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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

The Seven Gates

Angel of Suffering

LabelHeavy Artillery
styleDeath metal
formatAlbum
paysFrance
sortiejuin 2009
La note de
U-Zine
7.5/10


U-Zine

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C’est dans les vieux pots que l'on cuisine les meilleures soupes.” On dirait bien que les Bourguignons de The Seven Gates ont pris cet adage au pied de la lettre ! Depuis sa création en 2006, The Seven Gates s’évertue à nous servir un death old school mâtiné aux petits oignons, fortement inspiré des pointures des années 90, Morbid Angel en tête. Et ce n’est pas cet « Angel Of Suffering », premier véritable album du groupe de Mâcon, qui va me contredire !

Dès l’ouverture de l’album sur le morceau éponyme, « Angel Of Suffering », c’est un sentiment à la fois de nostalgie et de chaleur qui nous envahit, comme si on nous donnait à manger la vieille confiture que nous tartinait notre grand-mère quand on était encore des têtes blondes… Mais version evil, bien sûr ! Rythmiques rappelant une fois n’est pas coutume Morbid Angel (qui sera beaucoup cité dans cette chronique), Loudblast ou Immolation ; mélodies sentant le souffre, malsaines à souhait qui n’auraient pas dépareillé dans « Blessed Are The Sick »… Les growls sont certes très classiques, mais efficaces : les vocaux de Vincent Urbain sont assez proches de ceux d’un certain… David Vincent, et dans ce registre la version « frenchie » est très convaincante, que ce soit dans les hurlements, ou lorsque sur le titre « Angel Of Suffering » des rires démoniaques font leur apparition.

Sans grande surprise, mais avec des qualités indéniables, The Seven Gates nous emmène sur des chemins déjà empruntés par tant d’autres, mais qui restent toujours aussi plaisants. On peut dire que Vincent et Michel (lead guitariste), les deux compositeurs de l’album, ont fait du très bon travail. Et du début à la fin, le groupe ne déviera jamais de sa route, et tout ou presque dans l’album nous rappelle la bande à David Vincent, si ce n’est que les compositions des Bourguignons comportent plus de passages groovy.
Ces moments qui nous donnent une folle envie de headbanguer sont très présents, accentués par le jeu derrière les fûts de Régis Cognard (nom sympa pour un batteur !) qui, sans être particulièrement technique (quoi que…), possède un groove old-school qui est la base de The Seven Gates. « The Serpent’s Wheel » (déjà présent sur la démo du groupe) et « Pressure » (ce passage de 1 : 40 à 3 : 50, un régal !) sont à écouter absolument et démontrent que Régis est un atout majeur sur cet album (même si le groupe a changé de batteur depuis).
En parlant d’atouts, justement, venons-en à la production : The Seven Gates n’aurait pas pu espérer mieux ! Cette dernière est puissante, et surtout très organique, avec un cachet bien old-school (autant faire les choses jusqu’au bout) dans le son des instruments, qui est assez gras (mais pas trop), un vrai délice pour nos oreilles !

Mais ce côté jusqu’au-boutiste est aussi le principal défaut d’ « Angel of Suffering » : les riffs, les plans, se répètent assez souvent, et cette redondance finit par faire pointer un sentiment de lassitude chez l’auditeur. Heureusement, le groupe avait pensé à ce problème : afin d’éviter de lasser, les compositions sont parsemées d’excellents soli de la part de Michel Dumas ; et le groupe se permet des incursions plus mélodiques aussi bien dans le riffing que les vocaux (« Gehenna’s Sword », « Quake Of The Hammer »). A noter également la présence d’un instrumental au milieu de l’album, « Selen », qui nous évoque immédiatement les expérimentations classiques d’un « Domination » de Morbid Angel. Un titre véritablement salvateur, car il tombe pile au moment où la répétitivité des plans rend l’attention plus difficile.

Au final, si l’album ne brille pas par son originalité, c’est du côté de l’authenticité qu’il faut y voir sa principale qualité, même si par la même occasion la variété manque pour retenir notre attention 45 minutes d’affilée. Une véritable déclaration d’amour au death old-school à côté de laquelle les fans de Morbid Angel (et de death en général) ne peuvent passer à côté, surtout vu la productivité actuelle de ces derniers !

Juste un petit mot sur le DVD qui accompagne le skeud : il contient un clip du morceau « Angel Of Suffering » ou le groupe joue dans une petite cave crade (pas original pour deux sous, mais agréable), et un live d’une petite demi-heure où les Mâconnais joueront quelques morceaux de l’album, avec un son plutôt bootleg… étrange pour un proshot, mais encore une fois pas désagréable non plus ! Lors de ce show, le groupe est assez statique, mais envoie la purée musicalement parlant ! C’est tout de même pas commun de mettre un DVD bonus de cette qualité pour un premier album, ce qui prouve que Heavy Artillery, le label du groupe, a confiance en son poulain. En espérant que ça se confirme pour le second album à venir !


1. Angel Of Suffering
2. Pressure
3. Gehenna's Sword
4. All Is In All
5. The Serpent's Wheel
6. Selen
7. Quake Of The Hammer
8. Temple Of Ashes
9. No Salvation
10. Kingdom Of The Lost