mais certains parviennent à gagner une authentique crédibilité musicale au-delà d’un aspect qui prête à sourire car relativement obsolète. Car non, aujourd’hui, on ne peut plus légitimement s’afficher en cadavre death-peinturluré sans avoir la musique qui illustre l’apparat.

Alors quid de Dark Domination, qui a sorti depuis ses débuts (1997 tout de même) ses plus beaux atours de soirée, war paints, clous et crucifix orientés Sud. Eh bien l’album comme le style pourrait se répartir entre 70 % de black metal pur souche, raw, rapide, old school, quasi nostalgique et 30 % d’expérimentations plus drone/doom/ que sais-je encore.
Mélange improbable qui peut faire des étincelles dès lors qu’il est habilement manié, l’inconvénient majeur de Dark Domination est qu’à trop vouloir expérimenter, les deux facettes du méfait laissent un amer goût de déjà entendu et réentendu pour la partie black metal traditionnelle, et un énorme point d’interrogation quant à la phase plus atmosphérique à laquelle les lettons se sont essayés.
On ne peut pas être sans avoir été pour reprendre et réinterpréter l’expression consacrée.

Sans pour autant que l’exécution des morceaux soit à décrier, c’est propre, c’est en place, c’est dans le profond manque de recherche et d’intelligence de composition que l’on trouvera l’ennui dans un premier temps et l’agacement pour finir.
Réparti sur 17 titres, Let Satan Speak Through Our Lips est en fait un opus de 10 morceaux dont l’un d’entre eux n’est qu’une longue piste ininspirée de doom/ambiant scindée et répartie entre les titres plus académiques. La démarche n’est pas spécialement compréhensible, c’est un fait, mais surtout, elle n’apporte aucun plus à un album qui est malheureusement trop convenu et stérile pour que l’on s’y attarde plus d’une écoute.

Il y a peut-être à boire et à manger sur cet album, oui, mais la ration est bien trop chiche pour nous rassasier. Ce ne seront pas quelques ambiances embrumées pseudo-industrielles ni quelques riffs typiquement black early 90’s qui raviront les auditeurs en mal de nouveauté.
Accusant d’un cruel manque de relief et de cohérence, Let Satan Speak Through Our Lips est un album à pistes interchangeables dont l’expérimentation laisse dubitative et les considérations Black Metal impassibles.

Bref pas de quoi vous donner l’envie de sacrifier une vierge un soir de pleine lune pour la gloire du père Belzeb' ni de vous grimer en drone pour la nuance indus.

Aussi rapidement écouté qu'oublié, cet album est à éviter. Ou alors à balancer quand il n'y a pas de navets à la télé.

1. Intro: Beyond the Gates of Hell
2. Hordes of the Godless
3. Under the Emperor's Wings
4. Satan's Worshipper
5. Let Satan Speak Through Our Lips
6. Against the Liar
7. Forest's Secret
8. Servants of the Black Art
9. Gloria tibi, Lucifer!
10. Isanda Teenistuses