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lundi 6 juin 2022

Throne Fest 2022 : Jour 1

Kubox - Courtrai

Team Horns Up

Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.

Le Throne Fest s'est imposé comme une véritable institution de la scène black européenne, et comme tous les festivals, il renaît un peu de ses cendres après un sommeil forcé par la pandémie. La frange la plus nordiste de la team Horns Up s'est donc rendue à Kuurne, en périphérie de Courtrai, pour cette édition 2022. Une édition qui a le mérite de ne pas proposer de « marronnier » du black comme les éternels Marduk, Mayhem ou Dark Funeral, par exemple. Au contraire, à part Mgla, qui commence à devenir un incontournable, la Kubox accueille cette fois pas mal de groupes assez rares. Même si malheureusement, les mânes encore présents du Covid nous privent par exemple d'Akhlys, qui n'aura pas fait le déplacement.

Notons aussi que c'est la première fois que le festival se déroule sur trois jours, et que ce changement n'est pas forcément bienvenu, mais nous y reviendrons. Côté configuration, aucune évolution depuis 2017: c'est donc la même salle plutôt pratique, loin d'être bondée, mais le même catering qui semble sorti tout droit des festivals flamands du début des années 2010. UN foodtruck, avec un paquet de frites à plus de 6 euros et un cornet de pâtes aux alentours des...12. On utilise parfois à tort et à travers le terme « prohibitif », mais là, c'est adapté. Passons, et place à la musique...

Medico Peste

Florent : Nos compatriotes d'Ars Veneficium, que nous voyons chaque année ou presque, nous le pardonneront, mais au vu de l'offre sur place, l'appel d'un dernier bon repas a pris le dessus. Le festival commence avec une grosse attente : les Polonais nauséeux de Medico Peste. Pas vraiment de la musique de début de journée. Mais le décor est planté : toges de bure, cagoules de médecins aux intentions douteuses, et la folie d' « Herzogian Darkness » qui déboule. Le son pèche un peu d'emblée, mais ce concert sera loin d'être le pire du week-end. On retrouve un peu, dans les passages les plus riffus, les débuts d'un Mgla que le vocaliste Lazarus a joint en live de 2012 à 2015 (il y était guitariste). Sa voix hallucinée porte un concert qui se fait parfois dissonant, volontairement désagréable, comme sur cette horrible ligne de guitare hurlante sur « Hallucinating Warmth & Bliss ». La personnalité de Medico Peste suinte par les pores de ses passages les plus dooms (le mid-tempo final « Thanksgiving »), mais aussi les plus fous comme ce « God Knows Why », seul extrait joué du dernier album. Tout ce qui marche dans le black polonais est là, mais avec un malaise premier degré qui se perd parfois dans les expérimentations du reste de la scène. 

 

 

Ultra Silvam

Circé : Difficile de succéder à Medico Peste, qui place tout de même la barre assez haut dès les premiers concerts, malgré un set court et un son fort imparfait. Ce sont les suédois d’Ultra Silvam qui s’y collent, avec un Black Metal aux forts relents de Watain. J’avais déjà vu le groupe en première partie de Marduk, dans une petite salle au son pire que celui de la Kubox. J’en avais retenu un amas de riffs et de blasts indistincts, créant une bouillie sonore ressemblant de loin à du Black Metal, ce qui m’avait donc fort peu convaincue (Marduk avait eu un peu plus de chance de ce côté là, heureusement). Force est de constater que le trio joue aujourd’hui sous de meilleurs auspices, ou du moins lorsqu’on s’éloigne pour se tenir près de la régie son dans le fond de la salle. Une recette musicale classique, orthodoxe, agressive tout en sachant rester relativement mélodique, un chant tout aussi classique… Bref, ce n’est pas mal composé, ce n’est pas mauvais. Cela me fait toujours plaisir de revoir un groupe et de l’apprécier un peu plus que la première fois. Mais même si je n’en retiens pas cette fois-ci un souvenir déplaisant… Je n’en retiens pas non plus un souvenir fort marquant. 

