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L’Allemagne et le rock médiéval, c’est une grande histoire d’amour. Non seulement les groupes représentatifs de ce genre musical sont bien nombreux (Corvus Corax, In Extremo, Subway To Sally, …), mais en plus le public brassé dépasse largement les frontières du métal tant cette musique est abordable au commun des mortels. Dans ce sens, mon passage au festival allemand SummerBreeze cet été avait été l’occasion de confirmer cette théorie puisque Subway To Sally s’y produisait en tête d’affiche (alors qu’au Hellfest le groupe aurait joué en milieu d’après midi). Force est de constaté que ce genre a un public très large puisqu’en me baladant durant leur prestation, j’entendais même des fans quadra et quinquagénaires chanter les paroles tout à l’arrière de la foule.
Il faut reconnaitre qu’à part quelques exceptions (Herr Mannelig d’In Extremo et quelques titres de Corvus Corax), je ne portais que peu d’attention à cette scène et ce pour de nombreuses raison : pas assez métal, absence de la touche nordique en comparaison à la scène scandinave et globalement peu inspiré et peu diversifié. Ma première écoute de « Wiegelfest » du groupe Vogelfrey fût sans saveur, l’album me paraissait tout ce qu’il y a de plus plat à l’image du dernier album de Nachtgeschrei, chroniqué il y a tout juste un an, qui était plat au possible après 2 premières chansons purement géniales. Pourtant, au fur et à mesure des écoutes, la vapeur s’est inversée …
Tout d’abord, retour sur le groupe. Vous ne les connaissez pas ? Normal ! Fondé en 2004, le groupe se compose de 6 membres, dont une violoncelliste et un violoniste qui apporterons cette touche médiévale allemande. Après une démo en 2007, le groupe signe avec le label teuton Trollzorn Records qui lui permet de tourner avec Ingrimm et Cumuno Nimbus (génial en live d’ailleurs !) durant le printemps 2010. Le jeune groupe (puisque composé de jeunes de 20 à 24 ans) passe par les studios pour accoucher de ce tout premier opus : Wiegelfest.
Bref, comme dit, la première écoute fût catastrophique : plat, sonnant exactement comme tous les groupes allemands précités, peu de personnalité … l’album trainât dans un coin jusqu’à ce que la persévérance me le remette dans le lecteur, et il faut avouer que mon avis s’est totalement inversé. L’album s’ouvre sur une introduction parlée (enfin un truc qui change de la classique instrumentale foireuse en début d’album), seulement quand on ne percute pas la moindre chose en allemand, on s’en trouve presque frustré de ne pas comprendre l’ouverture … Il s’ensuit In Acht Und Bann, et sa rythmique endiablée, l’un des temps fort de l’album, alternant entre ligne de violon simple à un folk métal presque sympho par moment. Autre titre important, Heldentod, et son refrain ultra mélodique qui me rappellera la manière de chanter si particulière des Misfits.
Même si globalement le ton est quelque peu mielleux au niveau de la voix, on trouvera quelques growls notamment sur Belsazar. En ce qui concerne les paroles, les thèmes récurrents sont bien évidemment la vie médiévale mais également la sorcellerie, les poèmes ou l’alcool ! Pourtant l’ambiance des titres s’adapte très bien à la thématique, parfois sombre comme sur Belsazar, parfois plus mélancolique tel la langoureuse Im Schwarzen Hain. L’album a quelque peu tendance à s’essouffler sur la fin ne proposant rien de foncièrement nouveau.
En bref, même si ce jeune groupe allemand n’invente rien et se contente de suivre ses illustres prédécesseurs teutons, leur musique s’écoute agréablement et ont le privilège de pouvoir être écouté par un très large public, élément qui suffit parfois à faire le succès d’un groupe (Metallica en 91 par exemple !).
1. Prolog
2. In Acht und Bann
3. Belsazar
4. Heldentod
5. Im schwarzen Hain
6. Ball der Gehängten
7. Blutgericht
8. Waffenbruder
9. Puella Rufa
10. Feenfleisch
11. Epilog