Chronique Retour

Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Evil One

Militia Of Death

LabelHellion Records
styleRevival Thrash Metal
formatAlbum
paysFrance
sortieseptembre 2010
La note de
U-Zine
8.5/10


U-Zine

U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !

Serai-ce le grand retour du thrash métal ces temps-ci ? Entre Forbidden qui sort un album fort encensé par les critiques, Death Angel qui nous pond une petite tuerie, sans oublier Overkill l’an dernier qui lâche un album de grande qualité, il faut avouer qu’un mouvement revival thrash est en route !! Et il se distingue bien du thrash actuel par ses sonorités 80’s, son feeling et ses rythmiques situés entre mélodie et vitesse.

Pourtant en France, avait-on un réel représentant dans ce genre musical ? Si l’on ne trouvait personne, c’est désormais chose faite !! Et pour cause Evil One nous sort ici un album qui aurait bien pu sortir il y a 25 ans !! En effet, à peine l’album lancé dans la platine, un doute m’habite … « Mais … il est sorti cette année cet album ? Il a un son de la Bay Area des années 80 ». Un rapide coup d’œil à la pochette me permet de dissiper le doute : l’album est bien daté de 2010, du pur revival thrash metal à la sauce old school !!

Petit retour sur le passé du groupe : formé en 1997, la formation accumule les démos (au nombre de 4) avant de sortir son premier album, Shades of Life en 2004 puis Evil Never Dies en 2009. Et le groupe semble avoir trouvé son rythme de croisière puisqu’à peine un an leur a été nécessaire pour nous livrer l’épisode 3 de leur aventure. Et dieu sait que l’aventure n’a pas été toujours rose, en témoigne le décès de leur bassiste Fabrice en 2007.

Ce Militia Of Death, 3ème album du groupe donc, est un véritable concentré d’énergie. A peine le premier morceau éponyme lancé, un riff puissant, un gros roulement de batterie et un solo joué à toute vitesse nous prend aux trippes, exactement à l’image d’un Deathrider d’Anthrax ou d’un « Hit The Light » de Metallica. Le reste du titre ne faiblira pas d’un poil. On imagine aisément l’ambiance scénique pouvant se dégager d’un tel titre sur scène face à une foule de veste à patch élevé au biberon de bière allemande !! Notez par ailleurs la présence de Jeff Watersd’Annihilator sur ce titre, se chargeant du solo !

A l’image de « Straight to Hell » le 4ème titre, certaines rythmiques nous ramènerons sur des terres connues puisque quelques passages me rappelleront des ténors hexagonaux que sont ADX ou Killers. Et comme par hasard, c’est précisément Betov, guitariste de ADX qui joue ici le solo, en tant qu’invité ! Par ailleurs, Fred, chanteur d'Evil One nous démontrera sa capacité à passer d’une voix railleuse à des cris suraigus évoquant la manière de chanter de King Diamond. Ce même titre nous gratifiera d’un solo de basse en guise de break, fort appréciable quand on sait que la basse est souvent peu mit en valeur et trop considéré comme un élément purement rythmique.

Ceci dis, même des thrash metalleux sont des êtes sensibles, comme en témoigne l’intro de « Baptized By Fire » ou la balade « Memories ». Celle-ci aura de quoi surprendre puisqu’unique morceau calme dans ce concentré de rapidité et de puissance. Elle permettra pourtant d’apprécier les qualités musicales du groupe, visiblement aussi à l’aise sur des tempi plus lents. Le titre est une pure réussite et permet une césure dans l’album permettant ainsi de mieux reprendre sur des titres plus orientés thrash.

Le groupe s’est d’ailleurs fait plaisir en reprenant à sa sauce le fameux « Fast As A Shark » de Accept, dans une version bien plus énergique que l’originale. Et comme tout est lié sur cet album, Herman Franck , précisément du groupe Accept est ici le derrière la console puisqu’il est chargé du mix et du mastering, en plus de nous gratifier du solo de « Suicide Fanatics ». L’album se termine sur une instrumentale, permettant au musiciens de laisser libre court à leur créativité, ainsi que sur le titre « Militia Of Beer », quasiment le même titre que le premier à la différence que le texte et certains passages ont été modifié. Le nom de la chanson ne vous évoque pas un groupe ? Eh oui, Tankard, et encore un invité ici puisque ce n’est pas moins que Gerre, vocaliste du groupe allemand qui prend le micro pour chanter à la gloire du houblon !! Par ailleurs l’album possède un morceau caché de … death grind, sorte de débridage musical enregistré durant un jam qui a probablement mal tourné !!

En bref, Evil One s’impose en 3 albums comme un groupe incontournable de la scène thrash metal française. Dommage par ailleurs que cette scène soit si peu reconnue car elle regorge de formations talentueuses : Evil One en est la preuve ! Et c’est tellement bon d’entendre du pur thrash à la sauce Bay Area en France, qu’on ne saurait que les pousser à continuer, d’autant plus quand on voit le panel d’invités prestigieux qui interviennent sur cet album !


1. Militia of Death
2. Evil Invasion
3. In the Dead of the Night
4. Straight To Hell
5. Baptized by Fire
6. Memories
7. Fast as a Shark
8. Suicide Fanatics
9. Instrumetal
10. Militia of Beer

Les autres chroniques