 

Black Cilice

Florent : Alors, alors. Je me dévoue parce que visiblement, mes compères n'ont pas été touchés du tout par le concert de Black Cilice que, je le confesse, je ne connaissais pas avant le festival. Le son absolument atroce n'a pas aidé à rentrer dedans, mais il émanait quelque chose du set des Portugais. Le vocaliste, complètement désincarné, immobile au milieu de la scène, portant des chaînes à l'allure franchement douloureuses, proposait quelque chose de réellement fort. De ligne mélodique en hurlement désincarné, une présence qui rappelle presque les Légions Noires transparaît. Le génie est présent par bribes, derrière un mur de son franchement difficile d'accès. Black Cilice est rarissime en live, mais si j'ai l'occasion de les revoir dans de meilleures conditions et en ayant découvert leur discographie, je le ferai. Je n'ai pas passé un bon moment, mais je ne pense pas que c'était le projet en l'occurrence...

 

Warmoon Lord

Florent : À part à se taper un Steel Fest où mon t-shirt My Chemical Romance risquerait de me valoir des coups de surin, voir certains groupes d'une certaine scène finlandaise dans nos contrées est assez compliqué. Pour le meilleur ou pour le pire, je laisse le lecteur juger. Warmoon Lord, cela dit, était l'une de mes attentes du festival. D'emblée, une constatation : on plonge en plein dans le cheap 90ies et son charme suranné en matière de déguisements. Armures en toc, maquillage panda, cape pour le claviériste, tout est là et participe à l'immersion...qui est cependant gâchée par des claviers absolument inaudibles tout au long du concert. La setlist est fantastique, dès l'entame sur « The Key of the Moonpiercer », mais un titre aussi épique que « Empowered with Battlespells » perd quand même beaucoup de son charme sans les nappes qui l'entourent. La voix, déjà plutôt en retrait sur album, n'est pas non plus bien mise en valeur, mais Lord Vrajitor, malgré sa tenue...un peu kitsch (ces collants...) et sa petite taille, ne manque pas de présence et de charisme. Au final, le concert finit par m'emporter, mais moins que je l'aurais espéré. La faute à un son qui ne rend pas hommage au dernier album Battlespells, constituant la majeure partie de la setlist. Heureusement, le final sur le plus ancien « The Morningstar's Decent » est réussi...et laisse un goût de trop peu. Et me fait également me poser une question : le black finlandais « à l'ancienne » gagne-t-il vraiment à être vu en live ? Affaire à suivre, pour peu que ses représentants descendent plus souvent par chez nous.  

 

Spectral Wound

Malice : En grand amoureux de la scène métal noir, j'ai un peu bizarrement toujours « snobé » Spectral Wound. Le plus « finlandais » des groupes québécois me parlait moins, comme si dans ma tête, Québec devait rimer avec textes en français et folklore local. Le dernier album du groupe, cependant, avait retenu mon oreille... Et ce concert m'a définitivement conquis. C'est simple, on tient là le meilleur concert du week-end, et pas d'un peu à mes oreilles. Incomparable, en termes de présence – et de qualité de son. Il faut dire que le groupe a joué un morceau en entier ou presque en guise de soundcheck. Comme quoi quand on veut, on peut.

Dès les premières notes d'  « Imperial Saison Noire », je suis tout bonnement soufflé. Jonah, au chant, a une présence incroyable, qui dénote avec le côté parfois plus cérémonial ou distant de la scène. Et que dire des lignes de guitare folles du groupe ? Déjà frappantes sur le petit dernier A Diabolic Thirst , elles prennent leur envol en live. Nous sommes à une semaine du concert et le riff de « Frigid & Spellbound » vient encore par moments me hanter. Ce titre en concert est l'un des moments de black metal les plus surpuissants que j'ai pu vivre, et au vu de la fosse qui se met même à pogoter un peu (à mon plus grand déplaisir), je ne suis pas le seul à être conquis. J'ai l'air d'en faire des tonnes, et pour être honnête j'ai même un peu de mal à trouver les mots justes, mais Spectral Wound était de la tête et des épaules au-dessus de TOUS les autres groupes du week-end. L'adrénaline ne me quitte pas pendant un bon moment une fois qu'a fini de résonner l'ultime morceau et ses ambiances épiques. Si ces gars gardent un tel cap, c'est simple, ils iront vite côtoyer Sargeist en haut des affiches.

Circé: Vous l’aurez remarqué, depuis le début de ce report, nous nous sommes beaucoup plaints de la qualité sonore de cette Kubox. Les balades dans la salle pour tester différents spots, les dilemmes entre avoir plus ou moins de basses, ou entre entendre les riffs ou bien le chant, mais rarement les deux, commençaient doucement à ternir l’engouement. Puis vint Spectral Wound. Deuxième rang, et boom, un son parfait dès les premières notes : des guitares cristallines, une voix perçante, un équilibre maintenu tout du long du concert. Et quel concert. Déjà sur album, les Canadiens avaient créé la sensation dès Infernal Decadence, second album sorti en 2018, hype confirmée cette année avec le majestueux A Diabolic Thirst. Composé d’une main de maître, des riffs mélodiques, froids et porteurs dans un esprit purement finlandais malgré leur nationalité d'outre-Atlantique. Et sur scène, tout cela est amené par une énergie contaminatrice, sans fioriture. Pas de scéno' vue et revue, pas de corpse paint ni de capuches et autres artifices, mais un frontman survitaminé, charismatique et véritablement habité par sa musique. Impossible de ne pas se laisser emporter dans cette tornade de trémolo-picking vénéneux. Un concert coup de poing, survolté, magique, qui m’aura porté comme peu de groupes de Black on su le faire en live. Comme le dit si bien Florent, on tient là une des futures têtes d’affiches du genre.  

 

 

Misthyrming

Circé : Autre grosse attente de la journée pour moi, les Islandais de Misthyrming, les seuls parmi mes groupes islandais favoris que je n’ai pas encore eu l’occasion de voir en live. Alors que Svartidaudi continue sa route dans ses contrées dissonantes, que Sinmara, Almyrkvi et autres Carpe Noctem prennent chacun leur propre chemin, les membres de Misthyrming sont sûrement ceux qui on fait le plus parler d’eux ces dernières années, avec un Algleymi délaissant complètement le chaos terreux du premier album pour un son clair, puissant, mélodique et épique. Sûrement le plus accessible de toute la petite flopée de cette scène où chacun joue dans le groupe de l’autre, mais qui dit accessible ne dit pas ici commun ou simpliste. Algleymi est une montagne de mélodies qui s’entremêlent, et des vocaux puissants pleins d’effets divers et variés, pour créer une sorte d’atmosphère toute aussi froide que lumineuse purement islandaise. J’en attendais beaucoup sur scène, et après le coup de maître de Spectral Wound, la barre était bien haute. Eh bien, ils l’ont fait. Le son est toujours aussi bon de devant (comme quoi, c’est possible…), et la setlist est axée sur le dernier album, ce qui évite les écarts de styles trop grands (même si je n’aurai pas dit non à une ou deux incursions vers les productions plus anciennes du groupe). Nos Islandais évitent eux aussi les clichés avec leurs chemises vaguement tachées de sang et la coupe de cheveux courte du frontman, mais la présence scénique impose tout de suite le respect. La puissance est là, les parties mélodiques jettent une lumière céleste sur les rythmiques agressives et conquérantes. Si Spectral Wound m’a emporté, Misthyrming m’a donné un énorme sourire et m’a fait planer du début à la fin. Alors certes, comme mes chers collègues vous le diront sûrement, la voix n’est pas aussi puissante que sur album, il n’y a pas d’effets dessus. Oui, je sais. Mais elle n’en reste pas moins imposante (et audible !). De toute façon, si vous voulez écouter une reproduction exacte de l’album, rentrez chez vous et mettez le vinyle !

Matthias : De mon côté, j’ai déjà eu l’occasion de voir Misthyrming sur scène un certain nombre de fois depuis la sortie de leur dernier album, Algleymi (2019, quand même…). Et si j’apprécie toujours beaucoup celui-ci, je dois bien admettre qu’en live, le groupe m’avait toujours au mieux peu convaincu, subissant souvent la comparaison avec le reste de l’affiche, comme au Thousand Lost Civilizations. La faute à l’album justement : composé avec une précision toute nordique et une foultitude d'effets, j’ai toujours eu du mal à retrouver la même puissance dans les prestations de Misthyrming. C’était en particulier du côté vocal que ça pêchait, D.G. n’ayant vraiment pas la même présence sur scène que sur album. Mais je parle au passé car, pour le coup, je suis entièrement d'accord avec ma collègue Circé : la prestation des Islandais fut particulièrement efficace. Peut-être ai-je eu de la chance dans le choix de mon placement dans cette salle où l'acoustique de chaque concert semble se tirer à pile ou face, mais “Hælið”, pour moi un des morceaux les plus marquants du dernier album m’a fait véritablement planer loin au-dessus des aléas de cette Kubox. Quand c’est très bien, il faut le dire. 

 

 

Sargeist

Matthias : Second groupe finlandais de la soirée, mais pas le dernier du festival, Sargeist fait partie de cette même chapelle "traditionaliste" du Black Metal du pays des mille lacs. Plus encore que Warmoon Lord d'ailleurs, qui reste une formation récente malgré qu'elle se compose de vétérans. Tout aussi rare en live aussi loin au sud, Sargeist professe un Black Metal à la finlandaise très classique et froid, dénué de fioritures et servi par une puissance vocale certaine de la part de Profundus. Une musique certes pas vraiment novatrice, mais murie par une carrière longue de 20 ans et toute une palanquée d'albums, de splits et d'EP qui doivent faire la joie de l'encyclopédiste. Sur scène, ces Finlandais-là échappent, eux, au piège un peu kitsch pour opter pour une approche bien plus directe qui, paradoxalement mais en fait pas tant que ça, offre une présence sur scène bien plus crédible au chanteur.

Sargeist fera partie des groupes qui auront de la chance avec le son, plus ou moins, permettant aux morceaux de s’enchaîner pendant qu'on s'y muscle la nuque avec conviction. Seul souci : si le concert est efficace, différencier les morceaux qui s'enchainent sans grande transition reste une gageure. On notera un très bon « Her Mouth is an Open Grave », l'un des morceaux qui m'a le plus marqué sur le dernier album Unbound, ainsi qu'un « Let the Devil In » issu de l'opus du même nom. L'immersion en prend un coup, et ce n'est qu'à moitié dans l'ambiance qu'on regarde Profundus brandir son encensoir aux airs de fléau d'arme. Sargeist est un bon groupe en live, mais souffre d'un problème d'impact; l'effet que peuvent avoir certains morceaux sur album ne se restitue pas tout à fait sur scène. Le concert fut bon, mais il lui manquait un je-ne-sais-quoi de folie, voire de mémorable.

Primordial

 

Matthias : Primordial et le live, c’est quand même un rapport compliqué. Personnellement j’ai déjà pu voir Alan deux fois sur scène. La première fois il était bourré comme un coing, et c’était pathétique, tandis qu’à la seconde je l’ai trouvé plutôt en forme, mais le son avait du mal à suivre. Pour cette troisième prestation à laquelle j’assistais, je ne savais donc trop à quoi m’attendre, mais certainement pas à ça. Car cette fois-ci Alan est de fort méchante humeur. Et je lui donne raison : le son est absolument exécrable et sa voix totalement inaudible, ce qui m’oblige fort vite à abandonner les premiers rangs pour me réfugier au seul endroit un peu potable, soit deux mètres devant la console sonore, un peu sur la gauche. L’endroit rêvé pour reprendre en chœur "As Rome Burns" entre deux poivrots qui tanguent donc… Car, autre cause de la colère du Celte, c’est là tout le répondant que lui offre un public d’une mollesse aussi inattendue qu'inexplicable. Je sais que le Flamand aime se mettre minable en festival, mais là honnêtement la majorité de l’audience ne semble montrer que l’intérêt poli que l’on marque pour les groupes du début de la journée alors qu’on est quand même face à la tête d’affiche, et pas des moindres. Bref, ce concert restera pour moi un douloureux mystère, et j’en ressors autant frustré que le chanteur, qui enchaîne les doigts d’honneur au public sans même que celui-ci ne réagisse outre mesure.    

Malice : Histoire de ne pas laisser Matthias déverser seul son sel, j'y ajouterai mon grain également. Quel naufrage que ce concert, et cette fois pas du fait d'un Alan juste beurré comme il faut pour être en voix. Je n'ai jamais connu un son aussi mauvais pour une tête d'affiche de festival, c'est aussi simple que ça. La surpuissance du morceau « Where Greater Men Have Fallen » me permet de passer au-dessus du cataclysme, mais les vocalises d'Alan se perdent quelque part dans un océan de guitares et de batterie. Pour un groupe où la voix porte tant les compos, c'est dommage. D'autant que Primordial fait la part belle à Redemption At the Puritan's Hand et Where Greater Men Have Fallen, où le chant est...primordial. « No Grave Deep Enough » est une tuerie, Alan s'égosille, mais je finis par craquer. « Nail their Tongues » est tout bonnement inécoutable, la guitare vient vous transpercer les tympans (et pour être honnête, je pense aussi entendre un nombre inquiétant de gros pains) et je crois que si la salle se vide, ce n'est pas uniquement parce que Primordial dénote un peu sur l'affiche. Le concert est tout bonnement inaudible, où qu'on se place. Et le public, il faut le reconnaître, est à chier. Alan multiplie les insultes et semble franchement dépité. Ajoutez à ça une setlist un peu hasardeuse (« Mouth of Judas » ? « Alchemist's Head » ? Meh...) et un peu trop de « freestyle » sur certains morceaux clés (le chant de gorge sur « As Rome Burns »...) et vous aurez une idée du résultat. Tous ceux qui ont vu Primordial dans des conditions optimales disent avoir vécu un grand moment. Un jour, peut-être, ce sera mon tour…

Circé : Ah. Primordial. J’avais hâte. J’avais également peur. A raison - mais pas pour celles auxquelles je m’attendais. Les descriptions de mes comparses sont assez justes et complètes, mais je ne peux pas m’empêcher de me joindre à la chorale des déçus. Alan était bien, en forme. Le son, déplorable sur « Where Greater Men Have Fallen » et « No grave deep enough », les deux premiers morceaux, s’est amélioré par la suite dès « Nail Their Tongues ». Non, sur scène, il n’y a au final pas tant de reproches. Mais j’ai rarement vu un public aussi mort et apathique, comme si Sargeist avaient laissé derrière une horde de morts-vivants en phase terminale. Personne qui chante au premier rang, qui frappe en rythme quand Alan essaye de lancer le mouvement, ni quoi que ce soit. Ce qui, au final, me fait me sentir très débile dès que j’essaye de moi-même rentrer dans l’ambiance. Alan essaye encore, à plusieurs reprises, de motiver le public, pour se prendre des vents (ou des beuglements d’ivrognes). Alors non, je ne peux pas reprocher son attitude au groupe, qui nous insulte et commence à ne jouer que pour lui-même. Bon, je peux par contre reprocher le choix de la setlist, aka mettre trois de leurs rares morceaux que je qualifie de soporifiques en plein milieu. J’ai nommé « The Mouth of Judas », « Lain With the Wolf » et « The Alchemist’s head ». Dans une discographie si longue et riche, il est pourtant facile de trouver d’autres pépites au delà des tubes habituels. C’est d’ailleurs « As Rome Burns » qui me réveille (moi, mais toujours pas le reste de la salle), et me remets sur les rails pour profiter de la fin du concert… Toujours dans le même sentiment d’être la seule à apprécier le groupe que je suis en train de voir. Au-delà de l’étonnement de voir un public aussi mort devant un groupe autrement assez populaire… C’est le dernier groupe, rentrez chez vous si ça vous fait chier. Bref, la musique tient la route malgré le chant toujours trop en retrait. Je verse ma larmette sur « The Coffin Ships » , je chantonne faiblement sur « Empire Falls ». Le malaise persiste.

 

La suite du festival très bientôt...

Crédit photos : Team Horns Up